«Les Marocaines sont prisées dans les pays du Golfe» Un récent rapport du département d'Etat américain évoque des réseaux dont sont victimes les femmes et les enfants marocains dans leur pays, mais aussi au Moyen-Orient, principalement les pays du Golfe et en Europe. Etiquetté premier fournisseur de cannabis dans le monde, le pays du commandeur des croyants est en train d'établir un record en ce qui concerne un autre fléau: la traite des êtres humains. Le fléau a pris des proportions considérables à tel point où le Royaume figure désormais dans deux classements de veille mis en place pour surveiller l'évolution de la situation de la traite humaine dans le monde, souligne un récent rapport du «State Department» qui évoque des réseaux dont sont victimes les femmes et les enfants marocains dans leur pays, mais aussi au Moyen-Orient, principalement les pays du Golfe et en Europe. Le phénomène de la prostitution ne touche cependant pas que les femmes comme on aurait pu le croire. Un système mafieux. Le département d'Etat américain brise l'omerta. «Des hommes, des femmes et des enfants marocains sont exploités dans le travail forcé et le trafic sexuel en Europe et au Moyen-Orient», indiquent les rédacteurs du rapport US qui notent que le Maroc reste «un pays pourvoyeur, mais aussi une destination et un transit pour les hommes, les femmes et les enfants qui sont victimes du travail forcé et du trafic sexuel». La destination privilégiée des femmes marocaines demeure le Moyen-Orient et l'Europe. «Les femmes marocaines sont obligées de se prostituer, principalement dans les Emirats arabes unis, le Bahreïn, la Jordanie, la Libye, la Syrie et les pays d'Europe», révèle le département de John Kerry qui fait état de «restrictions à la circulation, de menaces et de violence psychologique et physique» exercées contre cette catégorie de la population. La traite humaine, a-t-il poursuivi, s'étend même à des fillettes âgées de 6 ans ramenées des zones rurales pour travailler comme domestiques dans les villes et sont «victimes de travail forcé, de non-paiement de salaires, de menaces, de restrictions de sorties et de violence physique, psychologique ou sexuelle». Le département d'Etat américain épingle les autorités marocaines et accable le gouvernement marocain qui «a continué à ne pas fournir de protection adéquate aux victimes de la traite en 2013, et il a échoué à orienter les victimes de toutes les formes de la traite vers les services de protection prévues par la société civile». «Quelque 20.000 Marocaines, dont une majorité de jeunes filles mineures travaillent dans le marché de la prostitution dans des pays arabes,» indiquait, en 2013, un rapport de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'homme (Lmcddh). «Le pays est devenu une plaque tournante des réseaux de prostitution... 70% des Marocaines ayant immigré dans les pays du Golfe se livreraient à la prostitution.» soulignait le même document publié par certains sites marocains. «Les Marocaines sont prisées dans les pays du Golfe depuis le début des années 1970, quand les Moyens-Orientaux, notamment les Saoudiens s'étaient rabattus sur le Maroc après l'éclatement de la guerre civile au Liban», ajoute la même source qui révèle qu' «à l'époque, l'on parlait de «Sa3oud» (Saoudiens) et de leurs «pétrodollars»... Des parents s'étaient transformés en maquereaux, les réseaux d'intermédiaires du sexe se sont enrichis à vue d'oeil en proposant à leur clientèle arabe des femmes âgées pour la plupart de moins de 20 ans.». Joy Ngozi Ezeilo, rapporteuse spéciale de l'ONU sur la traite des personnes qui a effectué une visite au Maroc entre le 17 et le 21 juin 2013 a signalé qu'environ 2 500 filles marocaines avaient été acheminées vers les Etats du Golfe à des fins d'exploitation sexuelle et de prostitution. A Rabat et à Casablanca, «des intermédiaires sans scrupules s'emploient activement à trouver de nouvelles recrues pour leurs clients des pays du Golfe», a fait observer l'experte onusienne des droits de l'homme. Certaines villes du Royaume sont devenues des hauts lieux du tourisme sexuel et de la pédophilie en particulier. Des Marocains en ont fait un business et se chargent de la sale besogne. Procurer des milliers d'adolescents à une «clientèle» étrangère souvent européenne. «Le Maroc est un eldorado pour pédophiles et touristes sexuels. De Marrakech à Agadir, des milliers de jeunes sont exploités avec la complicité de rabatteurs marocains», indiquent des reporters de France 24 qui ont infiltré ce milieu pour enquêter sur ce phénomène qui fait partie du paysage marocain. C'est l'autre face cachée d'un Royaume «stable et prospère» qu'Abdelilah Benkirane, le chef islamiste du gouvernement marocain, a omis de vanter...