Dans l'affaire de la décolonisation du Sahara occidental, la France persiste dans son mépris de la légalité internationale. C'est ce que prouve la visite d'un membre du gouvernement français dans ce ''territoire non autonome'' et appelé à être décolonisé est d'une gravité particulière. «Elle est condamnable à plus d'un titre. Elle traduit un mépris insigne de la légalité internationale de la part d'un membre permanent du Conseil de Sécurité», selon les termes du communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines. «Elle aide à la consolidation du fait accompli marocain au Sahara occidental, territoire où un processus de décolonisation reste inachevé et où l'exercice d'un droit à l'autodétermination demeure inaccompli», ajoute la même source. Enfin, «la visite malvenue du membre du Gouvernement français renvoie l'image détestable d'une ancienne puissance coloniale solidaire d'une nouvelle. Ce faisant, le Gouvernement français se disqualifie davantage et s'isole par rapport à l'action des Nations unies visant à hâter un règlement du conflit du Sahara occidental sur la base d'un strict respect de la légalité internationale», conclut le communiqué. Pour rappel, en juillet 2024, le Gouvernement français a décidé de soutenir l'occupation coloniale marocaine du Sahara occidentale, en reconnaissant le plan marocain d'autonomie sur ce territoire. Dans ce contexte, Ahmed Attaf avait démontré qu'il s'agissait d'une nouvelle position française et pas une simple reproduction des positions déclarées précédentes. Il a expliqué que cette nouvelle position va bien au-delà, car elle se concentre sur l'exclusivité du plan d'autonomie comme base pour résoudre le conflit au Sahara occidental, et qu'elle reconnaît explicitement la soi-disant «marocanité du Sahara occidental» et inclut explicitement le présent et l'avenir du Sahara occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté marocaine ; la démarche française ne peut en aucun cas contribuer à la relance du processus politique, mais ne fait qu'alimenter l'impasse dans laquelle le plan d'autonomie a plongé la question sahraouie depuis plus de dix-sept ans ; elle ne peut pas soutenir les efforts du Secrétaire général de l'ONU parce qu'il n'accomplit tout simplement pas sa mission dans le même sens que la France, c'est-à-dire qu'il ne travaille pas à la mise en œuvre du plan d'autonomie, ni ne considère le Sahara occidental comme marocain, ni ne vise à établir la prétendue souveraineté marocaine sur le territoire sahraoui ; elle ne sert pas la paix au Sahara occidental, ni la recherche d'une solution pacifique au Sahara occidental, ni ne va dans une direction qui pourrait contribuer à réunir les conditions nécessaires pour accélérer la cristallisation de la solution souhaitée à ce conflit, telle qu'elle a été dictée et est toujours dictée par la légitimité internationale». Crimes contre l'humanité D'autre part, l'Algérie s'est félicitée lundi de l'adoption, par la 38ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), de la décision relative à la classification de l'esclavage, de la déportation et de la colonisation comme des «crimes contre l'humanité et comme des génocides», a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines. «L'Algérie, qui a connu pendant 132 ans de son histoire, les affres et les horreurs d'une colonisation de peuplement unique en son genre, soutient avec force cette décision qui représente une étape majeure dans le processus de quête de reconnaissance, de justice et de réparation des crimes subis par les peuples africains», poursuit le ministère. Par ailleurs, «l'Algérie s'honore d'avoir été mandatée par le Sommet africain, aux côtés de l'Afrique de Sud, du Togo et du Ghana, à l'effet d'assurer la mise en œuvre de cette décision sur le plan international», ajoute la même source. «Comme demandé par ce Sommet, l'Algérie ne ménagera aucun effort à s'acquitter de cette mission avec tout l'engagement et toute la détermination qui puisent leur inspiration des sacrifices consentis par l'ensemble des peuples africains au service de la libération de leurs Etats et du recouvrement de leurs souverainetés et de leurs indépendances», conclut le communiqué.