C'est le 12 janvier, tard dans la soirée, que s'effectuent les traditionnels préparatifs des festivités du Nouvel an berbère, célébré depuis des millénaires dans la région de la mina allant du pic Menaou, en passant par la chaine montagneuse du djebel Menaou, incluant les massifs montagneux des Ramka, Souk el-Had, Had Chekalla, et les forêts de Garboussa et Dar Benabdellah. Ces contrées célèbrent assidûment, et dans la plus pure tradition berbère, Yennayer. Rares sont les habitants qui connaissent l'origine de cette tradition, mais le rituel transmis de génération en génération est respecté scrupuleusement par chaque famille depuis plusieurs siècles. Très tôt le matin, les mères choisissent la volaille idéale, que ce soit une dinde ou un coq. La complicité du père de famille aidant, il faut organiser ces festivités, d'abord en préparant le threz, immense mélange de figues sèches, cacahuètes, noix, dattes sèches, bonbons, chocolat et autres friandises, qui feront, le soir venu, la joie de tous, au-delà de l'impressionnant dîner à base de couscous, orné des meilleurs morceaux de volaille, dont les odeurs harcèlent déjà les narines des bambins. La tradition de Yennayer veut que les préparatifs et le rituel du threz s'effectuent au sein d'un immense plat appelé kassaâ, au milieu duquel on fait asseoir l'enfant cadet de la famille. La mère de famille verse ce threz sur la tête de l'enfant, et chacun y prononce son vœu le plus secret de bonheur. Au coucher, chaque enfant dort avec la ferme conviction que le lendemain de ce Yennayer sera merveilleux et miraculeux. La part des autres enfants, qui sont actuellement à l'université ou sous les drapeaux, est laissée à leur retour. L'ambiance particulière de ces préparatifs permet à la population de briser la monotonie des repas.