La demande de démantèlement de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), est dictée par «un agenda politique» de l'entité sioniste qui œuvre à «priver les réfugiés palestiniens de leur statut de réfugié» et à «affaiblir leur aspiration à l'autodétermination», a affirmé le commissaire général de cette agence onusienne, Philippe Lazzarini.«Je suis allé à l'Assemblée générale de l'ONU pour attirer l'attention des Etats membres sur le fait que, derrière cet appel au démantèlement de l'UNRWA, il y a l'objectif de priver les réfugiés palestiniens de leur statut de réfugié. C'est ainsi qu'ils tentent également d'affaiblir l'aspiration des Palestiniens à l'autodétermination. Il y a donc un agenda politique derrière cela», a-t-il souligné dans un entretien accordé à la télévision publique belge (RTBF). Selon le patron de cette agence, les accusations sur la participation de certains membres de son personnel à l'opération «déluge d'Al-Aqsa», menée par la résistance palestinienne, «restent des allégations». «A ce jour, je n'ai connaissance d'aucune information supplémentaire qui les étayerait davantage», a-t-il soutenu. M. Lazzarini s'est interrogé, à ce titre, sur l'engagement de la communauté internationale vis-à-vis des réfugiés palestiniens, se demandant s'il allait «se poursuivre jusqu'au jour où il y aura une solution politique durable et juste» à la question palestinienne. «C'est la question que j'ai posée à l'Assemblée générale de l'ONU il y a dix jours», a-t-il déclaré, affirmant avoir mis en garde contre une disparition soudaine de l'agence. «Il y a une vision à court terme de dire que l'on pourrait juste remettre nos activités à d'autres agences. Le côté unique de l'UNRWA, c'est qu'on nous demande de délivrer des services publics à une des populations parmi les plus vulnérables de la région que sont les réfugiés palestiniens. Il n'y a aucune agence, aucune organisation qui puisse, par exemple ouvrir des écoles et délivrer de l'éducation aux niveaux primaire et secondaire pour un demi-million de filles et de garçons. Pour ça, il faudrait un gouvernement, un Etat, une administration qui fonctionne. La seule réponse, c'est de pouvoir remettre cette activité à une Autorité palestinienne», a-t-il soutenu. Evoquant la situation humanitaire à Ghaza, le commissaire général de l'UNRWA a précisé qu'«aujourd'hui, plus de 5% de la population (de l'enclave palestinienne) a été soit tuée, soit blessée ou a disparu». «Si vous regardez le nombre de membres du personnel des Nations Unies tués, de journalistes tués, d'agents de santé tués, nous n'avons aucune comparaison avec aucun conflit moderne. Voyez le niveau de destruction, de déplacement et cette famine imminente, d'origine humaine», a-t-il déploré. «Sur place, des enfants m'ont demandé soit quelque chose à manger soit quelque chose à boire. C'est du jamais vu. Les gens commencent à mourir plus seulement en raison des bombardements, mais en raison d'un siège médiéval. Cette situation est provoquée de manière artificielle et très rapidement. Nous sommes engagés dans une course contre la montre pour éviter une famine», a-t-il ajouté. Il a tenu, dans ce contexte, à rappeler qu'«en quatre mois, il y a eu plus d'enfants tués à Ghaza qu'en quatre ans dans l'ensemble des conflits dans le monde», soulignant la nécessité de répondre rapidement et efficacement aux besoins de la population à Ghaza. «Il faut beaucoup plus. Il faut une assistance à grande échelle, ininterrompue et inonder la bande de Ghaza de produits de première nécessité», a-t-il plaidé, soutenant que «la vraie réponse» à la crise humanitaire à Ghaza est «de nature politique». «Nous avons besoin de volonté politique, qui se traduit par l'ouverture totale des points de passage terrestres vers la bande de Ghaza», a-t-il conclu.