Vingt ans après la signature de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, l'Algérie a décidé de sa révision, considérant que «la promesse d'une prospérité partagée n'a pas été tenue», indique, hier lundi, le vice-président du Conseil du renouveau économique algérien (CERA), rappelant que «le président de la République, a d'ailleurs, fixé le calendrier au premier semestre 2025». S'exprimant à l'émission ''L'Invité du jour'', de la Chaîne III de la Radio algérienne, M. Kerrar estimant que «le constat d'échec n'est pas propre à l'Algérie. Tous les pays européens qui s'y sont engagés partagent ce constat d'échec», a-t-il indiqué. Le constat d'échec est perçu, coté algérien, comme une faillite de cette «prospérité partagée» qui était pourtant le «cœur» de l'accord Algérie-UE. Selon l'invité, «entre aller vers une révision négociée de cet accord vers ou passer vers une dénonciation pure et simple, l'Algérie a choisi sa révision, sachant que l'Union européenne est et reste un partenaire stratégique». «Au CREA, nous pensons qu'aller vers une révision plutôt qu'une dénonciation pure et simple est motivée par le fait que l'UE est un partenaire stratégique, avec lequel l'Algérie entretient des relations très denses et très riches, sur plusieurs années, sur les plans économique, commercial et humain», explique M. Kerrar. Toutefois, enjoint l'intervenant, «l'Algérie ne peut plus se satisfaire de ce statut de fournisseur de pétrole et de gaz pour le marché européen», insistant sur trois domaines pour lesquels l'Algérie peut exiger dans ses prochains pourparlers, à savoir «l'ouverture de l'Europe aux exportations hors hydrocarbures algériennes, le transfert technologique et l'investissement des entreprises européennes sur le sol algérien». «L'investissement, pense-t-il, devrait être au cœur des discussions avec les Européens». Et de s'interroger : «Pourquoi il n'y a pas eu un investissement d'envergure en Algérie alors que le Qatar et la Turquie sont actifs sur ce plan (...) ? C'est désormais la règle économique. Si les Européens ne viennent pas, d'autres viendront». Les Européens ont deux bonnes raisons pour venir investir en Algérie, selon M Kerrar. D'abord, partager cette richesse et profiter du nouveau climat d'affaires en Algérie, opportunément offert par la refonte du Code d'investissement, ensuite l'existence d'un fort potentiel de croissance en Algérie. «Cette croissance qui est 3.9%, est l'une des plus élevées de la région Mena. Le PIB tend, quand lui, à doubler (...) Voilà des indices incitatifs surtout que les opérateurs européens cherchent à délocaliser, dans des pays voisins, pour mieux rentabiliser leurs activités», a-t-il détaillé.