La femme Grecque Dans la Grèce Antique, les femmes sont inférieures aux hommes. Elles ne sont pas citoyennes. Le mari a «le droit de vie et de mort» sur l'épouse et les enfants. La domination masculine étouffait la voix des femmes comme on l'a rarement vérifié ailleurs. L'identité personnelle de la femme est niée. Elle est «fille de» ou «épouse de». Aucune civilisation ancienne n'a accordé une place aussi visible, aussi tranquillement officielle, aux relations homosexuelles que celle de la Grèce antique. Le statut privilégié de l'homosexualité masculine est plus valorisant que la fréquentation des femmes dans la société grec. Les Grecs allaient jusqu'à mettre de jeunes garçons à la disposition des hommes de leur entourage. Examinons les pensées de deux Grecs, Platon et Aristote : Platon (429 - 347 av.J.-C.) Platon soutient que les hommes qui, dans leur première vie, «étaient lâches ou qui passaient leur vie dans l'injustice...furent changés en femmes à la seconde naissance», attestant ainsi de ce qu'être une femme est une punition du sort. Platon affirme que les femmes sont en toutes choses «moins bonnes» que les hommes. L'érotique homosexuelle masculine est valorisée dans la mesure où elle est le support de la transmission du savoir et de la pensée, de l'ancien au jeune (selon la pratique pédérastique de la cité grecque). L'hétérosexualité quant à elle est associée au registre de la procréation. L' homosexualité masculine est justifiée par une procréation intellectuelle et morale (accoucher les esprits). La procréation de l'esprit (homme avec homme) est supérieure à la procréation physique (femme avec homme). Chez Platon est suggéré une infériorité de la raison féminine par rapport à la raison masculine. Le père est ressource, la mère est pénurie. Les hommes qui cherchent la sagesse préfèrent la procréation par l'esprit, et se tournent vers les hommes ; ceux qui cherchent la procréation par le corps se tournent vers les femmes. Aristote (384 - 322 av.J.-C.) Aristote situe la femme aux limites de la cité et de la sauvagerie, de l'humain et de la brute. La capacité délibérative de la femme est nulle. Elle ne partage pas la position constitutive du citoyen. Il n'y a même pas de mot pour désigner la citoyenne ou l'Athénienne dans la cité. Aristote rapproche le destin de la femme à celui de l'esclave. Les femmes sont une menace pour la vie harmonieuse de la cité. Le «désordre» des femmes est pire que celui que sèment «les ennemis eux-mêmes». Pour Aristote, la femme est un être «plutôt inférieur» alors que l'esclave «un être tout à fait médiocre». La femme et l'esclave sont «des êtres faits naturellement pour obéir». Les différences physiques ou «psychologiques» entre hommes et femmes ne sont pas seulement pensées en termes de supériorité-infériorité, mais définissent la «femelle» en termes de défectuosité, de manque, voire de monstruosité. Si le sperme du mâle dépérit, il engendre une femelle, qui ressemble à sa mère. Si le sperme de mâle est fort, comme c'est la règle, il génère un mâle. Présentée comme une défectuosité, cette dissemblance qu'est la naissance d'une fille constitue pour Aristote le premier écart de l'humanité parfaite, la première manifestation de monstruosité. La femme est donc pour Aristote la première manifestation de la monstruosité. Le monstre est l'enfant qui ne ressemble pas à son père. Si il n'y avait que des géniteurs mâles, l' humanité serait parfaite. La procréation de l'esprit chez les grecs (Cf. pour Platon : La République ; Le Timée ; Le Banquet) (Cf. pour Aristote : Politique ; De la génération des animaux) (Cf. F. Collin, E. Pisier, E. Varikas : Les Femmes de Platon à Dérrida) La femme romaine La femme romaine est une mineure perpétuelle. L'homme a droit de vie et de mort (uitae necisque potestas) sur sa femme (par exemple, le fait que sa femme boive du vin pouvait suffire !). La femme romaine reste sous la tutelle de son père jusqu'au mariage. Dans tous les cas, l'épouse a besoin du consentement de son tuteur. Dans le droit romain, la condition des femmes est pire que celle des hommes, elles sont inférieures aux hommes. D'après D. Gourevitch (directrice d'études à l'École pratique des hautes études) et M-T Raepsaet-Charlier (professeur à l'Université libre de Bruxelles) : «Trois incapacités principales frappent la femme : la puissance paternelle (patria potestas) du père de famille (pater familias), la tutelle (tutela) qui en est le substitut pour les pupilles et pour les femmes après le décès de leur père, et la manus ( littéralement «la main», mais on emploie traditionnellement le terme latin pour désigner cette autorité maritale) du mari dans le cadre du mariage sous sa forme ancienne.» La femme n'a jamais eu sur ses enfants cette «puissance paternelle». «Les femmes sont donc des mineurs perpétuelles» Le femme n'a aucun droit politique. Elle «ne peut exercer aucun des droits essentiels du citoyen romain». Elle est écartée de toutes les fonctions civiques ou publiques. «L'obligation de fidélité conjugale n'existe à Rome qu'à charge de la femme.» Et pour la sociologie du mariage : «la charge la plus importante des femmes est de recevoir (le sperme) et de protéger le produit de la conception» Selon Pierre Brulé (Professeur d'histoire grecque à l'Université Rennes-II) : «Les Romains ne donne même pas de nom à la femme, qui n'est normalement désigné que par le nom de la famille de son père mis au féminin.» Selon Paul Veyne (Professeur au Collège de France) : «l'homosexualité active (masculine) est partout présente dans les textes romains». Cicéron a chanté les baisers qu'il cueillait sur les lèvres de son secrétaire-esclave...Virgile avait le goût exclusif des garçons...Horace répète qu'il adore les «deux sexes» Plutarque écrivait : «La femme mariée idéale est muette et ne s'exprime pas en l'absence de son mari» Une autre phrase de l'époque qui veut tout dire : «Si nous pouvions vivre sans femmes, nous nous passerions volontiers de ce fardeau». (Suivra)