Le conglomérat a réalisé sur le trimestre octobre-décembre, premier de son exercice fiscal, un bénéfice d'exploitation de 2,255 milliards d'euros, en hausse de 11% alors que le marché attendait une baisse de 10,6% à 1,82 milliard d'euros. «Les mesures que nous avons prises très tôt nous permettent d'amortir les répercussions en cours de la récession mondiale», a déclaré le président du directoire, Peter Löscher. En Bourse, l'action gagnait 2,3% à 66,12 euros en fin de matinée, alors que l'indice Dax allemand cédait 0,7%. Selon les analystes, les prévisions du groupe bavarois pour l'exercice sont trop prudentes et sont fondées sur une baisse des prix des produits. L'an dernier, Siemens a réduit ses coûts de 1,2 milliard d'euros (1,7 milliard de dollars). Le groupe bavarois a décidé de s'approvisionner davantage dans des pays où la main d'oeuvre est bon marché. «Nous restons réalistes face à un climat des affaires instable et aux difficultés qui en résultent. A la moitié de notre année fiscale, nous réviserons notre prévision», a déclaré Peter Löscher à la presse. Siemens, qui fabrique aussi bien des turbines que des trains à grande vitesse ou des prothèses auditives, a toutefois réitéré sa prévision d'une baisse de 5% de son chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'exercice, qui clôturera fin septembre, à 73 milliards d'euros. Son bénéfice d'exploitation devrait également reculer, pour revenir entre 6,0 et 6,5 milliards d'euros, contre 7,47 milliards l'an dernier. Ces commentaires surviennent après l'annonce par son concurrent américain General Electric vendredi d'une probable stabilisation de ses résultats cette année. «Compte tenu du contexte, ces chiffres sont excellents», a déclaré dans une note Karsten Oblinger, analyste à la banque DZ. Les nouvelles commandes, un indicateur des ventes futures du groupe, sont tombées à 18,97 milliards d'euros au premier trimestre contre 22,22 milliards un an auparavant, mais le rythme de baisse a cependant ralenti à 15%, alors qu'il était de 16% au cours du trimestre clos à fin septembre. Siemens explique entrevoir désormais le bout du tunnel sur ses produits de début de cycle - trois mois entre la prise de commande et la livraison -, les premiers à avoir souffert de la baisse de la demande liée à la récession. La division Industrie, qui représente la moitié des bénéfices du groupe et a été particulièrement affectée par la récession l'an dernier, montre que la demande semble se stabiliser, au moins pour les activités de cycle court. La branche éclairage, précise Siemens, est en train de profiter du rebond économique. D'autres secteurs en revanche souffrent encore de la baisse de la demande dans le domaine de l'automation, de la fabrication de machine, dans l'automobile ou encore le B-TP. Siemens précise aussi que ses activités de fin de cycle, dont la période de fabrication plus longue avait fourni un élément de stabilité l'an dernier, ressentaient désormais l'impact de la récession : les prises de commandes dans la branche énergie ont reculé de 19%. Le chiffre d'affaires global du trimestre s'est élevé à 17,35 milliards, en baisse de 12%. Les analystes prévoyaient un chiffre d'affaires de 17,93 milliards.