La Journée mondiale des zones humides, célébrée le 2 février, a pour thème cette année les bassins hydrographiques et leur gestion avec pour slogan «D'amont en aval». Selon les données de la Direction générale des forêts (DGF), qui est l'Autorité de la convention de Ramsar dans notre pays, «42 sites sont classés sur la Liste de la Convention de Ramsar des zones humides d'importance internationale, avec une superficie de plus de près de 3 millions d'hectares, soit 50% de la superficie totale estimée des zones humides en Algérie». Selon la même source, «le dernier recensement effectué en 2006, a dénombré 1 451 zones humides en Algérie, dont 762 sont naturelles». Pour les spécialistes de la DGF, les zones humides offrent de multiples avantages à travers la maîtrise des crues, la recharge des eaux souterraines, la stabilisation du littoral et protection contre les tempêtes, la rétention et exportation des sédiments et nutriments, l'atténuation des changements climatiques, l'épuration de l'eau. Elles procurent de nombreux produits (poissons, riches sédiments) et présentent des attributs non négligeables (diversité biologique, beauté des paysages, patrimoine culturel et archéologique). Sous l'angle de l'écotourisme elles présentent un intérêt incontestable. Les zones humides sont malheureusement confrontées à de multiples atteintes et les moindres ne sont pas celles qui découlent des opérations de drainage pour la mise en valeur agricole ou autres aménagements. On signale très souvent des pollutions par les pesticides utilisés dans les terres cultivées avoisinantes. Les zones humides ont un besoin pressant de mesures de protection, notamment au plan réglementaire. La Convention internationale relative aux zones humides, adoptée en 1971, à Ramsar, en Iran, en donne la définition suivante: «étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l'eau est statique ou courante, douce, saumâtre ou salée et sa profondeur n'excède pas six mètres». On peut inclure dans les zones humides «des zones de rives ou de côtes adjacentes à la zone humide et des îles ou des étendues d'eau marine d'une profondeur supérieure à 6 mètres à marée basse, entourées par la zone humide». Dans une zone humide, l'eau est le principal facteur qui contrôle le milieu naturel et la vie animale et végétale associée. Elle apparaît là où la nappe phréatique arrive près de la surface ou affleure ou encore, là où des eaux peu profondes recouvrent les terres. En Algérie, les zones humides existent en diverses catégories : lacs, lagunes et étangs au nord-est du pays, chotts dans les hauts plateaux et les zones désertiques, gueltas dans les régions sahariennes. Dans les régions arides et semi-arides, certaines zones humides sont encore inconnues comme les chotts, sebkhas, gueltas, cours d'eau éphémères du désert et des oasis. L'intérêt des zones humides algériennes vient du fait qu'elles occupent une position stratégique sur les deux grandes voies de migrations internationales et qu'elles constituent des sites d'hivernage et de reproduction de première importance entre la mer Méditerranée et le Sahara.