Une semaine après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes dans le nord-ouest de l'Angleterre, sur fond de spéculations sur l'origine du suspect et de la propagation de rumeurs non étayées sur sa supposée religion musulmane, le pays est confronté encore aux émeutes anti-migrants. Les violences ont éclaté dans plusieurs villes de l'Angleterre. Depuis le déclenchement des émeutes, des centaines d'arrestations ont eu lieu dans le sillage des violences : hôtels hébergeant des demandeurs d'asile saccagés, mosquées assaillies, pillages de commerces. Selon les médias britanniques, une trentaine de manifestations sont prévues ce mercredi 7 août, principalement en Angleterre et à Belfast. La police londonienne promet d'utiliser « tous les pouvoirs, toutes les tactiques et tous les outils » pour protéger la capitale. Dans tout le pays, 6.000 agents seront mobilisés. Ces manifestations pourraient en particulier viser des cabinets d'avocats spécialisés en droits des étrangers. Une liste avec les noms de dizaines d'entre eux circulait en début de semaine sur les réseaux sociaux. Selon tous les tabloïds, l'extrême droite sème la haine et se déchaîne sur les migrants. Ils accusent le groupuscule d'extrême droite English Defence League (EDL), qui a mené une campagne de dénigrement en ligne, d'être le principal responsable des émeutes. Le rôle des réseaux sociaux est également pointé du doigt par de nombreux dirigeants britanniques. Le fondateur de l'EDL, Tommy Robinson, est accusé d'utiliser largement X pour lancer des appels aux manifestations, tout en alimentant ses 900.000 abonnés de fausses informations. Ainsi, dirigeants et médias accusent l'extrême-droite de souffler sur les braises. D'alimenter la haine des migrants. D'aucuns évoquent la main étrangère. Des ingérences étrangères seraient derrière les émeutes en Angleterre, selon plusieurs médias, notamment français. Ils incriminent explicitement Moscou. Or, à vérité, ni l'extrême droite, ni Moscou ne sont responsables de la flambée de la xénophobie, du racisme décomplexé, de la chasse aux migrants. Depuis le Brexit, c'est le gouvernement conservateur britannique qui a fait de l'immigration, sur fond de rhétorique xénophobe, son principal thème de programme électoral et unique projet gouvernemental. Pour rappel, après des années de nauséabonds débats politiques et gouvernementaux sur le projet relatif à l'expulsion des migrants, débats qui ont contribué à décomplexer le racisme parmi la population, au mois d'avril le Parlement Britannique avait entériné l'accord de déportation de migrants vers le Rwanda (à des milliers de kilomètres du Royaume-Uni et de leurs pays d'origine). Un accord brutal qui s'appuie sur des accords néocoloniaux, symbole de la xénophobie qui se répand également dans tous les pays européens. L'adoption de cet accord de déportation des migrants s'inscrivait dans la politique xénophobe meurtrière instituée par l'ancienne clique gouvernementale du parti conservateur. L'ancien Premier ministre, Rishi Sunak, revendiquait « la loi la plus dure jamais adoptée contre l'immigration », et annonçait que les « avions décolleront, quoi qu'il arrive » pour pouvoir commencer à expulser des demandeurs d'asile « d'ici 10 à 12 semaines ». Il avait ajouté que « rien ne [pourrait] empêcher » le gouvernement de procéder à des expulsions. « Aucune cour étrangère ne nous empêchera de faire décoller les avions », avait-il martelé. Son secrétaire d'Etat à l'Intérieur, avait lancé, aussitôt l'accord de déportation voté, une vaste opération d'arrestation et de détention des demandeurs d'asile, en vue de leur expulsion vers le Rwanda. C'est encore un membre de la clique sioniste gouvernementale britannique, Suella Braverman, éphémère secrétaire d'Etat à l'Intérieur, qui avait déclaré « rêver [...] voir à la une du Telegraph un avion plein de réfugiés décollant pour le Rwanda». Les avions devaient décoller entre le 1er et le 15 juillet 2024. Malgré les protestations des instances internationales, notamment l'ONU, dénonçant une violation du droit international, le gouvernement britannique était décidé à mettre à exécution son projet de déportation inhumain des migrants. Le quotidien britannique The Guardian avait révélé, au mois d'avril, que le gouvernement menait une importante opération visant à arrêter des demandeurs d'asile dans tout le pays pour remplir les avions en