Les oeuvres de l'artiste peintre algérien Hamsi Boubekeur, exposées au Parlement européen à Bruxelles, ont livré au public les symboles qui ont marqué son enfance, inspirés de sa culture d'origine, mais également sa tendance à l'universalité et son amour pour la diversité. Rencontré à la Semaine arabe, organisée du 2 au 7 conjointement par le Parlement européen et la Ligue arabe, l'artiste, dont les œuvres étaient exposées dans le principal espace d'exposition du PE, a confié à l'APS que ses œuvres s'inspirent essentiellement de la vie quotidienne kabyle et du répertoire des motifs géométriques et graphiques berbères. Plusieurs œuvres de Hamsi, qui vit depuis 1975 à Bruxelles, illustrent la vie quotidienne kabyle, notamment le mariage, les travaux domestiques, la cueillette des olives, alors que d'autres montrent des souks, des paysages, des villages et des portraits de femmes. L'exposition de l'artiste épingle également une collection d'assiettes réalisées en céramique à froid ainsi que d'autres tableaux réalisés sur du papier spécial. Quarante de ces tableaux, réalisés sous forme de bannières, dont les motifs sont puisés des motifs géométriques et graphiques berbères et de la création de l'artiste, seront présentés au grand public en 2009, lors d'une exposition itinérante intitulée «Paroles tissées». Sa soif de l'universalité et de la diversité, l'artiste l'exprime par sa collection de mains, à travers laquelle il a tenté de concilier son enfance et sa maturité. En couleur ou à l'encre de Chine, cette collection, inspirée des motifs berbères, a donné en 1994 naissance à l'opération internationale «Les mains de l'Espoir» en faveur de la paix dans le monde. Une sélection d'entre elles orne la station de métro Lemonier à Bruxelles. «Bruxelles est une ville de la diversité et je trouve qu'aujourd'hui on a ouvert les fenêtres pour le monde arabe et on va pouvoir s'exprimer à travers l'art», confie Hamsi à la clôture de «la semaine arabe» vendredi. Il est convaincu que «l'art est quelque chose de formidable parce qu'il élimine les frontières entre les gens. Le dialogue permet le respect entre les gens et leur permet de se connaître». «La diversité, je l'ai rencontrée. Elle a fait de moi un artiste de l'universalité et j'ai beaucoup appris de cela. Je pense qu'aujourd'hui en exposant mes œuvres, d'une part celles qui représentent un peu la vie quotidienne de la Kabylie, et d'autre part les œuvres qui représentent la main, c'est pour dire qu'il est nécessaire qu'on puissent vivre ensemble dans le monde.» Durant «la semaine arabe à Bruxelles, d'autres oeuvres artistiques de grande qualité, réalisées par d'autres artistes algériens, ont orné les halls du Parlement européen. Il y avait, entre autres, des calligraphies et peintures de l'artiste Rachid Korichi, notamment la série de jarres immenses en terre, couvertes de signes calligraphiques et de symboles, où ils citent notamment Ibn Arabi (1165-1240) et al-Attar (1142-1221). La collection «Portraits berbères» de Omar D. était également présente à ce rendez-vous culturel. Dans un message, l'artiste qui n'a pas pu être présent, tout comme Korichi, explique que «ce témoignage de photos (représentants des portraits de femmes berbères), je voulais qu'il soit comme une approche profonde dans les arcanes de la mémoire collective qui s'inscrit dans les premiers âges de ce pays». Au plan littéraire, la participation algérienne a été également rehaussée par la présence d'auteurs de renommée. L'écrivain Yasmina Khadra a animé une conférence sur son oeuvre et l'auteur Wassyla Tamzali a participé à une table-ronde consacrée à la «Place de la création culturelle dans le monde arabe». Des séminaires, des ateliers, des échanges de vue sur divers sujets d'intérêts pour les Arabes comme pour les Européens ont pris place lors de cette semaine, organisée dans le cadre du dialogue interculturel, que le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, et le président du Parlement européen Hans Pottering ont considéré, à l'inauguration, comme un «outil privilégié» pour régler les problèmes du monde.