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Un ministère d'Etat chargé de la planification stratégique et sept à huit pôles économiques régionaux pour un développement équilibré et une société participative
Les recommandations pour le futur président de la République en Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 15 - 07 - 2024

Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé officiellement qu'il briguera un second mandat. En attendant que le conseil constitutionnel tranche sur le nombre de candidats retenues officiellement en espérant un débat serein, sans implication des institutions de l'Etat qui, selon la loi, doivent avoir une postons de neutralité, un des défis majeur de l'action du futur président de la République est d'asseoir une nouvelle gouvernance axée sur une véritable décentralisation. L'Algérie s'étendant sur 2.830.000 km2 dont 2. 100 000 2.100.000 km2 d'espace saharien, partageant des frontières terrestres avec ses 7 pays voisins : la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, la Tunisie et le Sahara occidental, pour un total de 6 511 km, loin de tout esprit centralisateur. Et comme je l'ai rappelé depuis de longues années (voir nos contributions 1980/2024) où j'ai appelé les pouvoirs publics de donner de plus larges prérogatives aux collectivités locales afin de favoriser le développement et une société participative. Je définis la décentralisation économique comme un mode d'organisation de l'Etat qui confère à la région un rôle et un statut économique propre, caractérisé par une autonomie relative mais non indépendante de l'Etat régulateur central pour les grandes orientations stratégiques tant politiques qu'économiques, cette autonomie étant donc encadrée par l'autorité nationale. Toute décentralisation économique appelle les questions fondamentales suivantes : compétences des régions, règles de composition et de fonctionnement des assemblées et exécutifs régionaux ; ressources des régions ; relations avec le pouvoir central ; modalités de transfert aux pouvoirs régionaux et enfin concertation entre régions.
La mise en place de la décentralisation économique doit avoir pour conséquence un meilleur gouvernement réel ressenti comme tel par la population, l'argument de base résidant dans la proximité géographique. Cela signifie qu'il existe une solution locale aux problèmes locaux et que celle-ci est nécessairement meilleure qu'une solution nationale. La diversité des situations locales impose une diversité de solutions pour s'adapter aux conditions locales spécifiques. La décentralisation économique suppose une clarté dans l'orientation de la politique socio-économique évitant des tensions et conflits entre le pouvoir local et central et des concurrences entre le centre et la périphérie ce qui permet un nouveau cadre de pouvoir avec des nouveaux acteurs, de nouvelles règles et de nouveaux enjeux avec des nouvelles stratégies élaborées. La création d'un nouvel espace public devrait favoriser un nouveau contrat social national afin de rendre moins coûteux et plus flexible le service public et génèrerait une nouvelle opinion publique, voire une nouvelle société civile.
Pour l'Algérie, il s'agit de procéder à une autre organisation institutionnelle, qui ne sera efficace que sous réserve d'objectifs précis, d'opérer un nécessaire changement qui passe par une approche basée sur une identification claire des missions et responsabilités et une restructuration des fonctions et des services chargés de la conduite de toutes les activités administratives, financières, techniques et économiques. Cette organisation institutionnelle implique d'avoir une autre organisation tant des ministères que des wilayas par des regroupements évitant les micros institutions budgétivores, incluant la protection de l'environnement.
Dans ce cadre, je réitère ma proposition faite aux pouvoirs publics depuis des années de la création d'un ministère d'Etat chargé de la planification stratégique sous la coupe directe du président de la républiques, devant distinguer pour reprendre l'adage militaire, tactiques et stratégie.
A ce Ministère d'Etat lui seront rattachés tous les organes de collectes d'information, travaillant en réseaux avec ses conseillers et toutes les institutions de recherche et les chambres de commerce régionales, les ministres chargés de leurs secteurs, étant souhaitable un regroupement des ministères afin d'éviter les télescopages actuels pour plus de cohérence, (un grand ministère de l'économie et un grand ministère de l'éducation nationale avec des secrétariats d'Etat) servant de relais avec leurs annexes étant chargés de suivre la feuille de route, les entreprises relevant de leur tutelle étant liées par un contrat de performance sur une période de 5 années, ce qui nécessite la dépénalisation de l'acte de gestion afin de libérer les énergies créatrices. Le débat permet l'émergence de thématiques communes, des modes de propositions communs et donc déterminerait des choix collectifs optimaux. Car une centralisation à outrance favorise un mode opératoire de gestion autoritaire des affaires publiques, une gouvernance par décrets, c'est-à-dire une gouvernance qui s'impose par la force et l'autorité loin des besoins réels des populations. (Voir sur YouTube deux débats animés par le professeur Abderrahmane Mebtoul sur le thème bilan 2024 et perspectives de l'économie algérienne 2025/2030 sur Alternat TV et également site Cap 2050 en présence des professeurs Taieb Hafsi et Mazouz Bachir 15/20 juin 2024 Montréal -Canada- diffusion internationale).
