Le tir de missile houthi près de Tel-Aviv signe un échec pour très tôt le matin, les Israéliens ont été sortis du lit par une alerte aérienne. Onze minutes plus tôt, un missile balistique avait quitté le sol du nord du Yémen en direction de l'espace, tiré par les Houthis, un groupe rebelle yéménite soutenu par l'Iran. Il se préparait à retomber au centre du territoire hébreu, situé à environ 2 000 kilomètres de son point de départ. Le tout sans avoir été intercepté par la marine américaine durant son trajet, ni lors de son passage dans l'espace par le bouclier antimissile Arrow-3, un système israélien ultrasophistiqué dont c'est pourtant le rôle. Trois minutes plus tard, de fortes explosions faisaient se précipiter les habitants de Tel-Aviv et les passagers de l'aéroport Ben Gourion vers les abris antiaériens. Le porte-parole des forces militaires houthies, Yahya Saree, a annoncé que le missile a visé «une cible militaire importante à Jaffa», ville voisine de Tel-Aviv. Nasruddin Amer, un autre porte-parole rebelle, a assuré que le missile avait atteint Israël après que «vingt missiles avaient échoué à l'intercepter». De son côté, l'armée israélienne assure qu'un missile intercepteur a touché le projectile ennemi en vol, sans le détruire totalement. D'après les médias locaux, le missile houthi s'est écrasé dans un champ près de Kfar Daniel, un kibboutz situé à 15 kilomètres de l'aéroport Ben Gourion et à 30 kilomètres du centre de Tel-Aviv, sans faire de victimes. Un cessez-le feu impossible ? Par ailleurs, le chef du Hamas a affirmé que le mouvement s'était préparé à affronter durablement les forces israéliennes dans la bande de Gaza, avec le soutien de ses alliés appuyés par l'Iran, près d'un an après le début de la guerre. Antony Blinken, lui, se rend en Egypte pour discuter des efforts en vue d'un cessez-le-feu à Gaza. « Nous nous sommes préparés pour mener une longue guerre d'usure », a déclaré Yahya Sinouar, ajoutant que les « efforts conjoints » avec les groupes de « la résistance » au Liban, en Irak et au Yémen allaient « briser la volonté » d'Israël, dans un message de félicitations aux rebelles houthis du Yémen, qui ont mené dimanche une attaque au missile sur le centre d'Israël. Lundi 16 septembre, de nouveaux bombardements israéliens ont fait plus d'une vingtaine de morts dans la bande de Gaza, selon des médecins et des secouristes. L'armée n'a pas confirmé ce bilan. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé que la possibilité d'une solution diplomatique « s'éloignait » pour faire cesser les échanges de tirs avec le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran et allié du Hamas, à la frontière nord d'Israël avec le Liban, ravivant les craintes d'une extension de la guerre. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a de son côté déclaré lundi à l'émissaire américain Amos Hochstein, en visite en Israël, qu'un « changement radical » était nécessaire afin de permettre le retour de dizaines de milliers d'Israéliens déplacés de la zone frontalière. « Nous nous sommes préparés pour mener une longue guerre d'usure », a déclaré Yahya Sinouar, ajoutant que les « efforts conjoints » avec les groupes de « la résistance » au Liban, en Irak et au Yémen allaient « briser la volonté » d'Israël, dans un message de félicitations aux rebelles houthis du Yémen, qui ont mené dimanche une attaque au missile sur le centre d'Israël. Lundi 16 septembre, de nouveaux bombardements israéliens ont fait plus d'une vingtaine de morts dans la bande de Gaza, selon des médecins et des secouristes. L'armée n'a pas confirmé ce bilan Il a aussi annoncé mardi que le retour des habitants du nord du pays, qu'ils ont fui en raison des tirs transfrontaliers quasi-quotidiens du mouvement islamiste libanais Hezbollah, figuraient désormais parmi les objectifs de guerre de son gouvernement. « Le cabinet politique et de sécurité a mis à jour les objectifs de la guerre ce soir, afin d'y inclure la section suivante : le retour en toute sécurité des habitants du nord (du pays) dans leurs maisons », a expliqué le bureau du Premier ministre israélien. Une résistance exemplaire du Hamas Près d'un an après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, les opérations de représailles israéliennes ne connaissent pas de répit dans la bande de Gaza, assiégée et frappée par une catastrophe humanitaire. Un haut responsable du Hamas, Oussama Hamdane, avait déjà affirmé que le mouvement avait la force de continuer à «résister» à Israël. «Il y a eu des martyrs et des sacrifices (…), mais en retour, il y a eu une accumulation d'expériences et le recrutement de nouvelles générations au sein de la résistance », a-t-il dit. Lundi matin, une frappe a touché la maison de la famille Al-Qassas à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, tuant dix personnes, a déclaré une source hospitalière. L'ONU fustige la « punition collective » des Palestiniens « Rien ne justifie la punition collective » infligée par Israël à la population de Gaza qui subit une souffrance « inimaginable », a dénoncé lundi le secrétaire général de l'ONU. « C'est inimaginable le niveau de souffrance à Gaza, le niveau de morts et de destruction n'a pas de parallèle avec ce que j'ai pu voir depuis que je suis secrétaire général », a déclaré Antonio Guterres, à ce poste depuis début 2017. «Evidemment, nous condamnons toutes les attaques du Hamas, ainsi que les prises d'otages, mais la vérité est que rien ne justifie la punition collective de la population palestinienne, et c'est ce que nous voyons de façon dramatique à Gaza », a-t-il ajouté, décrivant les morts, les destructions, la faim, les maladies que subit le territoire assiégé. Dans la même ville, l'hôpital Al-Awda a annoncé plus tard avoir reçu les corps de trois personnes tuées dans un bombardement. Couvertes de draps blancs ensanglantés, plusieurs victimes, dont un enfant, ont été transportées à l'hôpital al-Awda de Nousseirat. Là, un homme, Abou Rachad al-Qassas, pleurait sur le corps d'un proche. « Ils ont bombardé ma maison alors que nous dormions, sans aucun avertissement préalable, mes petits-enfants sont morts», a déclaré Abou Rachad al-Qassas « Je dis au monde que Netanyahu et son gouvernement sont des criminels. » Dans le quartier de Zeitoun à Gaza-ville, dans le nord, six Palestiniens ont été tués dans une frappe sur une maison et deux autres ont été tués à Rafah, dans le sud, selon la Défense civile. Un autre bombardement a fait trois morts à Beit Hanoun, dans le nord, selon cette source. «Nous étions à la maison lorsqu'un missile est tombé dans le quartier. C'était comme un tremblement de terre. Des enfants, des femmes étaient chez eux. Ils sont morts », a raconté Mahmoud Abou Foul, un habitant, après une frappe sur le quartier de Cheikh Radwane à Gaza-ville. Blinken se rend en Egypte Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken va se rendre en Egypte cette semaine pour y discuter notamment des efforts en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a annoncé lundi le département d'Etat. M. Blinken doit aussi co-présider une réunion du « dialogue stratégique » entre Washington et Le Caire, un allié clé qui joue le rôle de médiateur dans les négociations sur un cessez-le-feu, aux côtés des Etats-Unis et le Qatar.