partance vers Kigali. En juillet 2023, c'est le Premier ministre Sunak qui avait repoussé les limites du racisme institutionnel par son projet de barge flottante » (comprendre : prison au large pour migrants). La clique gouvernementale britannique, inspirée par les sionistes israéliens, avait chargé « Bibby Marine » de mener à bien la construction de ces prisons flottantes. Ces dernières années, en particulier depuis le Brexit, pour détourner l'attention de la crise économique, la clique sioniste gouvernementale britannique n'a cessé de jeter sans vergogne en pâture les immigrés. Pis, pour dévoyer la colère face aux crises sociales et économiques, elle s'employait à appliquer des politiques racistes et barbares. Dans la course à la surenchère anti-migrants qui traverse l'Europe, le gouvernement britannique conservateur aura joué un rôle de premier plan dans la propagation de la xénophobie et du racisme. Notamment parmi la population paupérisée britannique, nourrie quotidiennement par le gouvernement et les médias de discours anti-migrants. Dans le sillage de la classe dirigeante suprémaciste israélienne pour qui les Palestiniens sont des animaux tout juste bon à être déportés ou génocidés, les gouvernants britanniques, avec leur politique raciste de déportation et de « Guantánamisation » (1), ont déshumanisé et animalisé les migrants, en majorité extra-européens. Une chose est certaine, la flambée de violence raciste surgie au Royaume-Uni fait suite à une longue période pendant laquelle des réfugiés et des migrants ont été désignés comme boucs émissaires par les dirigeants politiques conservateurs en usant d'une rhétorique xénophobe et en votant de mesures déshumanisantes. Une fois la boîte de Pandore raciste et xénophobe ouverte par le gouvernement britannique, les classes populaires paupérisées, chauffées à blanc, se sont engouffrées dans cette course à l'échalote anti-migrants. En tout cas, l'hypocrisie occidentale est sans limite. Quand la classe dominante britannique a adopté son immonde projet pour rafler des milliers de migrants en vue de les déporter en Afrique, au Rwanda, aucun dirigeant occidental ne s'est offusqué de ce projet raciste et barbare. Mais quand ce sont des prolétaires marginalisés, chauffés à blanc par le discours raciste gouvernemental depuis plusieurs années, qui décident d'exécuter ce plan d'expulsion manu militari des migrants, voté par les conservateurs puis annulé par les travaillistes, les médias occidentaux feignent de s'offusquer. Quand les discours xénophobes et les projets racistes émanent de la classe dirigeante britannique, ils sont tolérables et légitimes. Mais quand ils sont repris par les prolétaires anglais marginalisés et endoctrinés, ils deviennent intolérables et condamnables. Pour rappel, n'était leur défaite électorale, la mafia gouvernementale sioniste britannique, incarnée par le parti conservateur, escomptait déporter plus de 5 700 migrants vers le Rwanda cette année. Qu'il soit clair : on tente d'expliquer et non de cautionner ces émeutes xénophobes. Et surtout de bien identifier la source de cette flambée de racisme et de violences xénophobes. Il n'est pas dans la nature humaine d'être raciste, violent. En revanche, dans une société de classe fondée sur l'exploitation et l'oppression, il est dans la nature de la classe dominante de diviser les exploités pour mieux régner, de gouverner par la violence. Et le racisme est une violence symbolique. La violence tout comme le racisme sont inhérents à la société capitaliste. Les prolétaires britanniques paupérisés ne font qu'emboîter le pas, certes de manière brutale et violente qui caractérise les émeutes populistes, à la classe dirigeante britannique xénophobe qui, elle, utilise son bras armé, sa police, pour commettre légalement ses crimes racistes par les rafles et les déportations des migrants. « Le ventre est encore fécond d'où a surgi la bête immonde », écrivait Bertolt Brecht. La bête immonde britannique a surgi des palais de la bourgeoisie anglaise apologiste du génocide israélien. Par capillarité, elle a répandu son racisme atavique aux classes populaires paupérisées et désespérées. Khider Mesloub 1) Le camp de Guantánamo est une prison militaire de haute sécurité située sur la base navale américaine de Guantánamo, dans le sud-est de Cuba. Le centre de détention de Guantánamo est devenu le symbole de violations des droits h