La réforme nécessaire des collectivités locales implique nécessairement la réorganisation du pouvoir central devant étudier les expériences internationales : les Etats-Unis d'Amérique, un des pays les plus décentralisé, les provinces relativement autonomes en Chine, la Fédération de Russie, les Landers allemands ,les cantons suisses, les régionalisations en Italie et Espagne, la France étant un des pays les plus centralisés (voir le rapport de Jacques Attali août 2008 axé sur la décentralisation).
L'Etat au niveau central étant chargé des projets stratégiques, c'est aux collectivités locales que reviendra ainsi la charge de promouvoir son espace pour l'accueil des entreprises et de l'investissement devant se constituer en centre d'apprentissage de la démocratie de proximité qui la tiendra comptable de l'accomplissement de ses missions. Il ne s'agira pas d'opposer le rural à l'urbain, les métropoles aux provinces, les grandes villes aux petites mais d'organiser leurs solidarités.
Pour cela, il s'agira de favoriser une armature urbaine souple à travers les réseaux, la fluidité des échanges, la circulation des hommes et des biens, les infrastructures, les réseaux de communication étant le pilier. Cela implique une nouvelle architecture des villes, des sous systèmes de réseaux mieux articulés, plus interdépendants, bien que autonomes dans leurs décisions, l'efficacité des mesures d'aménagement du territoire pour favoriser les activités productives, impliquent la refonte des finances locales et des taxes parafiscales, devant s'appuyer sur le système de péréquation entre les régions pauvres et riches.
Après le tout-Etat, l'heure est au partenariat entre les différents acteurs de la vie économique et sociale, à la solidarité, à la recherche de toutes formes de synergie et à l'ingénierie territoriale. Comme je l'avais préconisé aux pouvoirs publics (voir notre ouvrage office des publications universitaires OPU 1982 sur les axes de la décentralisation et l'ouvrage collectif pluridisciplinaire sous notre direction regroupant économistes, sociologues, politologues, sous ma direction « Réformes et démocratie » paru aux éditions Casbah en 2005), la structure qui me semble la plus appropriée pour créer ce dynamisme, ce sont les chambres de commerce régionales autour de six à sept pôles régionaux qui regrouperait les six à sept gouverneurs assisté des walis, représentant du gouvernement, les élus locaux , les représentants de la société civile dont les syndicats, les entreprises publiques/privées, les banques, les centres de formation professionnelle, et les universités/centres de recherche.
L'action des six à sept grandes chambres de commerce régionales , lieu de concertation mais surtout d'impulsion pour la concrétisation de projets serait quadruple : premièrement, dynamiser les infrastructures de base et préparer des sites confiés à des agences de promotions immobilières publiques et privées. Deuxièmement, l'avenir appartenant au savoir, mettre à la disposition des sociétés une main-d'œuvre qualifiée grâce à un système de formation performant et évolutif allant des ingénieurs, aux gestionnaires, aux techniciens spécialisés et ce, grâce aux pôles universitaires et des centres de recherche.
Par exemple, la chambre de commerce offrira un poste pour 10 candidats en formation, les 90 % non retenus ne constituant pas une perte pour la région. L'apprentissage en dynamique est un capital humain pour de futures sociétés qui s'installent dans la région, une société installée payant des impôts qui couvriront largement les avances en capital de la formation avancée. Car les sociétés ont besoin de l'accès aux chercheurs, aux laboratoires pour les tests d'expérimentation et l'université a besoin des sociétés comme support financier et surtout d'améliorer la recherche. Les étudiants vivent ainsi la dialectique entre la théorie et la pratique.
La troisième action est de favoriser des entreprises souples reposant sur la mobilité et les initiatives individuelles. Des tests ont montré que l'initiative collective, pour certains produits, permet d'avoir un amortissement moindre dans la structure des coûts et de faire passer le processus de sept minutes (420 secondes) à 45 secondes soit une économie de temps améliorant la productivité du travail de l'équipe, ce qu'on qualifie d'équipes auto- dirigées ; la quatrième action, la Chambre de commerce intensifient les courants d'échange à travers différentes expériences entre les régions du pays et l'extérieur et l'élaboration de tableaux de prospectifs régionaux, horizon 2024//2030 avec la mise à la disposition des investisseurs toutes les commodités, évitant de livrer des terrains à des coûts exorbitants sans toutes les utilités.
En conclusion, la pleine réussite de ce processus complexe de la décentralisation, action éminemment politique implique de poser le rôle de l'Etat et son articulation avec le marché, ce qui renvoie au mode de gouvernance et à l' urgence d'une lutte contre la bureaucratie centrale et locale néfaste qui d'ailleurs enfante la sphère informelle et la corruption. Cette vision stratégique implique de placer l'homme pensant et créateur au cœur du développement donnant le primat au savoir, et non aux relations de clientèles esprit rentier , afin de réaliser un triple objectif : une société plus équilibrée et plus solidaire, la croissance au service de l'emploi et mettre l'Algérie au cœur du développement de la Méditerranée et de l'Afrique (les zones franches devant rentrer dans ce cadre) afin de favoriser une prospérité partagée.
Professeur des universités
Expert international


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