Le président Nicolas Sarkozy a rendu un vibrant hommage à Philippe Séguin. Le premier président de la Cour des comptes, ancien ministre RPR, a occupé trente ans durant une «place centrale» dans la vie publique, a-t-il déclaré, en ouvrant le colloque «Nouveau monde, nouveau capitalisme» du ministre de l'Immigration, Eric Besson. «Il aimait les idées (...) et il les défendait avec passion et sans jamais la moindre bassesse», a poursuivi Nicolas Sarkozy. «Philippe Séguin avait ses défauts, ses faiblesses, ses emportements. Mais rien, absolument rien de ce qu'il disait, rien de ce qu'il entreprenait n'était médiocre.» Au printemps 1993, Philippe Séguin avait dénoncé la politique économique du gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le ministre du Budget, en brandissant le spectre d'un «Munich social», à contrepied d'une droite alors convertie dans sa majorité au libéralisme à l'américaine. Deux ans plus tard, Philippe Séguin était un des artisans de la victoire de Jacques Chirac à l'élection présidentielle, alors que Nicolas Sarkozy soutenait la candidature d'Edouard Balladur. Quand Philippe Séguin a démissionné avec fracas de la présidence du RPR, en avril 1999, quelques semaines avant les élections européennes, c'est Nicolas Sarkozy qui lui a succédé temporairement et qui devra assumer la lourde défaite du parti gaulliste à ce scrutin.