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Un programme incitant à la valorisation du patrimoine documentaire universel
A quoi rime la mission de la commission chargée de la mémoire ?
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 03 - 2024


des pays adjudicataires des
offrandes de ce programme
onusien portant mémoire du monde auquel tous les pays
prétendants peuvent, sans
conditions d'éligibilité, ni celles de conformité, s'inscrire ou
postuler sur un dogme déclaratif. L'option des termes de références et /ou une convention est déchu.
L'Algérie, en dépit de l'existence d'un épouvantable potentiel documentaire et archivistique exponentiels, n'a jamais initié son valeureux patrimoine documentaire riche en fonds, événements et acteurs Historiques politico-militaires dans cette opportunité de mise en valeur pour en bénéficier de ses avantages alléchants. A quand nos instances concernées auront-elles cette prise de conscience ? D'ailleurs, la commission chargée de la mémoire nationale sensée rendre public sa feuille de route dans un semestre, parait-elle a évoluée telle une liasse déclassée dans la mémoire atrophiée
Introduction
De part sa florissante trajectoire géo-historique caractérisée par les civilisations successives illustrés par des éminents personnages en valeur de roi tels que Diess niet la lybienne, Chachenak, Massinissa, Jugutha et juba, etc. et l'existence des comptoirs d'échanges commerciaux et du savoir le monopole sur la méditerranée augmenté également par la résistance populaire depuis l'agression coloniale en 1830 couvrant le territoire national ; l'auguste guerre de libération nationale entamée par des réunions secrètes comme celle des 22 historiques en prime la déclaration du 1er novembre 1954 en arrivant au congrès de la Soummam riche en documents historico-politiques mêlée aux accords d'Evian en ses moult ronds ainsi que ayant produit d'acteurs militaires et politiques emblématiques constituant au fil des temps un patrimoine documentaire de valeur précieuse. Ce dernier désigne communément la mémoire nationale que l'Algérie peut vraisemblablement postuler d'être sélectionné et considéré au niveau de cette instance onusienne. La glorieuse guerre et la déclaration du 1er novembre 1954 et les actes du congrès de la Soummam constituent principalement, de par leur substance intellectuelle et références un fonds documentaire à faire valoir devant cette instance universelle chargée de patrimoine documentaire universel , sans toutefois ; oublier d'établir un Atlas biobibliographique des acteurs et figures emblématiques de la révolution. Malheureusement, Les acteurs concernés, non seulement méritent d'etre reprochés de partisans de détente, mais ils se pavanent simplement dans les salons et en profite du confort du bureau.
La bataille sera-telle gagnée ?
A présent, la caravane de la mémoire nationale lancée à tambour battant par le pouvoir politique centrale en place atteindra –t-il cette apogée ? Sachant que l'activité se résume simplement au niveau du sommet, sans que d'autres instances et personnalités et profils soient impliqués. Aucun prolongement institutionnel au sens vertical n'est mis en place et de surcroit, s'avère léthargique. Des compétences académiques et professionnelles existent en cascade dans nos universités et administrations y afférentes. Il manque justement un cadre réglementaire au sens vertical ou horizontal d'être mis en place. Une réelle volonté politique ! Ce panel est disponible pour y participer, sans se soucier d'aucun avantage, si ce n'est pas de servir leur propre patrie et restituer un pan de notre patrimoine documentaire pour que nos martyrs soient tranquille dans leur dernière demeure. Par définition, ce programme onusien apostrophé couramment « Mémoire du Monde » est défini comme plateforme telle un soubassement pour sauvegarder et promouvoir le patrimoine documentaire universel de l'humanité à travers l'univers planétaire lancée en 1992 dont un double objectifs était éclairé, sans ambages, la véritable conservation voire la préservation et la diffusion au large public du patrimoine documentaire. Autrement dit, il s'agit de constituer des collections ou un héritage mémoriel de reconnaissance par une entité onusienne spécialisée, à savoir, l'UNESCO avec de surcroit, une dotation financière en retour destinée en vue d'une meilleure prise en charge.
