Comme à l'accoutumée, à l'approche d'une élection présidentielle en Algérie, des lobbies français et leurs relais ici, s'agitent pour tenter de peser sur l'événement en cherchant à influencer le choix des Algériens. A la dernière présidentielle, en 2019, la France avait soutenu un 5ème mandat pour Bouteflika pourtant rejeté par tous les Algériens et aidé activement les opposants à l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 qui sera remportée par l'actuel Président Abdelmadjid Tebboune. Cinq ans après, les mêmes acteurs, les mêmes lobbys français reprennent la même partition pour tenter de faire pression et d'interférer sur le prochain scrutin dans une direction qui soit favorable aux intérêts français en Algérie. Punaise ! C'est réglé comme du papier à musique ! En effet, en 2019, la France, sa diplomatie, son Président et son service de renseignement extérieur, la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) ont soutenu à fond la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat alors que le peuple algérien réclamait son départ avant de changer de fusil d'épaule et de recommander une «Transition politique». La France qui a bénéficié d'énormes avantages en contrepartie du soutien apporté au clan Bouteflika, ne voulait pas lâcher prise. Entre démocratie et intérêts économiques, le choix de Paris était vite fait. Lorsqu'éclata le Mouvement du 22 février, Xavier Driencourt, l'ambassadeur français en poste à Alger, avait déclaré dans un discours le 14 juillet : «Nous autres diplomates n'avons peut-être pas vu juste. Il faut l'avouer, nombre d'entre nous n'avions pas perçu la force du changement qui sommeillait dans ce pays». Mais, ajoutera t-il, «quel que soit l'avenir que vous écrirez, une chose restera, c'est la relation entre la France et l'Algérie». Mais à quelle sorte de relation pensait M. Driencourt? Toute la question est là. Le Président algérien a essayé d'établir avec son homologue français un dialogue d'égal à égal, une relation normale entre Etats souverains, mais en vain ! Ces efforts furent parasités par la DGSE de Driencourt, les «harkis», les adeptes de «l'Algérie française» qui n'ont jamais admis leur défaite et les néo- colonialistes partisans de la domination française en Afrique. Tous refusaient une «normalisation» avec l'Algérie. Par contre, ces lobbies cherchent à faire pression sur Alger qu'ils veulent pousser à «normaliser» avec l'ennemi sioniste, ramené à nos frontières par le voisin marocain où il a acquis des terres agricoles et installé des bases d'écoutes et de surveillance des forces armées algériennes. Driencourt, qui après avoir quitté son poste d'ambassadeur à Alger, en 2020, a multiplié les déclarations à la presse pour distiller son venin. Il s'est encore trompé en pariant sur un effondrement de l'Algérie, comme il l'a déclaré au Figaro le 8 Janvier 2023 sous le titre : «L'Algérie s'effondre, entraînera-t-elle la France dans sa chute ?». Non content que ce pronostic n'ait pas eu lieu et que c'est au contraire la France, en crise économique et sociale, qui est proche de l'effondrement. Cette fois, il enfonce le clou en affirmant sur un ton de baroudeur, à propos de la relation franco- algérienne : «Si l'on veut que ça change, il faut instaurer un rapport de force avec l'Algérie». L'ancien ambassadeur de France en Algérie, s'exprimait lors d'une conférence le 27 septembre 2023, à la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques, sur le thème : «L'énigme algérienne», titre d'un livre qu'il a publié en 2022, après une dizaine d'années passées en Algérie. Ce diplomate confirme bien son ignorance crasse de l'Algérie en préconisant «la force» contre un pays qui a chassé le colonisateur français après 132 ans d'occupation coloniale par un mouvement de résistance et une lutte de libération nationale, enseignée comme référence et modèle dans les mouvements anticoloniaux. Ce diplomate et ancien administrateur du Quai d'Orsay n'a aussi probablement rien compris au mouvement historique inexorable de décolonisation et de la perte d'influence de la France et de l'Occident impérialiste en Afrique d'où sont chassés actuellement leurs derniers bastions (Mali, Niger, Burkina Faso) et bientôt le Tchad, la Côte d'Ivoire et d'autres. Mais Driencourt qui a fini par cracher le morceau, cherche à infléchir la position du Président Macron, qui, dans la question du Sahara occidental, a, selon lui, «totalement misé sur l'Algérie» au détriment du Maroc. «On ne récolte en effet que des insultes, des humiliations du côté d'Alger et on s'est brouillé avec le Maroc qui exige que la France reconnaisse sa souveraineté sur le Sahara occidental comme l'a fait l'Espagne...». «Reconnaitre la marocanité du Sahara», selon les vœux du Makhzen, voila donc le but recherché des déclarations inamicales de ce diplomate qui veut pousser l'Elysée à une reconnaissance de l'occupation coloniale du Sahara occidental, occupation pourtant dénoncée par l'ONU et le droit international qui ont reconnu le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Ce que tout diplomate est censé ne pas ignorer. Il ne doit pas ignorer non plus que les appels aux menaces contre l'Algérie ne sont pas dans l'intérêt du peuple français lui-même, qui est aujourd'hui en proie à de graves problèmes de dégradation de ses conditions de vie, dont le dernier en date est l'envahissement par les punaises, des parasites que rien ne semble pouvoir arrêter. De grâce M. Driencourt, occupez vous de vos punaises et laissez l'Algérie tranquille ! Epargnez- nous vos analyses car elles sont toujours à coté de la plaque. Houria Ait Kaci Voir sur Internet