Le Goncourt, prix littéraire qui passe pour être prestigieux en France, a été entaché cette année par une histoire scabreuse qui a éclaboussé son récipiendaire, Kamel Daoud, journaliste et écrivain algérien naturalisé français et installé en France, accusé d'avoir manqué d'éthique en construisant son dernier roman intitulé ''Houris'', paru cet été chez Gallimard. Deux plaintes ont été déposées contre Kamal Daoud et son épouse, Aicha Dehdouh, psychiatre, la première au nom de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme et la seconde au nom de la victime, Saâda Arbane. Ils sont accusés d'avoir dévoilé et utilisé l'histoire d'une patiente pour l'écriture du roman, portant atteinte au secret médical et abusant de la confiance de la patiente. Les plaintes ont été déposées devant le tribunal d'Oran, lieu de résidence de l'écrivain et son épouse en Algérie. Il y a plus d'une semaine, la chaîne de télévision One TV a révélé les coulisses de l'écriture de ce roman. C'est Saâda Arbane, victime du terrorisme, a affirmé, sur cette Chaîne, que le roman a donné beaucoup de détails sur sa vie personnelle, beaucoup de choses, – notamment, «sa canule, ses cicatrices, ses tatouages, son salon de coiffure- qui prouvent que l'histoire du roman ''Houris'' est la sienne, racontée sans son autorisation. Elle a déclaré que ce sont les avocats qui vont se charger de tout cela». En fait, comme l'a noté le journaliste Fayçal Metaoui qui a commenté cette affaire sur le plateau de la chaîne de télévision One TV, Kamel Daoud s'est inspiré carrément d'un dossier médical élaboré par son épouse, Aicha Dehdouh, dont Saâda Arbane était sa patiente, ce qui signifie qu'il y a divulgation d'un secret médical. Il précise que le titre initial du roman de Kamel Daoud, avant ''Houris'', était Joie qui est la traduction de l'arabe au français du prénom Saâda. Pour Fayaçal Metaoui, il s'agit de l'histoire de Saâda Arbane romancée par Kamel Daoud. Il rappelle que Saâda Arbane est la seule femme algérienne a avoir échappé à une tentative d'égorgement. C'était dans un village entre Tiaret et Djelfa à l'âge de six ans. Il note, au passage, que Kamel Daoud décrit la trace de l'égorgement «comme un sourire», ce qui est une façon de se moquer des drames des gens. Le journaliste rapporte que Saâda Arbane a dit qu'il a dévoilé son intimité, publié tout ça sans son autorisation, sans demander son accord. Il ajoute que l'on même tenté d'acheter son silence, et, c'est elle-même qui le dit, on lui a proposé de participer à l'écriture d'un scénario d'un film qui sera produit à partir du roman de Kamel Daoud et qu'en contrepartie elle aura suffisamment d'argent pour acheter un appartement en Espagne. Pour Fayçal Metaoui, il s'agit d'une véritable escroquerie.