Un parcours inachevé
et maigres résultats
Ce patrimoine documentaire, de par son organisation et valorisation, est différemment interprété par les instances nationales. Sa prise en charge est en juxtaposition éparpillée à différents niveaux organiques. Les secteurs tels que la Dgan, la culture, la diplomatie et les Moudjahins s'agitent en pêle-mêle, en rangs dispersés, sans agrégation confirmée, attendu que le résultat demeure constamment mince. Parait-il que la phase réflexion, faisabilité et la feuille de route en exécution font éternellement défaut ? Une commission ne pourra point remplacer le tissu institutionnel spécialisé ? Un agissement quelconque en dehors de la corporation ne mène nullement à remporter un résultat probant.Accusé du retard, il relève d'une grave manipulation aléatoire. Comme diagnostic, les Inputs étaient incontestablement irréfléchis. Donc, les Outputs n'augurent aucun résultat probant. Leurs actions s'inscrivent dans la forme alors que le fonds est dissimulé « il faut rendre à César ce que lui appartient ». Entre ce triptyque acteurs, chacun s'occupe de sa cocotte. En réalité, la concertation et la coordination sont des axes stratégiques afin que les efforts aboutissent à constituer une mémoire nationale avec option de son insertion dans la mémoire du Monde dont les profits à tirés pour en procède à sa préservation, sauvegarde et diffusion en prélevant un large public à titre universel
Le professionnel est contrarié
par le politique :
Le patrimoine documentaire ne peut continuer d'être l'apanage ou sous l'emprise d'un individu ou une poignée de personnes, quelque soit leur statut. La corporation se dessine amplement dans sa forme par un tissu administratif et universitaire dont les compétences sont identifiables dans les quatre coins du pays. Le combat de franc doit changer de stratégie et d'acteurs. Autrement dit, le fusil doit changer d'épaule. La subordination de la manipulation et de détente est révolue ? L'attribut légal de la mémoire nationale passe inéluctablement par une empreinte professionnelle et non politique ? la sous estimation des acteurs potentiels dans le profil conduit forcement à l'infructuosité de l'action politique. La question est approchable, sans aucunes réserves, de l'équation à commencer du particulier vers le global. Un instrument de recherche d'un fonds documentaire se trouvant ailleurs manœuvre vers l'identification, faisabilité et impact définissant la cause juste
L'activisme est éphémère
avec une posture auguste
Certes, l'engagement est orienté avec insistance vers la prise en charge de la mémoire nationale. Nonobstant, la Sourde oreille demeure agissante. Ce dossier, remis aux oubliettes depuis pratiquement l'indépendance avec un résultat ordinaire. Néanmoins, quelques actes de balbutiements, auquels aujourd'hui, avec clairvoyance, Mr le Président de la République attache une grande importance.
Sur ce registre, une avancée significative est marquée. Beaucoup d'acquis sont consignés et illustrés par arrachage des signes de reconnaissance verbales de certains crimes restés impunis et la restitution des cranes de valeureux martyrs d'Algérie et ouverture d'une chaine thématique liée à la mémoire et l'histoire et institution d'une journée nationale de la mémoire et autant d'acquis et le combat s'avère rude. En relevé, la mise en place d'une commission chargée de la mémoire nationale est un acte de bravoure dont son activisme serait signalé d' appointée.
Puisque, l'agissement est identique de l'autre coté de la Méditerranée, voire en France. Une simple lecture critique, l'association entre le Bourreau et la victime ne peuvent nullement aboutir à un résultat commun satisfaisant. Une fuite en avant !
Nadir Hama
Dpgs en Management
des Projets
A présent, les relations bilatérales entre la France et l'Algérie se caractérisent par le trouble et la tourmente. La France serait réagit toujours, en vers l'Algérie indépendante près de soixante ans dans un esprit colonialiste tel un maitre devant son élève. La raison a perdue son épicentre. La relation bilatérale demeure en stand-by. Assurément et sans contestation, les relations connaitrons à l'avenir, un redressement tantôt en haut et tantôt en bas d'autant plus le sort des dossiers épineux n'est pas révélé pour demain. Le parcours parait très long. Le politique gagne du temps. La négociation devrait avoir un formalisme préétabli.
Le dogme déclaratif et non conventionnel
Cette initiative onusienne « Mémoire du Monde » imprégnée par l'ouverture d'un Registre d'inscription aux collections du patrimoine documentaire sous l'égide du Comité consultatif international. Il s'agit d' un appel envers tous les pays représentés par leurs propres gouvernements ou associations caritatives, engagés pour inscrire leur patrimoine documentaire à l'effet d'être examiné et sélectionné par le comité national de l'Unesco, après avoir été examiné au niveau local et régional.
