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Le pourquoi de la dépréciation accélérée du dinar algérien sur le marché parallèle et l'écart de 60/70% avec celui du cours officiel
Economie
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 09 - 2024

Bien que la valeur soit minime par rapport aux transactions faites au cours officiel, ne dépassant pas 10%, le cours du dinar sur le marché parallèle qui reflète le cours réel, en ce mois de septembre 2024, comme je l'annonçais déjà (www.google février 2022), alors que certains soi-disant experts ignorant que les lois économiques sont insensibles aux slogans populistes, spéculait sur une appréciation, le 25 septembre 2024, pour 100 euros à l'achat, la cotation est de 24.900 dinars, s'orientant vers 250 dinars pour un euro, soit un écart par rapport à la cotation officielle de la banque d'Algérie de près de 60/70%, contre un écart en 2023 de 50%, ce qui ne peut qu'avoir un impact sur le processus inflationniste (économie extériorisée) et l'extension de la corruption via les surfacturations. Des calculs de corrélation précis dans une thèse de doctorat, sous ma direction, ont montré que le stock des réserves de change estimées à 70 milliards de dollars fin 2023, plus de 80 milliards de dollars, si on ajoute les 173 tonnes d'or, grâce aux recettes des hydrocarbures ayant permis la croissance économique de 3/4% entre 2023/2024, directement et indirectement via essentiellement la dépense publique.
La sphère informelle est amplifiée par la fraude fiscale et la corruption à travers les surfacturations, les trafics aux frontières des marchandises subventionnées qui se répercutent sur le prix final des biens et accroît le processus inflationniste. Certaines grosses fortunes utilisent le marché parallèle pour le transfert de devises, puisque chaque Algérien et étranger a droit par voyage à 1000 euros non déclarés, certains utilisant leurs employés pour augmenter le montant, assistant certainement, du fait de la méfiance, à une importante fuite de capitaux. La directrice générale des Impôts a fait état, le 4 avril 2023, de 6000 milliards de dinars d'impôts non recouvrés, soit au cours de 137 dinars un dollar 43,79 milliards de dollars.
Quatrièmement, les transferts légaux transitant par les banques au cours officiel du dinar à travers les importations par des surfacturations, une partie retourne en Algérie alimentant le marché parallèle de devises, ce qui permet d'atténuer la hausse du cours sur le marché parallèle. Selon les données du FMI, les entrées en devises entre 2000/2021 sont estimées, approximativement, autour de 1100 milliards de dollars avec une importation de biens et services de plus de 1.050 milliards de dollars, le solde étant les réserves de change.
Une surfacturions entre 10% et 15% donnerait un transfert illicite de devises entre 100 et 150 milliards de dollars entre 2000/2020. Quel est le bilan 2022 à septembre 2024 placés dans l'achat de biens, où de tierces personnes ayant la nationalité étrangère et dans des paradis fiscaux où il est difficile de les récupérer ? Car il y a eu une baisse des transferts avec les décès des retraités à l'étranger. Cette baisse de l'offre de devises a été contrebalancée par les fortunes acquises régulièrement ou irrégulièrement par la communauté algérienne localement et à l'étranger qui font transiter irrégulièrement ou régulièrement des devises en Algérie, montrant clairement que le marché parallèle de devises est bien plus important que certaines données de 5 milliards d'euros, où ces montants convertis en investissement vers l'achat d'une valeur sûre l'immobilier Cela est lié à la corruption sans compter les surfacturations des projets en dinars algériens, qui expliquent les surcoûts des projets avec des malfaçons surtout dans le BTPH.
Cinquièmement, la demande provient de simples citoyens qui voyagent : touristes, ceux qui se soignent à l'étranger et les hadjis du fait de la faiblesse de l'allocation devises dérisoire d'environ 100 euros. Cela est accentué par les pénuries amplifiant le commerce dit du « cabas » que l'on ne combat pas par des mesures administratives.
