Le marché mondial du pétrole connaît un recul troublant de la demande face à l'offre, malgré les plans mis en œuvre par les pays producteurs de l'Opep+, alors que les prévisions pour l'année 2025 indiquent un surplus de la production pétrolière et une chute des cours de l'or noir, où le marché mondial s'attend à un excédent de plus d'un million de barils (par jour). L'élection d'un nouveau Président aux Etats-Unis et la diminution de la consommation du pétrole en Chine, ont été des facteurs alourdissants et collaborant dans la chute des cours du pétrole et l'apparition d'un excédent de la production pétrolière sur le marché mondial et ce, malgré les nombreuses réductions de production de pétrole par l'Opep+. Plombés par les inquiétudes des opérateurs quant à un possible surplus de brut à l'horizon 2025, ainsi qu'une baisse de la demande mondiale, les cours du pétrole ont déjà chuté avant-hier vendredi sur le marché mondial. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, a perdu 2,09% pour clôturer à 71,04 dollars. Celui du baril de West Texas-Intermediate (WTI) américaine, avec échéance en décembre, a décroché de 2,51% à 67,02 dollars. «Les perspectives pour le marché pétrolier ne sont pas particulièrement réjouissantes (...) il va falloir que les choses évoluent du côté de l'offre», a noté Bart Melek, de TD Securities. «Le marché s'attend à un excédent de plus d'un million de barils (par jour) l'année prochaine», a-t-il ajouté. Ce surplus «pourrait être encore plus prononcé si l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) met en œuvre ses plans de rétablissement de la production précédemment interrompue», a expliqué John Plassard, analyste chez Mirabaud, en se référant au rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), publié jeudi passé. Début novembre, plusieurs membres de l'Opep+, dont l'Arabie saoudite et la Russie, ont annoncé une prolongation de leurs réductions de production de pétrole jusqu'à fin décembre. Si «l'Arabie saoudite n'est plus disposée à céder des parts de marché en faveur de prix plus élevés et que (l'Opep+) s'en tient par conséquent à l'expansion prévue de la production, il existe un risque d'offre excédentaire massive l'année prochaine, ce qui devrait entraîner une baisse significative des prix», a fait valoir, dans une note, Barbara Lambrecht, de Commerzbank. Les opérateurs attribuent une probabilité de 81% à la confirmation lors de la réunion de l'Opep+ le 1er décembre d'une réouverture progressive des vannes début janvier, selon l'estimation de CME Group. D'autres pays tels que «le Brésil, le Canada et le Guyana» devraient également contribuer à la hausse de la production, explique Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy. De son côté, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a prévenu, dans un rapport publié jeudi dernier, que la tendance est à un «ralentissement important» de la demande d'or noir, qui pourrait connaître un excédent d'offre en 2025. Le ralentissement de la Chine, lestée par une consommation atone et une sévère crise de l'immobilier, plombe la demande de pétrole, les cours de la ressource étant fortement corrélés à la santé économique du géant asiatique, premier importateur mondial de pétrole. En outre, depuis l'annonce du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le pétrole a souffert de l'explosion de la monnaie américaine.