Oxford Business Group, a estimé, hier, dans son dernier rapport relatif à l'industrie en Algérie, que compte tenu des prix de l'énergie relativement élevés ces dernières années et des signes de reprise enregistrés les dernières semaines, les entreprises publiques algériennes n'ont pas tant besoin d'investissements étrangers, mais plutôt d'expertise afin de consolider leurs ressources. Cette tendance a été illustrée, rappelons-le, lors de la récente visite en Algérie du vice-ministre sud-coréen de l'Economie et de la Connaissance, Kim Young Hak , à l'occasion de la 6e session de la Task Force algéro-sud-coréenne réunie en mai. Le ministre de l'Industrie, Hamid Temmar a annoncé qu'il était prêt à aller vers un partenariat technologique avec la Corée du Sud notamment dans les secteurs de l'électronique, la mécanique et la pétrochimie. Un tel partenariat entraînera la création d'une véritable industrie automobile. Temmar a reconnu que des domaines comme la mécanique avancée, la fabrication d'équipement et la production d'acier étaient presque exclusivement du ressort d'entreprises publiques et qu'en conséquence, l'Etat cherchait à revitaliser et à mettre à jour ces industries, une référence aux investissements réalisés actuellement par le gouvernement dans le cadre d'un programme de travaux d'infrastructures d'un montant de 107 milliards d'euros. C'est dans ce cadre qu'entre, en effet, le vaste programme de mise à niveau, appliqué depuis 2001, et qui a permis à 159 entreprises à l'échelle nationale de bénéficier de ce processus. L'opération qui se poursuit encore, concernera, également, les quelques 900 entreprises nationales. Des plans de restructuration ont également été prévus pour les grands fleurons de l'industrie nationale, à l'image de la SNVI, la SNTF, et le Complexe moteurs tracteurs de Constantine. Il faut dire que les pouvoirs publics nourrissent l'ambition de faire du tissu industriel public le pivot du redéploiement à opérer dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle, qui s'oriente, notamment, vers le remplacement des importations. " A l'heure actuelle, les biens manufacturés ou semi-transformés représentent moins de 1.5% des exportations algériennes. En revanche, les hydrocarbures représentent 97.5% des exportations et contribuent à 30% du PIB. Compte tenu de l'expérience limitée des initiatives privées dans le secteur et du rôle de chef de file de l'Etat dans la provision des finances, le gouvernement vient en aide dans un premier temps, et ce, à juste titre, au secteur industriel pour les questions de remplacement des importations " confirme le rapport. Toutefois, Oxford Business Group estime que compte tenu des importants programmes d'investissement prévus dans le secteur des hydrocarbures et de la vaste réserve de clients dans le sud de l'Europe désireux de détourner leur approvisionnement en énergie de la Russie, " l'Algérie et sa politique industrielle à double volets semblent prêtes à approvisionner leurs partenaires de manière constante si une croissance ordinaire s'installe au cours des dix prochaines années ". Certains obstacles demeurent, en revanche, en premier lieu, notamment, celui relatif à la transition vers une économie post-hydrocarbures, " où le secteur privé aura à jouer un rôle beaucoup plus important " conclut Oxford. Adnane Cherih