L'atmosphère s'est tendue dans certains quartiers de Beyrouth (Liban) à l'annonce de la mort d'Hassan Nasrallah. Le puissant chef du Hezbollah a été tué par une frappe israélienne vendredi sur la banlieue sud de la capitale libanaise, a confirmé samedi 28 septembre le mouvement chiite, après une revendication d'Israël. Le dirigeant emblématique du groupe islamiste libanais a été tué vendredi à Beyrouth et de nombreux pays de la région condamnent Israël, tandis que la communauté internationale met en garde contre un embrasement dans la région. L'Iran décrète cinq jours de deuil national, «La ligne glorieuse du chef de la résistance, Hassan Nasrallah, se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération de Qods (Jérusalem)». Le mouvement islamiste chiite fait d'ailleurs partie de ce que l'Iran appelle l'«axe de la résistance» contre Israël, créé en 1982 à l'initiative des Gardiens de la Révolution, financé et armé par l'Iran, Le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, a également estimé que cette « effusion de sang injuste» entraînerait la «destruction» d'Israël. Le Hamas a dénoncé un «acte terroriste lâche» d'Israël. «Nous condamnons dans les termes les plus forts cette agression barbare sioniste et la prise pour cible de bâtiments résidentiels». Les rebelles Houthis du Yémen ont pour leur part affirme que la mort d'Hassan Nasrallah aboutirait à «la victoire et à la disparition de l'ennemi israélien». Samedi après-midi, l'armée israélienne a annoncé avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen. «Hassan Nasrallah le martyre attisera la flamme du sacrifice, intensifiera l'enthousiasme et renforcera notre détermination.» Le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a, lui aussi, réagi à l'assassinat du chef du mouvement islamiste. La frappe israélienne est une «attaque honteuse» et «un crime qui montre que l'entité sioniste a franchi toutes les lignes rouges». La présidence de l'Autorité palestinienne a également «présenté ses sincères condoléances au gouvernement libanais et au peuple frère libanais». Le président turc Recep Tayyip Erdogan n'a pas directement commenté la mort du chef du Hezbollah, mais il a accusé Israël de préparer un «génocide» au Liban comme a Gaza, dénonçant des «attaques brutales» visant le Hezbollah. La Russie, alliée de l'Iran, a à son tour condamné «fermement» l'assassinat du chef du Hezbollah. Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé «un lâche assassinat politique commis par Israël». La diplomatie russe affirme qu'Israël porte «l'entière responsabilité» des conséquences «dramatiques» que l'événement pourrait entraîner dans la région. «Nous demandons instamment à Israël de cesser immédiatement les hostilités» pour «mettre fin à l'effusion de sang», a ajouté Moscou. «Il était l'un des plus grands ennemis d'Israël» «L'élimination de l'archi-terroriste Nasrallah est l'une des mesures antiterroristes les plus justifiées jamais prises par Israël», écrit le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz. Israël estime que Hassan Nasrallah «méritait d'être tué» et que c'est «une bonne chose qu'il l'ait été», et assumant son opération . «L'élimination» du chef du Hezbollah rendait le monde «plus sûr» selon le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, et insisté sur le fait que son pays continuerait à tuer d'autres commandants du mouvement islamiste armé. Sont assassinat est «une mesure de justice pour ses nombreuses victimes, dont des milliers de civils américains, israéliens et libanais», selon le président américain Joe Biden. «Les Etats-Unis soutiennent pleinement le droit d'Israël à se défendre». «Risque d'embrasement de la région» La communauté internationale appelle, de son côté, à cesser les combats. «Ce cycle de violence doit s'arrêter maintenant et toutes les parties doivent s'éloigner du précipice. La population du Liban, la population d'Israël, et de la région plus large, ne peuvent pas supporter une guerre totale», a martelé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Le Premier ministre français, Michel Barnier, a qualifié d' «extrêmement grave» la situation au Liban, et a affirmé «se préoccuper de la sécurité» des Français sur place. De même pour le ministère des Affaires étrangères s'est dit «en lien avec les autorités du Liban et les partenaires de la France dans la région pour prévenir toute déstabilisation et tout embrasement.» «Des messages sont passés à toutes les parties». Du côté de Berlin : «Il existe un risque de déstabilisation pour l'ensemble du Liban. Et cela n'est en aucun cas dans l'intérêt de la sécurité d'Israël», a déclaré la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock. Par ailleurs, les autorités européennes adaptent leurs consignes et recommandent désormais aux compagnies aériennes d'éviter les espaces aériens du Liban et d'Israël en raison d'une «intensification des frappes aériennes et d'une dégradation de la situation sécuritaire». Cette recommandation est, à ce stade, «valable jusqu'au 31 octobre» mais pourra être «revue, adaptée ou retirée en fonction de l'évaluation» de la situation.