Un «Forum des jeunes au service de la Mémoire nationale» vient d'être installé, ce jeudi, par le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga. Sa mission : faire face aux campagnes de désinformation. Il n'est jamais trop tard. Depuis plusieurs dizaines d'années, surtout après l'émergence des réseaux sociaux portés par les techniques de l'information et de la communication, les jeunes ont été soumis à un matraquage qui leur a imposé une perception négative du passé de l'Algérie, qu'il s'agisse du temps, pourtant glorieux, de la Guerre de libération nationale, ou du passage à l'indépendance et aussi des phases d'essor prodigieux du développement qu'a connues le pays dans les deux premières décennies post-indépendance. Un expert a relevé que «les mutations socio-démographiques se sont traduites par un renouvellement rapide des générations». Il fait remarquer que plus de neuf Algériens sur dix sont nés après 1962, l'année de l'indépendance. Il note également que «le rythme élevé de renouvellement des générations, conjugué à la fois à l'absence de tradition d'entretien de la mémoire collective – tout particulièrement pour ce qui concerne la période récente d'édification de l'économie nationale – et à une entreprise politicienne intéressée, non déclarée, d'occultation délibérée de la courte expérience d'industrialisation algérienne, a accentué le phénomène de «blanc dans la mémoire». Cette génération ignore les références du mouvement national, de la Guerre de libération nationale, des luttes sociales de ses aînés, des réalisations post-indépendance et n'en connaît que les mensonges diffusés ça et là. Ce constat est valable pour la période de la Guerre de libération nationale marquée par la désinformation volontaire ou inconsciente. C'est le cas pour l'histoire de l'hymne national dont une version fausse a dominé faisant croire que l'auteur du texte, Moufdi Zakaria, l'a rédigé en prison, et, absurdité énorme, avec son sang. Alors que des documents écrits et audio-visuels qui donnent la vraie version existent. Le «Forum des jeunes au service de la Mémoire nationale» est donc d'une très grande opportunité. Ses promoteurs le décrivent comme «un espace qui rassemble les créateurs de contenus autour de la thématique de la Mémoire et de l'histoire nationales pour faire face aux campagnes de désinformation». Il a pour objectif de «promouvoir l'éducation numérique, diffuser les connaissances historiques à travers un discours national pondéré et rassembleur et soutenir les créateurs de contenu au service de la Mémoire nationale, en associant tous les jeunes intéressés par l'histoire nationale à la stratégie du secteur des moudjahidine visant à préserver la Mémoire nationale». Présidant la cérémonie d'installation du Forum, Laid Rebiga a affirmé que «face aux tentatives d'invasion culturelle ciblant notre pays sur le cyberespace et les réseaux sociaux, nous avons aujourd'hui grand besoin de cette plate-forme pour créer un contenu numérique alternatif et lutter contre la désinformation». Il estime que les jeunes «sont pleinement conscients de ce qui se passe sur le cyberespace et font face souvent aux attaques, en créant un contenu numérique alternatif». «A l'approche d'échéances importantes pour l'avenir du pays, nous voulons, à travers ce forum, orienter les créateurs de contenu parmi les jeunes Algériens, en leur fournissant des informations exactes, loin de toute ambiguïté ou désinformation, au service de nos valeurs et de nos principes que nous devons prôner pour notre pays, l'Algérie», a-t-il estimé. «Nous voulons une jeunesse pleine de détermination, une jeunesse dotée de capacités que nous accompagnerons par tous les moyens matériels et outils scientifiques, ainsi que par les espaces audiovisuels, afin de promouvoir le domaine de la production et de la création de contenu pour être à la hauteur de la glorieuse histoire de l'Algérie», a-t-il ajouté. Le président du Forum des jeunes au service de la mémoire, a loué l'initiative du ministère des Moudjahidine de créer ce forum qui constituera, a-t-il dit, «sans aucun doute un espace où la jeunesse algérienne pourra exprimer sa créativité au service de l'Algérie». Dans ce sillage, M. Doumir a appelé les jeunes créateurs de contenu à relever le défi à l'occasion de la célébration du 70e anniversaire de la Révolution de libération par la production d'un contenu numérique digne de cet anniversaire, à la gloire de la mémoire nationale.