Le suspense entretenu par Louisa Hanoune au sujet de sa probable candidature à l'élection présidentiel s'est finalement dissipé pour laisser la place à la volonté résolue de la dame de fer du parti des Travailleurs (PT) de participer à cette joute électorale en l'annonçant officiellement jeudi dernier. A vrai dire, il était attendu à ce que la première responsable de cette formation politique fasse ce pas, dans le mesure que sa base militante l'a toujours exhortée à y prendre part. Preuve en est, les militants de son parti ont sillonné nombreuses villes dans le cadre du programme qu'ils ont intitulé «politique de sensibilisation» et ont pu récolter 970 signatures auprès des élus et plus de 121 000 autres auprès des citoyens. D'ailleurs, c'était l'une des conditions avancées par Mme Hanoune pour participer à ce rendez-vous électoral, en affirmant qu'il fallait s'assurer, tout d'abord, de dépasser le cap des signatures pour entrevoir la possibilité de se positionner dans les starting-blocks de la course à la présidentielle. En d'autres termes, la candidature de Mme Hanoune à la présidentielle était un secret de Polichinelle, d'autant plus qu'elle avait ce devoir politique de concrétiser sur le terrain les nouvelles orientations dégagées par la politique prônée par le président Bouteflika, consistant à ouvrir la voie à la femme algérienne pour participer activement dans la vie politique et occuper d'importants postes de responsabilité. C'est, en effet, somme toute logique que la direction nationale du PT a solennellement fait part, hier à Alger, de la candidature de sa secrétaire générale à l'élection présidentielle d'avril 2009. Une décision annoncée par Djoudi Djelloul, membre du secrétariat politique du PT, lors de l'ouverture d'une rencontre nationale avec les responsables des bureaux de wilaya du parti. Pour Mme Hanoune, il s'agit d'une mission très lourde, eu égard à l'enjeu important qui réside dans la réduction de la fracture existant entre le peuple et les institutions de l'Etat. Aussi, selon ses propos, cette décision est prise suite à la volonté populaire qui lui a été manifestée, une volonté qui a pour lame de fond une aspiration à un changement positif dans le pays afin de garantir les droits et les libertés. C'est dans ce sens que la désormais candidate du PT à la présidentielle fait de cette élection un «tournant positif favorisant la réhabilitation de l'action politique». Pour ce qui est du programme qu'elle aura à proposer durant la campagne électorale, Mme Hanoune a précisé sans ambages qu'il sera puisé, dans sa globalité, dans les objectifs tracés par son parti. Dans ce sillage, elle affirme sa conviction que son parti saura gérer le pays et le débarrasser de certaines «contradictions dans la gestion» et qu'elle inscrit, entre autres objectifs, la reformulation de la Constitution et la prise en charge des préoccupations de toutes les catégories du peuple. Tout en réitérant son refus à la présence d'observateurs étrangers lors de cette élection, cette fois-ci, Mme Hanoune semble y apporter un bémol en affirmant qu'elle s'interdit de porter un jugement définitif à ce sujet. En langage décodé, il s'agit d'une question de souveraineté nationale qui ne s'aurait s'acoquiner de la présence d'étrangers. C'est pour cela que Mme Hanoune a appelé ses militants à assurer la surveillance de ce scrutin et à veiller à la transparence de toute l'opération électorale.