Les investissements publicitaires (IP) bruts de l'Algérie ont atteint 12,9 milliards de dinars en 2008, progressant ainsi de 26,8% par rapport à 2007. C'est ce qu'a révélé l'étude du groupe Sigma, qui a animé hier une conférence de presse à l'hôtel Sofitel d'Alger, en précisant que l'Algérie se situe en troisième position au Maghreb avec un taux de 25%, contre 39,8% pour la Tunisie et 64,8% pour le Maroc. Le marché algérien de la publicité est relativement faible par rapport à ceux des autres pays comme le Maroc et la Tunisie. En effet, pour Hassen Zargouni, directeur général du Sigma, l'Algérie est un grand pays dans le nord de l'Afrique, démographiquement et économiquement. Tout cela va rendre éligible l'Algérie pour la première place en terme de dynamisme et de volume de marché, notamment celui de la publicité, «qui est le miroir de l'économie de choix et de marché». Toutefois, le marché algérien «est beaucoup moins développé qu'il ne devrait l'être». Pour illustrer ces propos, M. Hassen a expliqué que la part d'un Algérien, en terme de la publicité, est estimée à environ 5 dollars par habitant, alors qu'en Tunisie, elle est de 9 dollars par habitant et que pour le citoyen marocain, elle avoisine les 17 dollars par habitant. Cela, à ses yeux, «n'est pas très justifié» du fait que l'indicateur du niveau de vie d'un Algérien moyen par année est presque le double de celui du Marocain». Il a expliqué, concernant l'investissement publicitaire par PIB, que l'Algérie est très en retard par rapport à croissance de son économie : «Elle est en retard de 6 fois sur le Maroc», dit-il. Par ailleurs, le marché de la publicité algérien accuse une absence en matière de régulation. A ce titre, le même responsable dira qu'«il faut un minimum de cadre juridique pour que le marché donne de garanties aux différents acteurs». En ajoutant que l'expérience de notre pays est encore récente (10 ans), alors qu'en France, la pub télé existe depuis 40 ans, au Maroc depuis 30 ans et en Tunisie depuis 20 ans. Hassen Zargouni a fait savoir que l'impact de la crise financière sur la publicité dans le monde sera remarquable sur les deux prochaines années, notamment dans les pays du Maghreb. Cette région pourrait enregistrer une perte de 1 à 2 points dans le PIB, tandis que durant cette année, le marché de la publicité devrait connaître une augmentation de 11,2%, soulignent les prévisions de Sigma. Lors de cette rencontre, M. Zargouni a informé que le secteur de la téléphonie demeure largement en tête des annonceurs, suivi par le secteur de l'automobile et celui de l'agroalimentaire. La télévision a attiré environ 5 milliards de DA des IP avec un taux de 39%, devant la presse écrite avec 35%, et la radio (9,8%), pour un montant global de 4,5 milliards de dinars, selon la même source, qui révélé que les trois opérateurs de téléphonie Djezzy, Nedjma et Mobilis sont les plus importants annonceurs dans les médias. Concernant l'audience TV en Algérie pour l'année dernière, Sigma a observé que les Algériens sont attirés par les chaînes arabes (notamment MBC) à 46,6%, suivies par les chaînes françaises (TF1, M6) et par les chaînes locales à 27,5%. Quant à la radio, El-Bahdja demeure en tête (30,3%), suivie par la chaîne III (9,2%), et ce, au niveau la capitale.