Le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune a été l'invité de l'Italie lors du G7 qui a eu lieu à Bari ce 13 juin 2024, et qui a dû s'entretenir, en aparté, avec plusieurs chefs d'Etat, entretiens dont la teneur confidentielle, bien évidemment, a laissé sur leur faim des médias férus de sensationnel, qui décident de leur donner des contenus supposés en fonction de leur connaissance, superficielle ou plus ou moins bonne, des relations de l'Algérie avec ces Etats.C'est de notoriété internationale, dans le monde complexe des relations politiques inter-Etats, les gouvernements agissent principalement en fonction de leurs intérêts pragmatiques. Ces intérêts ne sont guère influencés par des gestes symboliques ou des moments d'aparté, aussi significatifs soient-ils. En réalité, les enjeux d'Etat, les dynamiques économiques et les impératifs stratégiques surpassent largement les jeux de protocole souvent destinés à la consommation locale. Même si certains médias, voire les médias en général, sont souvent tentés, à défaut d'os à croquer, de forcer l'interprétation en observant, sur l'espace événementiel, la scénographie humaine qui s'offre à eux, pour en tirer des conclusions structurantes sur le sort qui sera ou a été fait aux relations inter Etats, la réalité est loin de supporter des lectures aussi simplistes. Les relations entre Etats sont souvent dictées par une série de paramètres pragmatiques. Ces paramètres incluent des intérêts économiques, sécuritaires, géopolitiques et environnementaux. En pratique, cela signifie que les décisions d'un Etat vis-à-vis d'un autre Etat sont guidées par des considérations tangibles et concrètes plutôt que par des gestes symboliques ou des démonstrations de bonne volonté circonstanciées par une visibilité médiatique de premier plan. C'est pour cette raison qu'il convient, avant de considérer de quelconques gestes de communication diplomatique ou politique, d'interroger la place de l'Algérie sur le plan international et le pragmatisme dont procède l'appréciation de chaque Etat quant aux intérêts qu'il a ou pourrait avoir avec l'Algérie qui est un exemple parfait de la manière dont les intérêts pragmatiques peuvent façonner les relations internationales. Le pays possède une richesse considérable en termes de ressources humaines, terrestres et souterraines, avec une population jeune, dynamique et formée, avec une grande proportion de sa population en âge de travailler. Cette force de travail est un atout majeur pour le développement économique et industriel. En outre, le territoire est vaste et diversifié, offrant une multitude de possibilités pour l'agriculture, le tourisme et l'exploitation des ressources naturelles. Le pays est également l'un des principaux producteurs de gaz naturel au monde, possède des réserves substantielles de pétrole, et regorge de gisements de phosphate et d'autres minerais aussi précieux que rares. Ces ressources sont essentielles non seulement pour l'économie algérienne, mais aussi pour les marchés énergétiques mondiaux. Faut-il occulter la position géostratégique de l'Algérie entre l'Afrique et les aires méditerranéenne et paneuropéenne. Ce positionnement fait du pays un pont naturel entre le Nord et le Sud et un acteur-clé dans les dynamiques de sécurité régionale, de migration et de commerce. Sur le plan diplomatique, l'Algérie adopte une politique souveraine, fondée sur la justice et la légalité internationale, une politique modérée et non-alignée, favorisant le dialogue et la coopération. Cette approche équilibrée permet à l'Algérie de jouer un rôle fédérateur entre le Nord et le Sud, facilitant les échanges et les collaborations transrégionales, et les approches de résolution des conflits et des crises internes aux Etats africains. C'est pour toutes ces raisons que malgré la curiosité que peuvent susciter les relations symboliques et les gestes diplomatiques, les véritables moteurs des relations que des Etats, qui ont en vue leurs intérêts, peuvent avoir avec l'Algérie demeurent des relations pragmatiques où les cérémonies officielles, les accolades diplomatiques et les échanges de cadeaux ne sont souvent que des moments de répit diplomatique qui laissent souvent la place, dans les coulisses de la real politique, à d'âpres négociations complexes et à des décisions stratégiques basées sur des intérêts économiques et sécuritaires. Rapports de force que l'Algérie assume depuis des décennies et qu'elle tend à améliorer et à optimiser ces toutes dernières années, grâce à une plus grande valorisation et optimisation de ses atouts économiques et géostratégiques, que certains médias peuvent structurellement mieux faire connaître, en prenant de la distance par rapport aux lectures politiques des relations inter Etats fondées sur les accolades, les embrassades et les apartés intimistes.