Le dinar algérien est à la dérive. Alors que le dinar bancaire, stabilisé artificiellement par des politiques monétaires rigoureuses, peine à refléter la réalité du marché, celui du marché parallèle s'envole. Cette augmentation incontrôlée des prix, alimentée par la spéculation, engendre une inflation galopante et fait s'effondrer le pouvoir d'achat des citoyens. Ce phénomène n'est pas simplement le reflet d'une économie en souffrance, mais d'une économie souterraine qui a pris le dessus sur l'économie officielle. Derrière cette dynamique se cache un système mafieux économico-financier, qui maintient volontairement ce statu quo pour préserver ses intérêts illicites. Ces acteurs de l'ombre, solidement enracinés, sabotent toute tentative de réforme ou de relance économique. En réalité, l'Etat fait des efforts pour remettre le pays sur les rails : des plans de développement sont initiés, des projets de réformes lancés, mais chaque avancée est systématiquement torpillée par ceux qui profitent de l'économie parallèle. Peut-on réellement blâmer les commerçants, eux aussi piégés dans cette spirale infernale ? Peut-être pas, mais il faut reconnaître qu'ils jouent le jeu de cette mafia en adaptant leurs prix aux fluctuations incontrôlées d'un marché dominé par l'incertitude. Ils répercutent la pression sur le consommateur, créant ainsi un cercle vicieux où l'économie légale s'efface au profit d'une économie parallèle prospère. Ce qui est encore plus inquiétant, c'est l'acceptation croissante de cette situation par une partie de la population. Le fatalisme s'installe : « C'est mérité », disent certains. « Nous récoltons ce que nous avons semé. » Un discours désabusé qui dissimule une colère profonde envers un système qui, depuis des décennies, a sapé les fondations de l'espoir. Pourtant, l'Etat continue de lutter pour sortir de cette impasse. Des initiatives sont mises en place pour redynamiser l'économie, mais chaque effort est compromis par cette mafia économico-financière qui refuse de lâcher prise, accrochée à ses profits illicites. Leur influence est telle qu'elle asphyxie toute tentative de développement économique durable. Face à cette situation, une question cruciale demeure : combien de temps encore cette emprise étouffante pourra-t-elle durer avant que le pays ne bascule dans une crise sociale et économique irréversible ? Il est clair que l'Etat ne peut à lui seul vaincre cette machine bien huilée. Une mobilisation collective s'impose pour dénoncer et combattre ces pratiques illicites qui menacent l'avenir de tout un peuple.-