Le président syrien, Bachar Al Assad, avait, lors d'une interview à Sky News, invité son homologue américain à venir à Damas. Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a affirmé hier que son pays se réjouirait d'une éventuelle visite du président américain Barack Obama à Damas alors que les relations entre les Etats-Unis et la Syrie commencent à s'améliorer. «Nous accueillerions avec satisfaction une telle visite. Le dialogue entre les dirigeants (syrien et américain) contribuera à la sécurité et à la stabilité de la région», a déclaré M.Mouallem au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue français Bernard Kouchner. «Si les déclarations produites par la télévision Sky News sont exactes, ce serait encourageant. Cela représenterait (...) un changement de la politique de l'administration américaine», a-t-il ajouté. Dans un entretien à la chaîne de télévision britannique diffusé hier, le président Obama s'est dit prêt à poursuivre le rapprochement amorcé avec Damas mais ne s'est pas prononcé sur une visite en Syrie, notant qu'«il y a des aspects dans le comportement des Syriens qui nous préoccupent et, vous savez, nous pensons qu'il y a moyen que la Syrie joue un rôle beaucoup plus constructif dans toute une série de ces problèmes», a poursuivi le président, sans donner de détails. «Mais, vous savez, je suis un partisan de la discussion et mon espoir est que nous continuerons à assister à des progrès sur ce plan-là», a relevé M.Obama dans cet entretien enregistré au Ghana, où il effectuait sa première visite en Afrique noire depuis son élection. Au début du mois, le président syrien Bachar al-Assad avait invité sur Sky News son homologue américain en Syrie pour discuter du Moyen-Orient. Dans un entretien exclusif accordé à Sky News, Bachar al-Assad avait invité le 3 juillet M.Obama à venir dans son pays: «Il serait le bienvenu en Syrie, absolument. Je suis très clair à ce sujet», avait-il alors déclaré. Les Etats-Unis ont annoncé le 24 juin l'envoi d'un nouvel ambassadeur en Syrie après quatre ans d'absence, dernier d'une série de signaux prudents de l'administration Obama. Les Etats-Unis avaient rappelé leur ambassadeur à Damas après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, où le régime syrien avait été mis en cause. L'ambassade est depuis restée ouverte, mais dirigée par un simple chargé d'affaires. M.Mouallem s'est dit en outre «confiant que la France allait poursuivre ses efforts pour faire lever les sanctions américaines» imposées à Damas depuis 2004. Washington accusait Damas de soutenir des organisations «terroristes», de déstabiliser le Liban et de laisser transiter des éléments armés pour combattre en Irak. M.Kouchner, qui s'est entretenu avec le président Assad lors de sa visite de deux jours en Syrie, a souligné que Damas comme Paris estimaient que «c'est aux Libanais d'organiser leur gouvernement» après les législatives du mois dernier remportées par la majorité soutenue par l'Occident. «C'est aux partis libanais que j'ai tous rencontrés, y compris le Hezbollah, de s'entendre sous la direction du Premier ministre désigné Saâd Hariri», a-t-il poursuivi. Avant Damas, M.Kouchner avait rencontré à Beyrouth le président libanais Michel Sleimane, M.Hariri et des responsables du Hezbollah chiite, toujours considéré comme une organisation terroriste par Washington. «Il y a un nouvel état d'esprit au Liban. Il y a une volonté de créer ce gouvernement d'unité nationale le plus rapidement possible», a-t-il dit.