La nouvelle de Reuters largement diffusée au niveau mondial, citant une source anonyme que Sonatrach romprait le contrat avec l'Espagne via Medgaz qu'elle contrôle à 51%, la partie espagnole ayant 49%, si la proposition d'achat par le groupe Emirati par le groupe énergétique émirati, TAQA plus de 40% se réaliserait. Pourtant en Algérie, aucune voix officielle ne s'est prononcée, le ministère de l'Energie via l'APS étant la seule voix autorisée. Certains commentaires nuisant à la crédibilité de Sonatrach et donc la sécurité nationale de l'Algérie, ont supputé que cela pourrait toucher même l'Italie via Transmed et d'autres partenaires en cas de désaccords politiques, avec un objectif inavoué, nuire à la crédibilité de l'Etat algérien via Sonatrach qui a toujours respecté ses engagements internationaux sur la base de règles contractuelles claires et donc remettre en cause des contrats de Sonatrach avec des partenaires étrangers. En rappelant que les hydrocarbures procurent 92/93% des recettes du pays et 97/98% avec les dérivées dont Medgaz et Transmed plus de 50% en 2023, il serait souhaitable et urgent du fait de l'ampleur de la désinformation que le gouvernement algérien réagisse officiellement afin d'éviter des interprétations hasardeuses nuisibles aux intérêts de l'Algérie. Pour ma part, au niveau international, j'ai modestement contribué à défendre les intérêts supérieurs de l'Algérie (voir Financial/Afrik et Monde- Afrique/quotidien international El Pais et El Confidentiel). Selon le magazine britannique « The Economist », entre 2022 et 2023, la compagnie Sonatrach a été classée parmi les quinze plus grandes compagnies pétrolières au monde et en douzième position en termes de production de pétrole et de gaz. Le groupe domine le classement des entreprises africaines, contribuant à plus de 10 % du chiffre d'affaires total des 500 entreprises répertoriées. L'Algérie est un acteur central de l'approvisionnement de l'Europe. Selon le rapport du forum de janvier 2024 en 2023, l'Algérie a fourni 19% du gaz naturel exporté par gazoduc vers l'UE, se classant ainsi juste derrière la Norvège, qui occupe la première place avec une part de marché de 54%, alors que la Russie s'est classée à la troisième place, avec une part encore de 17%. Les réserves de pétrole en Algérie sont estimées à environ entre 10/12 milliards de barils et pour le gaz naturel, 2400/2500 milliards de mètres cubes gazeux selon les données d'un conseil des ministres de janvier 2022 (source agence officielle APS) encore que le niveau des réserves se calcule en référence au vecteur prix international, évolutif et au cout où le dernier rapport de Gaz Exporting Countries Forum, le coût par baril équivalent pétrole a atteint 5,30 dollars pour le gaz naturel et 8,80 dollars pour le pétrole, contre respectivement 2,60 dollars et 3,50 dollars en 2022, donnant une rente aux anciens gisements amortis encore rentables, le coût étant croissant pour les vieux gisements, cette augmentation des coûts pouvant en partie s'expliquer par la localisation des nouvelles découvertes, principalement dans les blocs offshore en eaux profondes, 41 % des nouvelles découvertes en 2023 ayant été réalisées dans des eaux très profondes et 30% dans des zones en eaux profondes. Selon le ministre de l'Energie algérienne (source officielle APS 11 mars 2024), au sein de la structure des exportations en 2023, les hydrocarbures représentent environ 92/93% des entrées en devises mais si on inclut les dérivés d'hydrocarbures le taux passe à environ 97/98%. En effet, selon les statistiques douanières, donc officielles, les exportations hors hydrocarbures sont passées de 7 milliards de dollars en 2022 à 5 en 2023 et sur ces 5 milliards de dollars 67% sont des dérivés d'hydrocarbures. Les recettes des exportations algériennes d'hydrocarbures ont atteint 50 milliards de dollars en 2023, enregistrant ainsi une baisse de 16% par rapport à 2022, ce recul s'expliquant par la baisse des prix du pétrole, à 84 dollars le baril fin 2023 contre 104 dollars fin 2022 et bien que la production commercialisée d'hydrocarbures en Algérie a atteint près de 170 millions de tonnes équivalent pétrole soit une hausse de plus de 3% par rapport à 2022. La production moyenne de pétrole brut en Algérie s'est élevée à environ 99700 barils par jour au cours du premier semestre 2024 selon les estimations de l'Opep et tenant compte de la réduction volontaire de 48 mille barils par jour approuvée à partir de mai 2023 et devant se poursuivre jusqu'à la fin de 2024. Les principaux destinataires au premier trimestre de 2024 sont, la France avec une moyenne de 68,8 mille barils par jour, contre 61,4 mille barils par jour, l'Italie 55,9 mille barils par jour contre 48,8 mille barils par jour pendant la même période en 2023 et l'Espagne, pour le pétrole, ses importations en provenance d'Algérie ayant diminué pour atteindre 45,6 mille barils par jour au cours du premier trimestre de 2024, contre 64,6 mille barils par jour au cours du même trimestre de l'année 2023. Viennent ensuite des pays avec des quantités relativement faibles comme les Pays-Bas, 44,5 mille barils par jour. Le Royaume-Uni avec une moyenne de 6,5 mille barils par jour et les autres pays clients de Sonatrach ayant importé 233,7 mille barils par jour dont l'Inde avec une moyenne de 68 mille barils par jour, la Corée du Sud et le Portugal avec environ 41 mille barils par jour. 3.- Pour accroître ses exportations Sonatrach, prévoit d'investir 50 milliards de dollars durant la période 2024-2028, tout en précisant que 71 % de ce montant sera investi dans l'augmentation de la production primaire des hydrocarbures pour la porter à 207 millions de tonnes équivalent pétrole en 2028 contre 190 millions de tonnes en 2023. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités Expert international