Le casier judiciaire ne devra plus être un obstacle devant l'emploi des personnes ayant un passé pénale, à savoir, qu'il est exigé par chaque employeur qui, bien sûr, refusera d'embaucher un ex-détenu dévoilé par ce document. Pour faire face à cet «obstacle» comme l'a bien dénommé le directeur général de l'administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune, un dossier bien ficelé a été préparé par la commission interministérielle et sera transmis incessamment aux parties concernées. Il s'agit d'un ensemble d'amendements de textes existants et de nouvelles propositions quant à l'utilisation de ce document sensible et «trop demandé» par l'administration et les entreprises. Une fois les nouvelles démarches rentrées en application, aucun employeur n'aura droit d'exiger le casier judiciaire pour n'importe quel poste et ne pourra, en effet, refuser de recruter quelqu'un pour un antécédent judiciaire. L'actuel texte, faut-il le noter, ne donne pas droit entier au chef de l'entreprise de refuser des ex-détenus mais lui procure l'évaluation de la sensibilité du poste à occuper. Il faut reconnaître que certains postes d'emploi ne permettent pas de recruter quelqu'un ayant un passé judiciaire sauf que cette «règle» est malheureusement utilisée à tous les niveaux pour empêcher le travail de ces personnes qui veulent retrouver une vie normale. Les services de registre du commerce sont, également, concernés par les nouvelles mesures puisqu'ils représentent aussi un obstacle devant ces ex-détenus qui ont, pour certains, bénéficié de micro-crédits pour la création de petits projets mais ils sont bloqués par ce document exigé pour l'acquisition d'un registre du commerce. Un groupe ministériel a proposé des solutions. «Le dossier est prêt et ne tardera pas à être transmis aux autorités concernées pour que les personnes ayant purgé leur peine pourront gagner leur vie dignement», a promis le premier responsable des établissement pénitentiaires en saluant, à l'occasion, les chambres régionales d'artisanat qui participent actuellement à la commercialisation des articles faits à l'intérieur des prisons et ce, au profit des détenus. La vie normale est définie par le département de Felioune par la réinsertion sociale pour laquelle, des moyens matériels et humains importants ont été mobilisés dans le cadre du programme de la réforme du secteur de la justice en général et celui de l'administration pénitentiaire en particulier. L'une des démarches initiées pour réussir cet objectif majeur pour le secteur est le programme d'appui de la Commission européenne qui a financé sa réforme de 17 millions d'euros et engagé des experts étrangers pour le suivi du programme, son évaluation et la formation des professionnels du secteur. Pour ce qui est des personnes toujours en détention, plusieurs conventions sont signées entre le ministère de la Justice et d'autres départements pour, d'une part, l'amélioration des conditions de vie dans les établissements pénitentiaires et d'autre part, assurer une meilleure prise en charge pour les détenus et leur réinsertion sociale. D'ailleurs l'un des points importants initiés dans ce sens suite à des conventions signées est l'engagement de ces personnes dans des travaux d'utilité publique dont l'entretien des rues, l'entretien des forêts et le reboisement. «Nos détenus participeront cette année à de grandes opérations de reboisement avant le 21 mars prochain», a affirmé M. Felioune. Et d'estimer que le bilan 2008 d'activité de son secteur et celui de la commission interministérielle a été fructueux et a réalisé la plupart des objectifs tracés. Le PV annuel exposé hier lors de la réunion de la deuxième session de la commission, par Mme Cherfaoui, juge des mineurs, est venu argumenter les déclarations de Felioune. En effet, plusieurs projets semblent sérieusement avancer notamment dans le domaine de la couverture sanitaire des détenus, leur formation et leur réinsertion sociale. En effet, le PV s'est conclu par dix recommandations à respecter rigoureusement pour les mois à venir.