Constat n La question qui se pose dans le domaine de la communication, celle qui consiste à savoir quel rapport entretient la littérature avec les médias ? Il serait bien de connaître quelle est la place du roman dans la presse algérienne ? Ou encore de quelle façon il y est présent ? Car en effet face à l'abondance de la production littéraire – et donc intellectuelle – la presse algérienne accorde-t-elle à l'édition de l'intérêt, voire un intérêt particulier ? Ou encore les médias, tous supports confondus, qu'ils soient écrits ou audiovisuels, contribuent-ils à la promotion du produit littéraire, participent-ils au débat d'idées et à la vulgarisation de la pensée intellectuelle – et par extension à l'expression artistique ? Le paysage médiatique algérien est riche de plusieurs supports de communication, y compris aussi le support électronique (Internet). La presse – aussi bien étatique qu'indépendante – y occupe une place de choix. Et ces dernières années, on assiste à l'émergence de chaînes de télévision privées. D'où la question : dans cette multitude et cette diversité du champ médiatique, quelle est la place de la littérature ? A cela, lors d'une rencontre au Palais de la culture Moufdi Zakaria, Fayçal Métaoui, journaliste au quotidien El Watan, répond : « La presse algérienne ne sert pas beaucoup le roman. Pire, elle est injuste avec cette forme d'écriture parce qu'elle ne lui donne pas l'espace qu'elle doit avoir. Il en est de même pour les nouvelles chaînes de télévision qui réservent leurs antennes en grande partie au football.» Fayçal Métaoui regrette que «la presse algérienne ne s'intéresse à un écrivain que s'il suscite une polémique par une déclaration ou une prise de position». C'est dire qu'il n'y a pas de débats d'idées. Il n'y a pas de discussions menées en profondeur, ni même de réflexion en mesure d'exposer, d'argumenter ou d'approfondir une pensée. «Jamais les sujets portés par les romans ne sont soumis à débat», déplore-t-il. Et lorsque un livre est porté par la presse, il ne s'agit en fait que le résumé de ce dernier. Le journaliste ne fait que raconter l'histoire du roman. A ce propos, Mohamed Sari, universitaire et romancier, regrette que « certains journalistes reprennent le résumé préparé par les auteurs eux-mêmes pour alimenter leurs articles », sans toutefois prendre la peine d'approfondir leur lecture et d'examiner de plus près, d'une façon professionnelle les sujets abordés. Cependant, Mohamed Sari tien à nuancer que « cette situation ne peut pas être généralisée à tous les professionnels de la presse ». S'il y a des journalistes qui se contentent de faire uniquement le résumé du roman – ils ne font que rapporter l'information – et non pas traiter le thème qu'il aborde, débattre de l'écriture qui travaille le texte, relever et discuter la vision de l'écrivain que celui-ci transpose dans son imaginaire littéraire, c'est pace que ces derniers (les journalistes) n'ont pas une formation appropriée, celle de critique – parce que la critique est une question de spécialité. En plus, « la presse algérienne ne fait pas appel à des universitaires ou à des écrivains pour faire de la critique littéraire et présenter des livres », donc contribuer au débat d'idée, contrairement à ce qui se fait à l'étranger où la littérature occupe une place importante dans l'espace médiatique. On lui consacre un intérêt particulier. Ainsi, et pour résumer la situation, la littérature occupe très peu de place dans la presse algérienne, hormis à l'exception certains supports qui lui accorde une certaine visibilité médiatique et un écho auprès du public.