L'Algérie reste un grand pays consommateur de céréales. Les prix des céréales ont connu durant l'année 2007 une flambée sans précédent, due notamment à la hausse des prix du pétrole. A ce sujet, l'expert en économie, M. Mohamed Gharnaouat est catégorique pour affirmer que l'importation des céréales coûte très chère parce que les prix ont augmenté. " L'Algérie n'importe pas uniquement de la zone dollar. Elle importe de la zone euro, et l'euro a augmenté par rapport au dollar. Il y a un double effet. Un effet tout d'abord sur les prix chers aujourd'hui ". Il ajoute à cela, la baisse de la production mondiale des céréales qui a eu un effet très important. L'Algérie en 2007, a importé plus de quantités de céréales que d'habitude pour constituer des stocks à un moment où les prix étaient très hauts, cela fait dire à M. Gharnaouat que la valeur d'importation des céréales en dollar a augmenté d'une manière sensible. En fin d'année passée, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Saïd Barkat, a annoncé que l'Algérie est à l'aise en matière d'alimentation avec la disponibilité de stocks suffisants de nourriture malgré, la sécheresse. "Malgré l'aridité en Algérie, nous sommes à l'aise en matière d'alimentation et nous disposons de stocks pour plusieurs mois", a affirmé le ministre. Selon lui, le secteur a vu la production de certains produits agricoles "tripler" en quelques années et venir compenser un peu la pénurie, ou la cherté de certaines denrées qui apparaissent de façon cyclique. Il a cité la production céréalière qui est passée de 9 millions de quintaux en 1999, un plus bas historique, à 43 millions de quintaux lors de la campagne 2006/2007. Selon le plan de production arrêté par le ministère de l'Agriculture, l'Algérie devrait accroître sa production céréalière d'ici 2009, la faisant passer à 45 millions de quintaux. Cette augmentation interviendra pour réduire la dépendance aux importations. L'Algérie pour couvrir ses propres besoins en céréales a besoin de 60 millions de quintaux. Selon un expert en agronomie, la volonté politique existe pour libérer l'Algérie de l'importation. 2 700 000 ha des terres les plus riches sont entre les mains des fellahs en situation précaire. La norme de superficie minimum d'installation (SMI), permettant une rémunération acceptable du travail, n'a pas été respectée. L'autorité pouvant les conduire est totalement absente, laissant à la justice le soin de régler ces problèmes. L'Algérie se doit de se doter d'une loi capable de sécuriser le monde rural. Des ventes, des désistements, des morcellements, des détournements des terres publiques. Une situation qui porte préjudice au développement de l'agriculture algérienne. Au niveau du marché mondial des matières premières agricoles, le prix de l'échéance de mars 2008 du blé coté par le Chicago Board of Trade (CBOT) a bondi de 90% depuis le début de l'année. Autour des 9,80 dollars le boisseau de 27 kilos au mois de décembre, cette céréale a établi le record absolu. " En 2008, les cours du blé resteront orientés vers la hausse ", affirme Goldman Sachs. "Le marché reste vulnérable à des chocs ultérieurs de l'offre", estime une banque d'affaires. " Des stocks attendus en baisse hérités de l'année 2007 ", estime la même banque. " Des stocks attendus en baisse hérités de l'année 2007 suggèrent que la récolte2008/2009 sera marquée par une moindre disponibilité " de cette céréale, précise-t-on. Les analystes redoutent des tensions possibles. "La consommation mondiale en 2007/2008 ne baisserait que de 1 million de tonnes par rapport à 2006/2007, cependant que les exportations reculeraient de plus de 5 millions de tonnes, signe supplémentaires de tensions sur le marché". Certains pays exportateurs ont pris des mesures pour protéger leurs propres consommateurs, et introduisent des taxes additionnelles ou nouvelles à l'exportation, explique le Conseil mondial des céréales (CMC).