Othman Ibn Affane est le troisième calife de l'Islam. Il a succédé à Omar Ibn El Khettab après l'assassinat de ce dernier par un fanatique fou, en 644. D'ailleurs, le calife Omar avait réuni un conseil de six compagnons du Prophète (QSSSL) parmi les plus célèbres en leur recommandant de désigner celui qui lui succédera à la tête du jeune Etat musulman. Othman appartient à la branche des Banu Ommeyya, famille riche et influente de la grande tribu de Qoreïch de La Mecque, dans le Hidjaz. Il serait né en 574 au sein d'une famille de commerçants mais il dépensa toute sa fortune mise au service de l'Islam. Il est l'un des premiers hommes à avoir embrassé la nouvelle religion D'ailleurs, il épousa Rukayya, l'une des filles du Prophète Mohamed (QSSSL), et à la mort de celle-ci (au moment où se déroulait la grande bataille de Badr), en 624, l'Envoyé de Dieu lui accorda la main de son autre fille, Oum Kalthoum. Othman Ibn Affane eut l'insigne honneur la responsabilité de diriger l'une des délégations de musulmans qui se refugia en Ethiopie vers 620 sur les conseils de notre Prophète (QSSSL). Devenu calife, à partir de 644, il dirigea les affaires de la communauté islamique, aidé cela va de soi, par un conseil de sages (choura), jusqu'en 656. Durant cette période de douze années, les conquêtes musulmanes s'élargirent ce qui permit d'islamiser de nouvelles contrées comme les territoires de l'est de l'Afrique du Nord, de la Perse, d'Arménie… En outre, la première flotille musulmane a été construite durant le califat d'Othman, par les soins du gouverneur de Syrie – son cousin – Mouawiya Ibn Abi Souffyène avec l'aide des habitants syriens très habiles dans ce domaine naval. Cette flotte militaire avait permis de conquérir, entre autres, Chypre (649), la Sicile, et la Lycie, après la grande bataille navale des Trois mâts (655). Le calife Othman pouvait compter sur d'excellents chefs de guerre doublés d'habaile administateurs à l'image de Mouawiya, d'Amrou Ibn Aç, d'Abdellah Ibn Abi Sarh etc. Néamoins, il avait rencontré une certaine opposition de la part de quelques compagnons à Médine, et aussi parmi les habitants des wilayates excédés par le comportement de certains gouverneurs de la famille d'Othman. Ce dernier avait, il est vrai, placé beaucoup des siens à la tête de ces provinces en acculant à la démission ceux nommés par son précédesseur. Ce népotisme a conduit à l'émergence d'un courant contestataire dans ces régions lointaines, sauf en Syrie commandée de main de maître par Mouawiya lui même. On reprocha également à Othman le fait d'avoir permis aux Qoraïchites de s'établir en dehors du Hedjaz contrairement à Omar qui les avait bloqués à Médine. Malgré cela, l'Islam connut une extension considérable en enrichissant le «Beït el mel». Parallèlement, Othman eut la géniale idée de l'établissement du texte coranique, car inquiet par les différents variantes de la récitation du Livre sacré. Entre-temps, l'opposition grandissait et s'amplifiait contre le calife. Des émissaires venus de quelques provinces (principalement d'Egypte) étaient venus exprimer leur désapprobation de la politique suivie par lui. Ils l'assiégèrent durant un certain temps dans sa maison, à Médine, et finirent par y entrer et l'assassiner en juin 656. Ce fut, là, l'une des premières grandes crises qu'a connues l'Etat islamique dans sa gl orieuse et longue histoire.