Tout pays intéressé procède à son inscription inconditionnée. C'est-à-dire, aucune éligibilité, ni prescription d'ordre technique et administratif préalable à satisfaire. Le circuit est simple : le produit documentaire présenté, une fois, examiné, obtient l'accord de principe d'être retenu et classé recevable. Puis, des Experts en la matière décident de sa sélection ou ajournement. Le raisonnement relève de l'intelligentsia des organes auxiliaires dudit programme Onusien.
Comme modèle d'organisation et de fonctionnement ; ce programme regorge des Experts et de Spécialistes et non une convention ratifiée par des Etats. La participation à ce programme est volontaire et ne s'accompagne d'aucune obligation contraignante. Aussi, l'inscription de documents dans le Registre des collections du patrimoine documentaire peut être soumise par toute personne physique ou morale, y compris les gouvernements et les ONG. En outre, l'inscription des éléments du patrimoine documentaire sur le Registre de la mémoire du monde n'a aucune implication juridique ou financière. Elle n'a pas non plus d'incidence sur le régime de propriété, la garde ou l'utilisation du document.
s'agissant de son organigramme, ce Programme « Mémoire du Monde» est doté d'un Comité consultatif international, désigné par le Directeur général de l'UNESCO, chargé d'orienter la conception et la mise en œuvre du Programme, et de Comités régionaux, qui assurent la promotion de la participation active de pays de la région concernée et de Comités nationaux, autonomes mais nécessairement accrédités par la Commission nationale de l'UNESCO.
sous d'autres angles incitateurs , les différents rendez-vous scientifiques tenus par l'organisation onusienne, aspirent à encourager les pays à inscrire sur ce registre aux volets : culture, mémoire et identité. Le vocable suggéré est déclaré un patrimoine immatériel et mémoriel universel. La règle conventionnelle est remise en cause par la majorité des Acteurs. Donc, aucun appel à la concurrence préalablement à lancer , ni un contrat multi et / ou bilatéral à signer ! Le formalisme accommodé renvoie essentiellement à l'appréciation du rapport qualité-intérêt général du fonds documentaire par les pairs. La latitude d'action ou de son inaction, dépend de la volonté du pays à valoriser son patrimoine documentaire.
Les moult procédés empiriques
Comme référence, les travaux de la quatrième Conférence internationale du programme « Mémoire du Monde » étaient organisés en plénière et en ateliers thématiques. Nous reproduisons, ici, les recommandations
Les options louables relèvent de la compétence du programme qui oriente son champ de bataille vers la déperdition des archives lors des guerres ou catastrophes et risques majeurs dans le monde.
Une problématique qui touche la moitié du globe puisque le monde depuis des siècles durant était partagé en colonies entre les deux puissances mondiales avant et après 1945. Cette déperdition, est signalée au niveau interne qu'externe.
A titre illustratif : le cas de l'Algérie, qui vit ce contentieux archivistique avec l'ancien colonisateur, est confrontée à s'organiser de par sa stratégie interne en mettant en relief un tissu administratif au sens vertical et à la fois, se lancer dans le combat de restitution des pans mémoriaux se trouvant éparpillés de par le monde précisément en France , en Turquie, en Egypte et en Suisse. Plusieurs questions méritent d'être posées ? Comment doit-on agir devant ce patrimoine national dit « commun » ? est-t-il un héritage en association ? . A l'ère de la digitalisation ; peut-on accepter les copies électroniques ? Sont autant de questions que les pays en souffrance voire amputés de leur patrimoine documentaire doivent s'organiser dans un cadre institutionnel pour se concerter sur une meilleure prise de décision axée sur une assise juridique conforme aux textes et normes internationaux.
En s'appuyant sur les chartes internationales existantes, le droit à la vie qui sous entend reconnaitre à toute personne ses droits qui nécessitent des témoins. Donc, ces documents constituent une source d'information et d'identification. Cela dit que le patrimoine documentaire suit le droit au sol et humain qui se trouvaient sur cette espace géographique.
