Le Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) ont approuvé, avant-hier vendredi, à Nairobi (Kenya), une augmentation des ressources financières «appelables» de l'institution, de 117 milliards de dollars, en passant de 201 milliards à 318 milliards, a indiqué Akinwumi Adesina. Faisant remarquer que cette mesure permettrait de mobiliser plus de liquidités pour financer les besoins croissants du développement en Afrique. Intervenant lors de la cérémonie de clôture des travaux des Assemblées annuelles 2024 de cette institution financière, Akinwumi Adesina a souligné l'importance de maintenir la notation AAA de la BAD afin de préserver son rôle d'instrument clé de développement en Afrique. Faisant savoir que le Conseil des gouverneurs a aussi recommandé de revoir le mode de calcul du Produit intérieur brut (PIB) des économies africaines en incluant les richesses vertes (forêts, stockage du carbone…) du continent. « Le PIB sous-évalué de l'Afrique donne une mauvaise image sur ces économies, car il n'inclut pas toutes ses richesses naturelles », a-t-il estimé. Le Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD), a-t-il poursuivi, a appelé à la création d'une agence de notation africaine, afin de permettre aux pays africains de bénéficier davantage de financements pour leur développement socio-économique. « Le Conseil de gouverneurs a souligné la nécessité de créer une agence africaine de notation, pour une évaluation juste et appropriée des opérations souveraines et non souveraines au continent », a-t-il dit. Faisant savoir que l'objectif principal de ce type d'institution n'est pas de concurrencer les agences de notation internationales, mais d'instaurer une nouvelle culture d'évaluation qui prend en considération les différentes spécificités des économies africaines. La création d'une agence de notation africaine, a-t-il observé, permettra, à travers sa nouvelle vision, d'économiser plus de 75 milliards de dollars dépensés au titre du service de la dette en raison d'une notation injuste, un montant important qui devait être destiné aux projets de développement en Afrique. Relevant que les gouverneurs ont été unanimes à souligner que les réformes de l'architecture financières mondiales devraient être accompagnées par l'intensification des efforts par les pays africains pour améliorer l'environnement macro-économique, mobiliser plus de ressources internes, élargir l'assiette fiscale, et lutter efficacement contre l'informel, les flux illicites et la corruption. Lors d'une conférence de presse organisée à l'issue de la clôture officielle, le président Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a insisté sur la nécessité de prendre en considération la spécificité africaine lors de l'élaboration de stratégies climatiques, en Europe notamment. Estimant que la taxe carbone, qui sera imposée à partir du 1er janvier 2026 sur les frontières de l'Union européenne, pénalisera les exportations africaines.