Le musée, qui dispose depuis 2009 d'une autonomie financière, est fermé au public depuis plusieurs mois en raison des travaux de rénovation, de réaménagement et de mise en valeur des galeries afin qu'il puisse répondre aux normes en vigueur et aux recommandations de l'Unesco. Une équipe de spécialistes de l'Institut allemand d'archéologie et d'Algériens, est, en effet, à pied d'œuvre pour redonner un nouveau look au musée dont la visite sera complètement reprise pour la mettre aux normes internationales pour mieux mettre en valeur la période du royaume de Maurétanie et de la famille de Juba II. Réalisée sur la base d'une convention entre l'OGEBC et l'Institut d'archéologie de Berlin, la première phase de l'opération s'est achevée en août dernier avec la restauration, la consolidation de plusieurs pièces du musée et leur mise en valeur à travers une nouvelle réorganisation des galeries. La mise en valeur des statues à travers une thématique qui est dédiée à la famille de Juba II, selon les différents âges de ses personnalités, à savoir Cléopâtre, Ptolémée, Juba II, se veut didactique en ce sens qu'elle permet aux visiteurs de se familiariser avec l'histoire de cette famille prestigieuse qui a marqué l'histoire de cette région. Cette nouvelle disposition des statues du musée est destinée aussi à créer une harmonie à l'intérieur de celui-ci qui s'étale aussi sur l'histoire gréco romaine, méconnue par beaucoup, en rappelant les différents cultes , les dieux et les divinités féminines qui y sont représentées. Le nombreux travaux, en particulier de confortement de la bâtisse et de son sol, d'étanchéité et de réfection de la toiture doivent être menés par tranches ainsi que l'installation d'un système de sécurité répondant aux normes et à la richesse du fonds de ce musée seront lancés, incessamment, avant d'envisager son ouverture au public. Plusieurs actions sont menées parallèlement pour préparer des socles en marbre antisismique, restaurer quelques pièces et revoir l'organisation des quatre galeries et du patio du musée qui abrite une des plus belles collections de statuaires de l'Afrique du nord selon les spécialistes. En plus des statues de la famille royale des Juba, qui accueillent le visiteur avec le buste du roi Juba II, des sculptures des têtes de Cléopâtre Séléné son épouse et de sa mère Cléopâtre, on trouve parmi les plus intéressantes statues exposées celles de copies de chefs-d'œuvre grecs disparus avec la Caryatide, l'Hercule, l'Apollon de Cherchell, une Athéna à l'acanthe, une Déméter Korè et, enfin, une Venus copie de Scopas. Dans le patio, situé au centre de la bâtisse, les visiteurs peuvent admirer deux belles fontaines ornées de mosaïques représentant une scène d'Ulysse, les sirènes et un triomphe de Neptune. La statue d'Hercule, une autre d'Eirénée portant Ploutos considérée comme la nouvelle réplique de l'œuvre célèbre de Céphidore l'Ancien, après celles de Rome de la villa Patrizi et de Gortyne ainsi que le torse d'Eirénée, découvert en 1964, constituent également des pièces maîtresses du musée. L'autre curiosité du musée est cette plaque, en marbre blanc, couverte d'inscriptions en arabe qui a, autrefois, orné l'entrée du fort turc installé dans la ville au 15e siècle pour venir en aide aux Andalous après la chute de Grenade, dont il ne reste aucune trace car recouvert de béton au moment de l'aménagement de la place de la ville. Cherchell, l'ancienne capitale du royaume de Maurétanie, renferme un important patrimoine historique et culturel, éclaté aujourd'hui en plusieurs sites, dont le faste est restitué par la présence de deux musées, l'ancien qui date du début du siècle connu pour sa très belle collection de statues, de sculptures et de mosaïques, et le nouveau qui est venu le renforcer pour abriter le reste de la collection après le séisme de 1980. L'ancien musée, situé aux abords de la magnifique place de la ville bordée de ses centenaires arbres noueux les «Bell-Ombras», renforce l'image de cette ancienne cité de l'antique Césarée qui a connu la succession de plusieurs ères (punique, romaine, musulmane, turque et française). Pour celui qui veut poursuivre la balade à travers l'histoire des objets, le nouveau musée, construit à l'entrée est de la ville en 1980, est tout indiqué. Ce musée qui est venu en appoint à l'ancien fermé suite aux séismes de 1980 et 1989, renferme une partie des réserves archéologiques et muséales de la ville. Organisé en deux galeries séparées au premier étage, celui-ci regroupe des mosaïques, des stèles, des sarcophages ainsi qu'une collection de pièces de monnaies, de bijoux et autres objets découverts au cours des travaux de fouilles. Le véritable trésor sur ce site se trouve à ciel ouvert au parc des mosaïques qui a livré une grande collection de pavements et fragments de mosaïques provenant des riches maisons de Césarée dont l'essentiel a été découvert en 1960.