Sur l'autre aile de la balance la communauté arabe qui semble détenir le record des réunions urgentes. A chaque désastre les compagnons de longue date se retrouvent pour déguster le fameux thé à la menthe face aux caméras. Alors, de timides dénonciations sont proférées ça et là pour enfin aboutir à une queue de poisson mal loti. S'il faut dénoncer de la sorte, mieux vaut rester au chaud dans son petit grand fauteuil et faire entendre sa voix par le biais médiatique. Et puis, si les réunions se tiennent la plupart du temps, ce sont les vieilles querelles qui l'emportent sur l'intérêt de la nation. Langue de bois primant sur de vraies dispositions, on retourne au bercail laissant derrière soi les espoirs d'un peuple suffocant sous l'étau terroriste sioniste. Cela nous rappelle cette histoire quoiqu'un peu longue mais qui mérite quand même d'être racontée vue la conjecture actuelle. «Il était une fois, un Lion blessé et traqué qui avait trouvé refuge dans sa tanière, là-bas, au fin fond de la savane. Seul en cet endroit reclus, le Lion observait la savane où certains animaux s'étaient réunis, décidés à lui demander des comptes. Guidée par sa cupidité, la Hyène avait écouté les chants vindicatifs et avait couru voir le Lion pour lui rapporter les propos des conspirateurs. - Majesté, il se trame des choses contre vous, avait-elle dit, tout en lorgnant alentour, en quête de quelque os pour aiguiser son appétit. Le Lion fit l'étonné pour en savoir plus. La Hyène donna les noms des comploteurs. - Je les ai entendus comme je vous vois, Sire. Selon les dires de la rapporteuse, il y avait le Renard au poil roux qui accourait chaque fois qu'un animal se faisait égratigner; il y avait aussi la Girafe qui, du haut de son long cou, avait une vue imprenable sur l'histoire de la savane; il y avait également le Gorille qui tapait sa poitrine pour inciter ses congénères à la désobéissance lorsque le partage des fruits de la cueillette était inéquitable. Enfin, il y avait le Bouc avec sa barbichette et son pelage noir, si prompt à la mauvaise cause. Le Lion savait que le Bouc avait été exclu du cercle parce qu'il n'était plus en odeur de sainteté. Dieu sait qu'un bouc, ça pue. Les quatre mousquetaires n'étaient donc plus que trois. - Mais, que me veulent-ils ? demanda le Lion blessé dans son amour-propre. C'est quand même moi le chef de la savane! Ils devraient me remercier de ne pas les avoir tous dévorés quand j'étais en appétit. - Justement, lui répondit dame Hyène. Ils trouvent que vous en avez dévoré plus que de raison. (suivra)