De par la trajectoire de l'humanité, plusieurs initiatives étaient prises sous forme de projets au profit des volets mémoriaux qui restent, à présent, inaboutis. Puisque l'approche égocentrique a primé sur la démarche cartésienne. Quelle corrélation doit-on faire entre les notions : matériel, immatériel, héritage, document confidentiel, patrimoine commun, ....etc ? . Il s'agit d'une problématique philosophique au quelle les Acteurs du domaine s'affaireront à trouver un consensus ? le droit international nécessite –t- une refonte ? quelle sera la réaction des tenants de ces supports juridiques ?
Par ses résolutions antérieures, Les conventions de 1972 et de 2003 seraient ainsi des représentations visuelles de ces idées et le programme Mémoire du monde répond à la même logique conceptuelle. Les trois programmes sont séparés structurellement, éloignés par des écarts terminologiques et compétitifs pour l'accès au budget UNESCO.
A-S'agissant de la visibilité du Programme « Mémoire du Monde », il a été préconisé de compenser ce déficit par l'accès à la digitalisation et les échanges sur les plateformes en lignes d'inter échanges et celles supposées de connexion ; Ceci conduit solennellement au remplacement du dictat des Média par le réseautage social. L'objectif étant d'utiliser et de revitaliser les actifs culturels. Comme interpellation : La substance de l'agissement est-il dans la forme ou sur le fonds ?
B – Dans l'atelier sur « Nouvelles émotions, anciens documents (évènements historiques de taille reconsidérés, histoire des individus sauvés de l'oubli », l'accent a été mis sur la dimension émotion de la Mémoire du monde. Sur ce point, l'intervenant du Sénégal avait insisté sur l'importance de la Convention de 2003 relative au patrimoine immatériel, pour l'Afrique notamment, en signalant que les détenteurs de savoir ainsi que les langues maternelles qui ne sont pas enseignées sont en voie de disparition.
Dans la même optique, un intervenant du Chili avait cité l'exemple de la période de la dictature et tous les documents s'y rapportant (requêtes des tribunaux, témoignages des citoyens …) . Un intervenant des Philippines avait fait état, quant à lui, de la révolution populaire de 1986 et de l'idéalisme qui en est ressorti, celui qui permet aujourd'hui de rassembler et d'éviter de commettre l'irréparable.
La question essentielle du débat était « que faire face à des souvenirs anciens, aux régimes, aux évènements qui n'ont pas été démocratiques ? », sachant par exemple que l'Allemagne de l'Est et celle de l'Ouest avaient des points du vues différents sur la Nazisme.
Le cas de la Lettonie est présenté, quant à lui, sous la forme d'une nation non violente, une nation chantante avec une mémoire ouverte. Le crédo de cet atelier était : « il n'y a jamais d'émotion de trop, c'est le pragmatisme qui est parfois dangereux ». Certains intervenants ont considéré que le document n'est que l'attribut d'un lieu (un monument), il n'est jamais détaché d'un contexte.
C- Dans l'Atelier sur « le statut formel du programme « Mémoire du Monde » (document établissant des standards, contributions des Etats membres de l'UNESCO, Contraintes légales », il a été question des instruments juridiques d'ancrage éventuels du Programme « Mémoire du monde ». Celui-ci n'ayant touché, jusque-là, que les professionnels (Archives, Bibliothèques). Il ne s'est pas étendu aux autres sphères, notamment diplomatiques. Les archivistes et les bibliothécaires ne sont pas spécialement portés sur l'histoire et mais liés par la chaine documentaire, à la mémoire. Le Programme « Mémoire du monde » n'a pas de base permanente et cherche un ancrage dans le dispositif des instruments juridiques de l'UNESCO.
Des différentes possibilités, la solution de la « Convention » et de la « Recommandation» avaient été exclues, en raison de leur caractère contraignant et de la nécessité de la ratification. Il restait la solution de la « Déclaration » ou de la « Charte ». Il a été préconisé un plus grand engagement des gouvernements : la démarche pouvant se concevoir, dans une première étape, par une consultation des pays sur l'héritage documentaire (2 à 4 ans) et par une mise en synergie du Programme avec les différents secteurs d'activités de l'UNESC0 (droit de l'homme, sciences et techniques…).
D- Sur le thème « Porteurs de la mémoire, l'histoire oubliée, la mémoire perdue », trois sujets avaient été traités : « Mémoire collective et perception du passé, modèles universels, expérience particulière », « La mémoire du passé dans le monde contemporain : mémoire en dépit de la destruction, les formes de présentation de la mémoire sociale » et« Les traces tangibles du passé ».
