Le président de la Cour française des comptes (CC) Philippe Séguin a affirmé, hier, qu'en “France, l'égalité des chances n'existe pas” et que les jeunes des banlieues restent livrés “à la culture de la cité”. “Une vision tronquée du problème” persiste en France où l'analyse de l'immigration énonce des “chiffres infidèles à la réalité sociologique”, a déclaré M. Séguin dans une interview au journal Le Parisien. Il a estimé urgent “de réduire l'immigration clandestine qui a des effets pervers sur la population en situation régulière” et “surtout de lutter contre la concentration géographique des populations issues de l'immigration”. “Aussi longtemps que cette concentration ne sera pas battue en brèche, on pourra multiplier les plans, annoncer les mesures les plus intelligentes, mais on ne réglera en aucun cas le fond du problème”. Pour lui, “la concentration, c'est la condamnation de l'intégration” des jeunes immigrés dans la société française. “Il ne faut pas chercher à adoucir les conséquences de la concentration, il faut la remettre en cause”, a-t-il insisté. Soulignant le double déracinement culturel des jeunes des banlieues, tant vis-à-vis de la France que de leur pays d'origine, il a estimé qu'ils se réfugient dans “une culture de la cité”. “On se rend compte avec effroi que le ciment principal entre ces jeunes d'origines diverses, c'est trop souvent le rejet de la France, compte rendu de l'accueil que celle-ci leur réserve, et parce qu'ils n'ont pas les raisons de leurs parents d'avoir un lien avec elle”, a-t-il poursuivi. Le président de la CC a déploré la confusion entre “assimilation et intégration”. Selon lui, “rêver d'assimilation, c'est se leurrer. Faire un objectif de l'oubli, voire du reniement de l'origine, c'est une erreur capitale”. R. N.