Le Hezbollah libanais veut respecter la cessation des hostilités avec Israël, telle qu'établie par l'ONU depuis une guerre dévastatrice ayant opposé les deux camps en 2006, a lancé hier le chef du mouvement chiite Hassan Nasrallah qui a également affirmé que le Hezbollah se tenait toutefois prêt pour riposter de manière «adéquate» en cas d'attaque israélienne. Le groupe a annoncé lundi avoir abattu un drone israélien ayant pénétré l'espace aérien libanais. Il s'exprimait, à l'occasion des commémorations religieuses chiites de l'Achoura, dans une allocution retransmise sur un écran géant, devant des milliers de partisans rassemblés dans la banlieue Sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. La tension est particulièrement vive depuis une quinzaine de jours entre Israël et le Hezbollah au Liban, une escalade marquée par des échanges de tirs à la frontière le 1er septembre, ayant fait craindre une reprise des hostilités. Après la guerre meurtrière de 2006, la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU avait rétabli une cessation des hostilités entre Israël et le Hezbollah. «Quand j'ai dit qu'il n'y avait plus de ligne rouge dans le combat contre Israël, cela ne veut absolument pas dire l'abandon de la résolution 1701», a assuré hier Hassan Nasrallah. Il avait affirmé, le 2 septembre, au lendemain des échanges de tirs à la frontière, que le Hezbollah n'avait «plus de ligne rouge» dans sa confrontation avec l'Etat hébreu. «Pour que personne ne s'inquiète, n'ait peur, ou ne s'interroge (...), le Liban respecte la 1701 et le Hezbollah fait partie du gouvernement libanais, qui respecte la résolution 1701», a-t-il souligné hier.»Mais ce sera différent (...) si Israël attaque le Liban, bombarde le Liban (...) ou envoie des drones explosifs» au Liban, a toutefois nuancé le chef du Hezbollah. «En cas d'attaque contre le Liban, sous n'importe quelle forme que ce soit, il y une riposte adéquate à l'agression pour défendre le Liban», a-t-il martelé. Poids lourd de la vie politique libanaise, le Hezbollah est considéré comme un groupe «terroriste» par Israël et Washington. La récente poussée de fièvre s'est déclenchée après une frappe d'Israël dans la Syrie voisine, ayant tué, le 24 août, deux combattants du Hezbollah, qui intervient dans le conflit syrien ainsi que l'Iran aux côtés du régime syrien. Elle avait été suivie, quelques heures plus tard, par l'envoi de deux drones chargés d'explosifs contre le fief du Hezbollah dans la banlieue Sud de Beyrouth. Ce dernier a accusé Israël, qui n'a jamais commenté. Le Hezbollah avait alors répliqué par des tirs de roquettes, occasionnant la destruction d'un véhicule blindé israélien et donnant lieu à une polémique nourrie, en Israël même, après que l'armée israélienne, a filmé deux prétendues victimes des attaques du Hezbollah, dont les images visaient à « émouvoir » la population de l'Etat hébreu.