Il a été fait état, d'abord, d'un point de vue de la psychologie clinique, de la conscience dite publique, de la violence de masse et du dialogue, dans la perspective des changements culturels rapides et des nouveaux mondialisés. Il a été souligné que la mémoire protège les individus et les collectivités en dehors des structures de l'Etat, considérant que la mémoire rejette la construction automatique de l'histoire. Il a été suggéré l'ouverture des accès au passé et à ses profondeurs. Le cas de la Chine et de l'Inde étant illustratif, dans le sens où ces deux pays ont un passé et un futur ouverts.
L'objectif de la mémoire étant la mémoire. Même les nazis investissent dans la mémoire (exemple du musée de l'holocauste de Los Angeles). L'histoire n'est pas le dépositaire de la mémoire. Elle peut faire, par exemple, du génocide, un paradigme de la nécessite du sacrifice. Dans la tradition orale, ce risque est amoindrie sinon absent ; l'histoire est racontée et contée oralement (il n'y a ni fiction, ni mise en scène). C'est le charisme de l'orateur, le contenu du message, le rôle du conteur qui sont déterminants. Une différence avec la lecture d'un professeur à l'école. L'école sépare l'effet rationnel de l'effet émotionnel (exemple des scripts médiévaux).
S'agissant de la valeur des documents, la question de la valeur spécifique des archives a été posée (documents strictement professionnels à lister dans des registres). Quelle est la partie de l'archive qu'il faut restaurer (comme les monuments), considérant que les archives sont dispersées un peu partout dans le monde ? Quelle est la part de l'archive publique et de l'archive privée ? « La mémoire est un processus et non un objet ». Les archives ne sont pas fossiles, les registres doivent donc nécessairement être revisités. Le patrimoine documentaire a besoin aujourd'hui d'un héritier qui le cultive. Une appropriation d'une archive par un groupe ne remet pas en cause l'intégrité de cette archive. Il faut attribuer une valeur aux archives et l'archiviste doit être considéré comme un auteur. L'intervenant de l'Inde considérait que « la mémoire n'est pas dans la partition mais dans l'écriture » alors que celui du Sénégal soulignait que « chez les occidentaux c'est l'oubli qui est érigé en vertu, alors que chez les africains c'est le souvenir qui est érigé en vertu ». Pour Dérida « l'archive est un acte politique. Il n'y a pas de valeur et de sens sans autorité qui donne la signification aux valeurs ».
Dans l'optique politique et mémoire, il s'est posé la question du regard différent porté sur le passé. Dans la sphère occidentale, c'est le futur qui est ouvert. Il y a toujours une version officielle du passé, impulsée par une autorité (politique, religieuse…). Comment réaliser la liaison entre l'émotion et la relation au passé. L'héritage oral semble être plus près de l'émotion que l'histoire écrite. Il est demandé à l'Europe de redécouvrir son oralité, c'est-à-dire son histoire perdue. Pour l'intervenant du Mali, « le passé existe indépendamment de l'écriture et de la tradition orale ». Ecriture et tradition orale ne sont que les moyens de transmission. La tradition orale apporte plus d'informations. Pour construire la mémoire collective il faut rassembler les points de vue différents. Par exemple, les noms des indésirables (ex. condamnés, déportés, effacés de l'histoire). L'information ne doit pas être fossilisée, il faut dépasser la forme (le grossissement, la rancœur).
E – Sur le thème « La mémoire pour l'avenir », trois sujets avaient été présentés :« La Bibliothèque numérique mondiale », « L'expérience du projet European » et « La jeunesse et le passé : les valeurs et le savoir d'importance pour les générations futures ». Une présentation a été faite de la Bibliothèque numérique (Wold digital library) qui regroupe jusque-là 116 partenaires et 68 pays (site : www.Wol.org), et de la Bibliothèque Europeana, conçue dans une perspective européenne, de consolidation de la cohésion sociale à travers la culture numérique, qui va au-delà de l'information pour naviguer sur les catalogue, en reliant les substances et enfin les sociétés. Les deux programmes, l'un mondial et l'autre européen font partie de deux philosophies différentes. Une question d'importance a été soulevée par les intervenants africains : « Quelle est la part du contenu africain dans la bibliothèque numérique ? ». La réponse était que l'Afrique constituait un chalenge et qu'il fallait développer les partenariats nécessaires. Il est demandé aux pays d'avoir des infrastructures seulement, le reste (équipement, formation) est gratuit. Pour le Programme Europeana, il est suggéré d'investir dans le réseau de la Francophonie numérique (sommet de la Francophonie à Québec avec 16 pays du Maghreb, d'Afrique et d'Europe : axe principal : la presse écrite, les trésors nationaux de chaque pays).
