Il est trop tôt pour dire que les Etats-Unis ont changé, estime le Pr Chems Eddine Chitour, professeur à l'Ecole nationale polytechnique d'Alger, qui commentait l'élection de Barak Obama à la présidence de ce pays, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Mais, ajoute-t-il, il a cet espoir. Les premiers signes du changement, fait-il remarquer, sont dans le fait que Barak Obama ait été élu. Les Américains ont un sentiment profond de délitement des valeurs de leur pays, ils sont devenus las du discours de Bush. Pour le Pr Chitour, la crise financière n'a été qu'un catalyseur. Les Etats-Unis donnent un signe fort au monde, les gens attendaient le passage de l'ère Bush à une autre ère. La gestion de Bush a été catastrophique, fait observer le Pr Chitour, mais, estime-t-il, Obama ne fera pas de miracle, il y aura un dialogue avec toutes les parties. Malgré les huit années de gestion catastrophique de Bush, les Etats-Unis restent un grand pays, une référence, mais avec des contrastes. Leur grande force, souligne le Pr Chitour, c'est leur capacité à rebondir et surtout leur patriotisme. Il rappelle que le monde a changé, que les Etats-Unis ne sont plus les seuls acteurs, il y a une nouvelle redistribution. Pour l'intervenant, le barycentre du monde s'est déplacé vers l'Asie, et il y a, souligne-t-il, la résurgence de la Russie, la venue de l'Inde et surtout de la Chine. A propos de la guerre en Irak et de la position d'Obama, le Pr Chitour signale que le nouveau président américain a dit qu'il voulait mettre fin à la guerre. Concernant le Moyen-Orient, il rappelle qu'Obama a fait allégeance à Israël en déclarant que Jérusalem devait en être la capitale. D'autre part, ajoute-t-il, Obama a dit aussi qu'il ne permettra jamais à l'Iran d'avoir l'arme nucléaire. Autre caractéristique d'Obama signalée par le Pr Chitour : il n'a pas voulu que ses origines africaines lui portent préjudice. Le nouveau président américain est respectueux de l'environnement, cela donne beaucoup d'espoir pour le protocole de Kyoto, souligne le Pr Chitour. Pour ce qui est de l'Algérie, le Pr Chitour considère qu'elle devrait rééquilibrer sa politique extérieure, les Etats-Unis, dit-il, sont la meilleure locomotive, l'Europe a montré ses limites et le barycentre du futur se trouve du côté des Etats-Unis et de la Chine.