, Pour éviter, sans doute, une interprétation fausse des chiffres de l'enquête annuelle sur l'emploi et le chômage ou leur manipulation intéressée, le directeur général de l'ONS (Office national des statistiques), Khaled Mounir Berrah, a tenu à marquer par la plus grande rigueur son entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Il insiste sur la précision du chiffre, «il mérite le respect, on doit avoir la culture du chiffre», souligne M. Berrah. Il insiste également sur l'importance de la culture statistique. Chacun, ajoute-t-il, doit contribuer à l'acte statistique qui a des retombées sur tous. A propos du taux de chômage, il rappelle qu'il est passé de 25 % en 2001 à 11,3 % en 2008 pour se situer, en 2009, à 10,2 %. Il explique que l'enquête qui mesure l'emploi et le chômage est annuelle, et est effectuée par l'ONS durant la période de référence fixée au dernier trimestre du mois d'octobre. Les indicateurs établis par l'ONS, fait remarquer son DG, sont tirés des définitions et des principes du BIT (Bureau international du travail). M. Berrah définit la tranche de population qui est concernée par l'enquête : la population en âge d'activité est constituée par les plus de 15 ans ; dans cette tranche, il y a la population active et la population inactive (lycéens, étudiants, femmes au foyer – considérée comme non désireuse d'occuper un emploi –, retraités). C'est la population active, partagée entre personnes occupées et personnes en chômage, qui intéresse l'enquête. Le taux de chômage, explique le DG de l'ONS, est donné par le rapport population en chômage/population active, mais, souligne-t-il, il ne faut pas se limiter au taux de chômage, il y a d'autres indicateurs qui rendent lisible le marché du travail. L'enquête confirme que le chômage touche les jeunes : 86% des chômeurs ont moins de 35 ans. Les deux-tiers des chômeurs sont en chômage de longue durée (à la recherche d'un travail depuis un an) et 18,5 % des diplômés du supérieur sont au chômage. Les deux-tiers des personnes occupées sont dans le secteur privé ou mixte avec prépondérance dans le secteur tertiaire (commerce, services, administration). M. Berrah a rappelé que pour le BIT, une personne est classée «occupée» et non pas «en chômage», si elle a travaillé au moins une heure durant la dernière semaine d'octobre, période de référence pour l'enquête. Le salariat (permanent ou non permanent) concerne les deux-tiers des personnes occupées.