La crise financière «provoquée» a fait son effet. La baisse de la population et les merveilles biotechnologiques n'ont pas compensé la chute vertigineuse de la production agricole due à la disparition inéluctable des sols. La science, convoquée comme toujours pour tenter de résoudre les aberrations commises par tout un chacun, n'a guère pu ralentir les mécanismes de destruction. Pire, certaines découvertes, mal utilisées, notamment dans les domaines génétiques et informatiques, n'ont fait qu'apporter de nouvelles armes au moulin aveugle qui broie inexorablement la Terre et ses habitants. Quoi qu'ils en disent, les humains sont tellement habitués depuis des millénaires au mal qu'ils causent, qu'ils trouvent cette situation parfaitement normale, ils s'y sont résignés en râlant un peu contre certains dirigeants plus cupides que les autres, censés être responsables de tout ce qui arrive. Seules quelques minorités ont essayé, comme d'habitude en étant vilipendées par tout le monde, de proposer des voies radicalement différentes et susceptibles d'inverser la vapeur du train fou, mais ce sont plutôt les criminels dangereux qui ont emporté les suffrages démocratiques des populations accablées en leur apportant des «solutions» totalitaires et aberrantes qui n'ont fait qu'accroître le nombre de morts en alimentant de nouvelles guerres civiles. N'est-ce pas Bush et consorts ? Bref, même les derniers optimistes, adeptes forcenés de l'attitude positive, ont dû se rendre à l'évidence et réviser leurs théories, l'humanité n'en a plus pour longtemps. Certains statisticiens habiles ont pu même prédire que les derniers humains disparaîtront avec le reste des animaux encore debout avant la fin du mois prochain. Ne vous affolez pas, ce n'est qu'une hypothèse. Les chiffres sont clairs d'après eux, et seuls quelques riches millionnaires espèrent encore s'en sortir, abrités derrière leurs bunkers garnis de soie et leurs milices privées aux abois. M. A.