La Commission nationale de l'Unesco a organisé, hier, une rencontre-débat à Alger. A l'occasion de la célébration du Nouvel An amazigh 2969 «Yennayer», la Commission nationale pour l'Unesco a organisé, hier, en son siège à Alger, une rencontre-débat pilotée par son Comité national «Mémoire du monde». Cette rencontre, à laquelle ont pris part nombre d'invités d'origines diverses dont des universitaires, a été animée par le professeur Ahmed Benzelikha, président dudit comité qui s'est penché sur le thème «Patrimoine amazigh et Mémoire du monde». Parlant du patrimoine de l'individu, le professeur Benzelikha estime que c'est surtout «le legs de toutes les sociétés dans leur diversité et leurs différences constituant le patrimoine de toute l'humanité». Pour lui, le vecteur-mémoire est un lieu de «conservation et de passation», mais aussi «l'ADN du patrimoine qui lui assure la transmissibilité». Il dira que la «Mémoire du monde» est le nom d'un programme consacré par l'Unesco, à travers des Comités nationaux, dont le «Comité algérien» qu'il préside. Initié en 1992, ce programme directeur de l'Unesco s'attache à la mémoire documentaire, y compris, souligne-t-il, audiovisuel et numérique, du Patrimoine universel. Son action essentielle est de protéger, faire connaître, consacrer et permettre enfin l'accès le plus libre à ces «traces» patrimoniales. A propos de l'amazighité, Benzelikha estime qu'elle est «la profondeur historique de l'état algérien, avec ses royaumes numides dont, notamment, le Royaume de Massinissa». Elle est aussi, poursuit-il, une composante dynamique de la modernité de note nation avec, notamment les mouvements socio-politiques qui ont débouché sur la consécration, grâce au président Abdelaziz Bouteflika, de tamazight comme langue officielle, de Yennayer comme fête nationale et la portée amazighe de notre nation dans la Constitution révisée en 2016. Abordant le Patrimoine documentaire et ses supports, le conférencier expliquera que celui-ci est porté par des supports qui sont le documentaire classique qui est constitué par tout document manuscrit ou imprimé, textuel ou ionique. Le «documentaire oral» est constitué, lui, de la transcription ou de l'enregistrement de productions orales, audiovisuelles et enfin numérique. Concernant le patrimoine «Documentaires et sources», l'orateur a indiqué que trois sources peuvent être retenues: les collections institutionnelles (archives, bibliothèques, organismes étatiques, collectivités locales...), les collections particulières des associations, dont les «zaouïa», des familles et des individus et enfin les médias (journaux, radios, chaînes de télévision, sites Web...). Pour terminer, le professeur Benzelikha considère que la promotion du documentaire amazigh a une double portée, nationale et internationale. La première vise la réappropriation de ce riche champ culturel et civilisationnel, la deuxième, d'abord maghrébine, méditerranéenne puis universelle, en vue de mieux faire connaître et valoriser notre culture et sa contribution à l'universalité, en l'inscrivant au registre international de la «Mémoire du monde» qui est aussi, conclura-t-il, notre mémoire.