En visite en Indonésie, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a insisté sur la volonté de Washington de renforcer ses liens avec l'Asie du Sud-Est et de faire évoluer le régime birman. Après avoir rencontré le ministre des Affaires étrangères indonésien, Clinton a indiqué que les deux nations comptaient coopérer sur des dossiers tels que le réchauffement climatique ou le terrorisme et la sécurité. «C'est exactement le genre de partenariat qui peut, selon nous, faire avancer la démocratie et le développement économique», a déclaré dans une conférence de presse la secrétaire d'Etat, qui aussi félicité l'Indonésie pour sa transition démocratique réussie. Clinton s'est ensuite rendue au siège de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), à Djakarta, où elle a discuté d'une éventuelle signature d'un traité de coopération et de bonnes relations avec l'Asean. «Aujourd'hui je suis fière d'annoncer que l'administration Obama va entamer un processus d'adhésion à ce traité», a-t-elle dit. Une coopération avec l'Asean pourrait être le signe d'une importante amélioration des liens entre l'Asie du Sud-Est et Washington, accusé pendant l'ère Bush de négliger la région et de laisser la Chine s'y développer. La signature de ce traité pourrait aussi permettre à Washington de réorienter sa stratégie politique envers le régime dictatorial birman, a laissé entendre Hillary Clinton. «Il est clair que la solution que nous avons choisie, c'est-à- dire imposer des sanctions, n'a pas eu d'effet sur la junte militaire en Birmanie mais (...) tendre la main et engager le dialogue n'a pas non plus fonctionné», a-t-elle déclaré. La visite de la diplomate en Indonésie, pays qui compte la première population musulmane au monde, répond à la volonté du président américain Obama de resserrer les liens de l'Amérique avec le monde musulman après huit années d'une présidence Bush fortement impopulaire. Ce n'est «pas un hasard» si l'Indonésie fait partie de sa tournée asiatique, a indiqué Clinton. Le déplacement de la secrétaire d'Etat a suscité l'opposition de quelques groupes islamistes radicaux, mais les bonnes relations entre Washington et Djakarta et la popularité du nouveau président américain, qui a passé une partie de son enfance en Indonésie, lui garantissent un climat globalement favorable. Une centaine d'étudiants musulmans se sont rassemblés devant le palais présidentiel de Djakarta au cri de «Allah Akbar» (Dieu est grand), certains jetant des chaussures sur une photographie de Clinton, et 2 800 policiers sont mobilisés dans la capitale pour assurer la sécurité. Hillary Clinton doit rencontrer aujourd'hui le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono avant de se rendre en Corée du Sud et en Chine, dernières étapes de sa tournée asiatique commencée au Japon.