Par ailleurs, ce sont les agences de voyages qui, à défaut de bénéficier du droit au change, recourent, elles aussi, aux devises du marché noir étant importateurs de services. Majoritairement, elles exportent des devises au lieu d'en importer comme le voudrait la logique touristique. Aussi, pour se prémunir contre l'inflation, et donc la détérioration du dinar algérien accentue la déthésaurisation des ménages qui mettent face à la détérioration de leur pouvoir d'achat, des montants importants sur le marché, alimentant l'inflation, plaçant leur capital-argent dans l'immobilier, des biens durables à forte demande comme les pièces détachées, facilement stockables, l'achat d'or ou de devises fortes. L'anticipation d'une dévaluation rampante du dinar a un effet négatif sur toutes les sphères économiques et sociales dont le taux d'intérêt des banques qu'elles devraient relever de plusieurs points, s'ajustant aux taux d'inflation réel et freinant, à terme, le taux d'investissement à valeur ajoutée.
Quelle conclusion tirer ? Selon la Banque d'Algérie, la numérisation des paiements devrait s'orienter vers l'adoption d'une forme numérique de monnaie dont elle assurera l'émission, la gestion et le contrôle sous le nom de dinar numérique algérien. Mais l'on ne doit pas confondre la monnaie numérique avec les crypto-monnaies qui circulent sur Internet hors de toute institution bancaire, ne reposant pas sur un tiers de confiance, comme une banque centrale, n'ayant pas d'autorité centrale d'émission ni de régulation.
Par ailleurs, l'opérationnalité des bureaux de change promises en 2023/2024, qui n'ont pas encore vu le jour, qui ne date pas d'aujourd'hui puisque les dispositions du règlement n°95-07 du 23 décembre 1995 modifiant et remplaçant le règlement n°92-04 du 2 mars 1992 relatif au contrôle des changes notamment ses articles 10 à 15, plus de 40 bureaux de change ont été agréés, aucun n'étant opérationnel, suppose une démarche progressive, la stabilité juridique et monétaire par la maîtrise du processus inflationniste, la refonte du système financier dont les banques publiques accaparent plus de 85% des crédits octroyés et que si l'écart entre l'officiel et le marché parallèle est entre 10/15% maximum. Aussi, l'on devra éviter les solutions uniquement monétaristes, car la monnaie est avant tout un rapport social traduisant le rapport de confiance Etat/citoyens, étant un signe permettant les échanges ne créant pas la richesse d'une nation qui est sur la bonne gouvernance et la valorisation du savoir. Aussi, l'appréciation d'une monnaie, autant que le pouvoir d'achat des citoyens est fonction de l'accroissement de la production et de la productivité, des versements de salaires sans contreparties productives conduisant forcément à la dépréciation du dinar et à de vives tensions sociales, expliquant que l'Etat a consacré 5000 milliards de dinars en 2023 pour les transferts sociaux avec des subventions généralisées et non ciblées, au cours de 134 dinars un dollar, soit 37,31 milliards de dollars pour un PIB, estimé selon la loi de Finances 2023 à 248 milliards de dollars, soit 15% du PIB avec une nette augmentation pur 2024 et cela grâce, en partie aux recettes des hydrocarbures, cela ne pouvant durer dans le temps. Car, le cadre macro-économique relativement stable entre 2023/2024 est éphémère sans de profondes réformes institutionnelles et micro économiques. Ainsi s'impose une planification stratégique qui fait cruellement défaut, et un large front national anti-crise tenant compte des différentes sensibilités et un discours de vérité car les réformes nécessaires pour asseoir une économie diversifiée entre 2025/2030 seront douloureuses à court terme mais bénéfiques aux générations futures à moyen et long terme.
La population algérienne, exige un sacrifice partagé, plus de justice sociale que l'Etat et les hommes chargés de gérer la cité donnent l'exemple, afin que les Algériens puissent avoir l'envie de construire ensemble leur pays et d'y vivre dignement.
La structure des sociétés modernes s'est bâtie d'abord sur des valeurs et une morale qui a permis la création de richesses permanentes, comme nous l'ont enseigné les grands penseurs dont le grand sociologue Ibn Khaldoun qui, dans son cycle des civilisations a montré clairement que lorsque l'immoralité atteint les dirigeants qui gouvernent la cité, c'est la décadence de toute la société.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités
Expert international


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