F- L'Atelier « Comment transmettre le passé dans l'avenir ? L'histoire et les nouvelles générations », a traité des problèmes de la jeunesse dans leur relation au passé. Comment enseigner, aujourd'hui, l'histoire aux jeunes dans ce contexte de fracture générationnelle et de mutations rapides ? Les difficultés de la transmission, les sentiments de repli et l'usage d'internet sont paradoxaux. L'enseignement ne répond plus à la quête d'identité. La mémoire est différente de l'histoire. Les œuvres d'art, les découvertes scientifiques parlent mieux aux jeunes. Les jeunes sont cloitrés dans leur quartier et assignés à un lieu d'origine. L'école a l'obligation de devenir un lieu de culture. La question de l'heure, comment transmettre le passé dans le futur et le présent dans l'avenir ? A quoi sert l'histoire ? Est-ce qu'elle fait partie de la culture ? L'histoire est un ensemble de dates et de noms et non une culture. « L'histoire est une culture et non une discipline scientifique ». Une importante tension existe entre l'histoire et la mémoire. La mémoire collective (individus + communautés) mémorise les choses que nous voulons (agréables). L'histoire victimaire, elle sert aussi à punir. L'histoire a des aspects arbitraires alors que le musée non, il assure la transmission du passé aux générations futures. L'intervenant de Thaïlande avait déclaré que « la mémoire c'est plus que le document et que les archives ». Il faut inclure dans cette mémoire du monde les sociétés qui ne dépendent pas de la littérature et des archives écrites. Nous savons que chaque nation à un intérêt, mais comment concilier tout cela ?
Comment parler aux jeunes ? Par exemple, les jeunes polonais d'aujourd'hui, n'ont pas de défi contre l'ancien. Le défi c'est la vie dans la société d'aujourd'hui, la démocratie, la multitude des cultures, le dialogue et les technologies modernes.
Conclusion
Comme la convention et le conformisme sont foncièrement exclus, La rencontre a été clôturée par la lecture d'une déclaration et des recommandations, soumis à l'avis des participants. Donc, aucune formalité au préalable n'est établie pour en profiter de l'inscription du patrimoine à l'appréciation des pairs ! Au même titre que la liste du patrimoine mondial, le Registre de la mémoire du monde est un label de rappel de la mémoire. Beaucoup de pays ont inscrits sur ce Registre de la Mémoire du monde, des documents d'importance, pour porter à la connaissance de l'humanité de hauts faits des nations ou pour rappeler le souvenir d'un évènement marquant à partager avec le monde. Nous citerons par exemple l'inscription de la Déclaration des droits de l'homme et l'appel du 18 juin 1940 par la France où la Mémoire du canal de Suez par l'Egypte. Pour l'Algérie : nous aurions bien vu l'inscription la bataille de lalla Fatma N'Soumer, la résistance de el Amir Abdelkader, la révolution de cheick el Mokrani, des événements du 08 Mai 1945, le lieu historique et les documents du congrès de la Soummam, la déclaration du 1er novembre 1954, les documents des accords d'Evian ,,,etc sont autant des éléments liés aux questions mémorielles nationales que Nul ne pourra contester . En dehors de l'enjeu politique, l'Acte est réputé pragmatique et la balle est dans le camp des Professionnels. De moult événements et de lieux historiques justifiés dont les enseignements peuvent être tirés au profit du savoir patrimonial et des futures générations.
Comment convaincre les jeunes aujourd'hui et interpeller les instances onusiennes y compris les Experts ? il suffit de présenter la traçabilité des événements par des documents et reproduire par des visites guidées au profit des spécialistes de la question, des formats imprimés et numériques de conviction, chapeauté par un panel professionnel dont l'acquisition du droit serait opérée par grappe et step by step. Pour l'Algérie, l'examen est lumineux !
Nadir Hama-Dpgs en Management des Projets


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