Une série de mesures ont été prises par le ministère de l'Agriculture et du développement rural (MADR) pour encourager la production de céréales et atteindre à terme l'objectif de 55 millions quintaux dans le but de réduire la facture des importations de céréales et de sécuriser l'approvisionnement du pays. La facture des importations de céréales a connu une augmentation non pas à cause de l'accroissement des quantités importées mais du fait de la flambée des prix sur le marché international et de la crise alimentaire mondiale qui s'est répercutée sur deux produits en particulier, les céréales et le lait. Pour atteindre cet objectif, le MADR agit sur plusieurs facteurs : la disponibilité de l'eau, les capacités techniques, les semences appropriées et l'effort de mécanisation. Les détails de ce dispositif ont été expliqués par M. Sid Ahmed Ferroukhi, secrétaire général du MADR, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Pour M. Ferroukhi, la grande leçon de ces dernières années est qu'il ne suffit pas d'avoir de l'argent pour pouvoir acheter sur le marché international, il faut produire un minimum chez nous. Le secrétaire général du MADR a rappelé que le gouvernement a décidé de donner une subvention à la production céréalière à travers la hausse du prix d'achat aux producteurs à l'exemple du blé dur qui passe de 1900 DA/quintal à 4500 DA/quintal, ajoutée aux facilitations accordées aux céréaliculteurs pour l'approvisionnement en intrants et l'accès aux équipements (moissonneuses-batteuses et tracteurs). Il cite, à ce propos, l'opération de rénovation de 1000 moissonneuses-batteuses. M. Ferroukhi fait remarquer que notre pays est engagé dans deux paris : rendre attractive la céréaliculture (le MADR reçoit des échos positifs concernant le niveau de prix) et développer une irrigation d'appoint sur quelque 300 000 hectares. Cette irrigation est fractionnée en 150 mm sur l'année, ce qui n'est pas énorme, fait-il observer, par rapport aux 6000 mm par hectare pour les cultures maraîchères. Cette opération, ajoute-t-il, a le soutien du ministère des Ressources en eau (MRE) concernant les cultures stratégiques visant la production de céréales et de lait (fourrages, accès aux barrages existants). Il rappelle que la céréaliculture est une culture pluviale qui dépend donc beaucoup des conditions climatiques, ce qui explique les irrégularités des cycles de production font alterner bonne et mauvaise année. L'eau est la question-clé de l'agriculture, fait remarquer M. Ferroukhi qui ajoute que le MADR s'inscrit dans la perspective de l'achèvement du programme de dessalement mis en œuvre par le MRE, qui permettra de dégager des disponibilités pour l'agriculture à partir des barrages actuellement orientés vers l'approvisionnement des centres urbains. Le dispositif de soutien à la céréaliculture s'appuie sur l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), sur les Coopératives de céréales et légumes secs (CCLS) et sur les relais bancaires. A ce dernier sujet, il précise que la Coopérative nationale mutuelle agricole (CNMA) existe toujours et que le problème concerne une SPA Banque crée par la CNMA et pour laquelle un liquidateur a été désigné. A propos des achats de blé à l'étranger, il précise que le blé est un produit boursier dont les cours fluctuent, les analyses de ces cours se font sur le moyen terme et les achats se font sur une longue période. Tous les blés ne se ressemblent pas, chacun a une qualité, des composantes et un prix différents de l'autre. C'est l'OAIC, ajoute-t-il, qui est l'instrument du gouvernement en la matière.