Le président de la République vient de prouver, encore une fois, une capacité d'écoute à toute épreuve, en allant à contre-courant de toutes les logiques économistes et fiscalistes qui classent la presse dans la rubrique des zones suspectées de richesse. Le chef de l'Etat a, en effet, décidé des mesures en faveur de la corporation, tous canaux confondus, qui démontrent une perception lucide et aigüe de sa part quant à la situation de pauvreté avancée et de détresse financière dans laquelle se débattent la majorité écrasante des médias. Ces mesures qui répondent, avec une parfaite ergonomie, à des attentes réelles de la corporation, donnent un sens opérationnel et de toute efficience au dialogue permanent que le chef de l'Etat a installé avec la presse depuis son investiture, et consacrent une volonté politique de permettre à la presse de se donner les moyens de jouer pleinement, mais autrement, le rôle républicain qu'elle revendique au sein de la jeune démocratie algérienne, et dont elle a prouvé le mérite à l'aune des grandes épreuves que l'histoire du pays lui a fait vivre. Aidée, voire portée à bras-le-corps par l'Etat, la presse en avait plus que jamais besoin dans un contexte où la vocation économique des médias n'est qu'une vue de l'esprit, la réalité étant qu'il n'y a plus de média business, et que la seule façon de préserver le pluralisme médiatique, c'est d'approcher la corporation avec le regard du « mécène », ou du sponsor ; un mécène qui n'est autre que l'Etat algérien qui n'attend rien de cette presse sinon qu'elle œuvre, avec professionnalisme et éthique, dans la diversité et la différence, à la promotion d'une pratique journalistique responsable et patriotique. Ainsi, la décision de revoir à la baisse le taux de la TVA s'avère être la décision phare, d'autant qu'elle confère à la presse un caractère spécifique qui la démarque de la sphère économique, tranchant de la sorte, la question de savoir si la presse mérite ou pas un traitement différencié. Le Président a parlé et défini le cap et donné le ton à une prise en charge sérieuse d'un certain nombre d'aspects qui devraient permettre à la presse de respirer, voire d'envisager de meilleures perspectives et de reporter, définitivement, l'horizon à l'issue duquel elle entrevoyait sa fin. Dans un pays où, à l'échelle nationale, la presse a un rôle important à jouer dans la promotion de l'œuvre d'édification de la modernité algérienne, et où à l'international elle aura la fierté de continuer à incarner les valeurs algériennes de vérité et de courage politique sur toutes les questions qui engagent les causes justes dans le monde, les décisions du Président sont autant de lignes qui, tout en redonnant ses lettres de noblesse à cette presse méritante, lui prescrivent un cahier des charges pour sa mission républicaine. Merci Monsieur le Président ! Par Ahmed Rehani Voir sur Internet