M. Hariri, qui parlait lors d'une conférence de presse à l'ambassade du Liban avant son départ, a qualifié d'«historique» sa visite de deux jours à Damas au cours de laquelle il a eu trois entretiens bilatéraux avec le président Bachar al-Assad. Saâd Hariri, qui avait à plusieurs reprises accusé Damas d'être impliqué dans l'assassinat de son père, n'avait jamais eu de contacts officiels avec la Syrie. «Nous voulons des relations privilégiées, sincères et franches (...) dans l'intérêt des deux Etats et des deux peuples», a-t-il affirmé devant un parterre de journalistes syriens et libanais. «Nous voulons bâtir une relation avec la Syrie sur les choses positives» qui ont été réalisées comme l'ouverture des ambassades à Damas et à Beyrouth, l'échange d'ambassadeurs et sur les mesures que les deux pays vont entreprendre», a-t-il ajouté. M. Assad a évoqué «d'une manière positive les questions intéressant les Libanais. Nous voulons les régler sans provocation, d'une manière calme et franche», a souligné M. Hariri en affirmant s'être mis d'accord avec le Président syrien «sur nombre de questions comme la démarcation des frontières». Le Président syrien est «très attaché à des relations sincères (avec le Liban) fondées sur une entente commune», a indiqué encore le chef de la majorité parlementaire au Liban. Selon M. Hariri, «l'Arabie saoudite a joué un rôle important» dans le rapprochement syro-libanais et dans la (préparation) de sa visite à Damas. En réponse à une question, il a affirmé n'avoir pas évoqué avec M. Assad la question du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé en 2007 par le Conseil de sécurité de l'ONU, chargé de juger les auteurs présumés d'attaques terroristes au Liban, dont les assassins de Rafic Hariri. «Il est clair que le tribunal relève de la communauté internationale. Le tribunal fait son travail, c'est ce que tout le monde souhaite», a-t-il commenté. Les deux premiers rapports de la commission d'enquête de l'ONU, créée après la mort de Rafic Hariri, avaient conclu à des «preuves convergentes» mettant en cause les renseignements syriens et libanais. Mais la Syrie dément toute implication dans cet assassinat. La Syrie a exercé une tutelle sur le Liban pendant près de 30 ans, mais elle a été contrainte de retirer ses troupes en avril 2005, deux mois après l'assassinat de Rafic Hariri, tué avec 22 autres personnes dans un attentat à la camionnette piégée le 14 février 2005 à Beyrouth. A Beyrouth, Hassan Nasrallah, le chef du mouvement islamiste Hezbollah allié de la Syrie, s'est également félicité de la visite à Damas de M. Hariri.