«Un secteur bancaire public robuste doit rester pour prendre soin des revenus de l'Etat», c'est avec cette phrase que le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a conclu sa réponse à la question de Oxford Business Group qui, lors d'un entretien, lui demandait pourquoi les banques publiques dominent en Algérie. Notre ministre a longuement expliqué le fonctionnement de notre secteur bancaire où les banques publiques en contrôlent 90%. Une situation qui fait de l'Algérie «un cas unique». Après avoir abordé, en premier, la pertinence du secteur, qui doit constituer «la locomotive» de toute économie pour l'investissement. Il soulignera à cet effet l'importance des banques d'investissement et leurs interventions dans la mobilisation des capitaux, ce qui fait certes défaut à l'Algérie qui déploie par ailleurs des efforts certains, pour redynamiser le marché des capitaux. «Nous travaillons présentement à la mise en place d'un secteur de marché des capitaux», dira le ministre, qui a exprimé, par ailleurs, sa satisfaction quant à l'existence en Algérie de banques privées telles que Société Générale et BNP Paribas qui ont débuté «il y a à peine une année avec une seule agence». L'occasion a été saisie par notre ministre pour expliquer, en outre, la démarche suivie par les pouvoirs publics quant à l'ouverture de ce secteur, et cela de deux manières : la première a consisté à agréer la présence de banques privées étrangères. 30 demandes d'agrément de ce type de banques sont toujours dans l'attente de l'avis favorable de la banque d'Algérie en charge de l'étude des dossiers qui prend son «temps pour s'adapter». Outre l'agrément accordé à deux banques islamiques, il est procédé en parallèle à l'ouverture de portefeuilles des banques publiques qui, dorénavant, sont soumises à la privatisation partielle. Il rappellera le gel de la privatisation du CPA et ce, pour raisons de turbulences financières internationales. «Une prudence» que nos autorités financières observent le temps de voir le marché mondial se stabiliser. «Néanmoins, nous espérons présentement commencer avec prudence par la privatisation d'environ 30% du capital de la Banque de développement local (BDL)». Et d'ajouter, «je crois pouvoir dire que devons lancer les privatisations en vue de réduire le gap séparant les banques publiques des banques privées ». Le ministre de l'Industrie a eu aussi l'occasion de faire le bilan des privatisations qu'il a considéré comme un «processus très bien organisé» et dont le but «n'est pas de gagner de l'argent mais de trouver des partenaires stratégiques et de l'innovation économique». Depuis 2003, il a été enregistré 191 opérations de privatisation totale, 33 partielles, soit des entités privatisées à hauteur de 50%, et dont nombre d'entre elles ont profité aux travailleurs. Il a été également enregistré 29 joint-ventures et 63 ventes d'actifs à des acheteurs privés. Pour la seule année 2007, le département de Hamid temmar a enregistré la finalisation «approximative de privatisation de 69 entreprises publiques, 13 dossiers de privatisation partielle, neuf en joint-venture et 20 opérations de vente d'actifs au privé ». Il a été finalisé durant l'année en cours, 30 opérations de privatisations, conclut notre ministre de l'Industrie, Hamid Temmar.