Très fiable à l'extérieur (un point seulement récolté) perdant même des points at home avec en prime une cinglante déconfiture lors du premier match (0-1) face à l'étonnant promu, le CR Témouchent, la JSM Skikda est minée en plus par des querelles intestines et présente un visage des plus pitoyables. L'entraîneur Zekri au bout de cinq ou six journées, a été gentiment remercié, le vice-président a plié bagages. Les joueurs recrutés à des prix d'or sont loin d'être à la hauteur des espoirs que toute une population a placés en eux. Au dépend de l'équipe, il faut avouer que les conditions d'entraînement et de travail ne s'y prêtent guère. Le stade du 20-Août-1955 a fermé ses portes pour, paraît-il, des travaux de réfection de la pelouse, des travaux qui n'ont jamais commencé. L'autre grand stade de la ville, l'Opow est devenu un champ de patates où il est indigne de faire jouer une rencontre de football. Qu'il est bien loin le temps des regrettés frères Bouchache, Aït Ouali, Ahcène, Djaballah (l'oiseau bleu) et autres Saheb, Ramdane, Bouchar, Boukikaz, Boulassel et Nefla. Où sont passés les successeurs du défunt Draoui et Naim, capables à eux seuls de terrasser l'Orge tunisien et un certain Attouga jusqu'alors la bête noire attitrée des Algériens ? Que devient la célèbre école de football de la JSMS qui rivalisait dans le temps avec celles de OM Sait Eugène et de l'USM Oran, alors des véritables pépinières et qui ont enfanté Merabet, Hafsi, Gasmi, Bendiaf, Dalache, Keffif et autres Karrout sans oublier le vire-voltant Guerili. Il est vrai que ceux qui savent détecter les talents, et là nous faisons allusion au regretté Boudebza (ami Granados pour les intimes) ne courent plus les rues. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Aujourd'hui, la jsms est réduite à faire appel à des joueurs méconnus ou en fin de carrière alors que ceux du terroir vont émigrer sous d'autres cieux et faire le bonheur de grands clubs, (les frères Gasmi, Babouche, Ouachem…). L'engouement, la ferveur pour l'équipe et l'euphorie qui se sont emparés des supporters lors de l'accession en Nationale deux se sont vite estompés laissant place à une mortelle indifférence. Oubliés, les moments subséquents de béatitude et de sublimation qui ont suivi la fête. Rangées au placard, les ambitions démesurées, on a vite fini par déchanter et remettre les pies sur le terrain. Le nouvel entraîneur, M. Bouzidi arrivé à l'inter- saison, bien loin d'être l'homme sans talent qui tente de véhiculer l'image populaire est obligé de composer avec l'effectif existant. Les subventions accordées par la wilaya et l'APC de Skikda ne suffisent plus pour le club obligé d'honorer ses engagements. Devant l'absence d'un sponsoring (exit l'ENIP et ALTRO) qui pourrait redresser une situation financière bien compromise, la défection des donateurs, la désaffection du public, les caisses du club demeurent désespérément vides. La JSMS se meurt lentement mais sûrement face à ces incertitudes. Si des mesures drastiques ne sont pas prises pour essayer de sauver le club, alors il ne restera plus sans être outrageusement pessimiste aux supporters que les yeux pour pleurer.