La présente réunion du groupe des sages est non seulement une étape nécessaire pour l'évaluation du travail à l'issue de sa première année d'activité», a soutenu M. Ahmed Ben Bella, dimanche à Alger, dans son allocution d'ouverture de la 3e réunion du groupe des sages de l'Union africaine qu'il préside, mais, souligne-t-il, elle «revêt une importance particulière au regard du contexte dans lequel elle se tient face aux défis qui continuent à se poser à l'Afrique», selon notre interlocuteur. Même si la gestion des situations post-électorale en Afrique est le thème principal retenu pour cette troisième réunion du groupe des sages africains qui se tient à Alger, pour la première fois en dehors du siège de l'UA à Addis-Abeba, d'autres questions importantes sont au menu. Il s'agit de la situation en Somalie qui prend des proportions alarmantes, la Cour pénale internationale et son mandat d'arrêt à l'encontre d'un président en exercice, en l'occurrence M. Omar El-Bechir. Une rencontre des sages d'Afrique qui vient en soutien à travers sa force de propositions à la démarche de l'UA par son comité de paix et de sécurité visant à dégager des solutions africaines aux tensions et crises qui secouent le continent. Le groupe des sages, pour rappel, compte en son sein le Tanzanien M. Salim Ahmed Salim, l'ancien président de Sao Tomé et Principe, M. Miguel Trovoada Dos Anjos de Cunha, la présidente de la Commission électorale indépendante d'Afrique du Sud, Mme Brigalia Ntombemhlope Bam. Ces personnalités ont souligné dimanche, par le biais de l'allocution du président du groupe, que celui-ci, «puisant dans les valeurs africaines de sagesse et de solidarité, se retrouve de fait partie prenante dans la prise en charge collective des problématiques de la paix, de la sécurité et du développement de la décision africaine et sa crédibilité», souligne M. Ben Bella. Et de préciser qu'il s'agit d'abord «d'apaiser les esprits pour créer les conditions de règlement définitif des problèmes sur la base du dialogue inclusif et de la concertation». Ce qui l'amène à relever dans ses propos que «la prévention devient-elle le maître-mot dans l'action qui est attendue de nous (group des sages, ndlr)», contribuant à l'instauration d'un espace africain de paix, de sécurité et de stabilité… Une prévention relative à de nouveaux ingrédients susceptibles de conduire à des tensions nouvelles sur le continent africain qui jusque-là n'étaient pas à l'ordre du jour… Il s'agit des situations post-électorales dont la crise secouant le Kenya a été évitée grâce à la médiation africaine, révélant par là même les dérapages dangereux risquant de faire basculer ce pays connu pour être un havre de paix. La situation qui a prévalu au Zimbabwe au lendemain de l'élection présidentielle et dont la médiation africaine en la personne de l'ex-président sud-africain a été de mise, persévérant encore dans l'espoir de trouver une solution définitive entre l'opposition et le gouvernement zimbabwéen… Ce qui n'est pas négligeable au vu des tensions plus urgentes, à l'exemple de la situation en Somalie et le Soudan pour lesquelles des efforts ont été consentis par le comité de paix et de sécurité, louables à plus d'un titre au vu de l'insuffisance de moyens matériels et en personnel… Le groupe des sages compte s'investir davantage dans la prévention des conflits au vu du contenu de la rencontre d'Alger. Son action «paraît salutaire à plus d'un titre», a soutenu M. Ben Bella et de poursuivre : «Au-delà des résultats tangibles auxquels elle (son action) pourrait et devrait aboutir, elle est de nature à réduire considérablement le poids humain et le coût financier des opérations de maintien ou de rétablissement de la paix engagées par l'Union africaine». La rencontre des membres du groupe des sages à Alger intervient dans une conjoncture telle que la pertinence de ses propositions à l'issue de ses travaux est de mise. Ceci contribue à consolider l'approche africaine pour la stabilité et la sécurité en Afrique, une préoccupation partagée par ses partenaires étrangers, selon leur propre approche sur fond de mutations en cours dans les relations internationales.