Le premier responsable du département de l'Industrie et de la Promotion des investissements a indiqué que 30 opérations de cession ont été finalisées en 2008. “En raison des rentrées des hydrocarbures, l'Algérie n'a pas un besoin réel pour hâter les privatisations”, c'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements dans une interview accordée à Oxford Business Group. M. Hamid Temmar a précisé que l'objectif de la privatisation, en Algérie, “n'est pas l'argent, mais la recherche de partenaires stratégiques et l'innovation économique”. Evoquant le bilan du processus de privatisation, le ministre a affirmé que depuis 2003, le gouvernement a lancé 191 privatisations totales, 33 partielles de plus de 50%, 11 de moins de 50%, 69 reprises par les travailleurs, 29 joint-ventures et 83 ventes d'actifs à des acheteurs privés. En 2007, les autorités ont finalisé 68 privatisations totales, 13 partielles, 9 joint-ventures et 20 ventes d'actifs à des acheteurs privés. Environ 30 privatisations ont été finalisées en 2008. Interrogé sur le secteur bancaire, M. Hamid Temmar reconnaît qu'il constitue “un cas unique avec un secteur bancaire contrôlé à 90% par les banques publiques”, cependant, a-t-il relevé, “le secteur privé se meut lentement depuis les quatre dernières années”, se disant satisfait “de voir un certain nombre de banques privées telles que Société générale et BNP Paribas, qui avaient une seule agence, il y a à peine quatre années, connaître une expansion à plus de 30 agences”. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements souligne que “30 banques étrangères attendent toujours leur agrément auprès de la Banque d'Algérie”, précisant que l'Algérie vient de faire “un pas en avant en permettant aux banques d'offrir des services islamiques”. M. Hamid Temmar est revenu sur le processus l'ouverture de secteur bancaire public. Il a rappelé que des parts du CPA devaient être cédées, mais quelques-unes des banques ayant manifesté un intérêt se sont retirées du processus, principalement à cause de la crise des subprimes. “Nous avions estimé qu'il valait mieux attendre jusqu'à ce que la situation monétaire internationale se stabilise”, a indiqué le ministre. Néanmoins, M. Hamid Temmar espère “présentement commencer, avec prudence, par la privatisation d'environ 30% de la BDL”. Projet de privatisation de 30% de la BDL Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements argumente la nécessité “de lancer des privatisations en vue de réduire le gap entre les banques publiques et privées”. Pour autant, plaide M. Temmar, “un secteur bancaire public robuste doit rester pour prendre soin des revenus de l'Etat”. Le ministre de l'Industrie explique qu'en matière d'investissement, ce ne sont pas les banques commerciales qui sont importantes, mais les marchés des capitaux. Dans ce sens, M. Temmar annonce que le gouvernement a commencé “à la mise en place d'un marché des capitaux”. Des études ont été finalisées. La Sofinance, déjà opérationnelle, deviendra la banque d'investissement qui aidera les investisseurs dans les différentes régions. Questionné sur les réformes susceptibles de promouvoir l'investissement et le partenariat dans le domaine de la PME, le ministre a indiqué que l'Etat a mis en place une stratégie pour la mise à niveau des entreprises privées suivant les standards internationaux afin de les rendre compétitives. M. Temmar a constaté que, exceptées les entreprises publiques et quelques firmes privées, comme Cevital, Arcelor Mittal et ETRHB-Haddad, les entreprises algériennes sont dans leur grande majorité des PME. La nouvelle politique de mise à niveau, a-t-il poursuivi, consiste “en l'envoi d'experts pour auditer ces entreprises, évaluer leurs besoins et les assister en leur procurant des recommandations et des investissements”. Concernant les entreprises publiques, leur mise à niveau se fera par la privatisation, a indiqué le ministre. Mise à niveau de 2 500 entreprises au cours des trois prochaines années “Si elles sont reprises par des entreprises privées et que la procédure de mise à niveau n'est pas suffisante, la nouvelle entreprise privée pourrait s'inscrire aussi à la politique de mise à niveau”, a-t-il ajouté. 2 500 entreprises devant être mises à niveau et prises en charge durant les trois prochaines années, ont été identifiées. Concernant l'investissement dans les secteurs de la pétrochimie, l'industrie lourde et l'agroalimentaire, M. Hamid Temmar a affirmé que “très peu d'entreprises y investissent apparemment et le secteur public reste dominant, non parce que nous voulons laisser les choses en l'état, mais parce qu'il n'y pas de compétition”. Du coup l'Etat a décidé “de créer de nouveaux partenariats stratégiques public/privé pour développer ces secteurs de croissance”, reconnaissant que l'économie algérienne est trop dépendante de l'industrie des hydrocarbures. Synthèse M. R.