Les droits de l'homme, en Algérie, ne vont pas bien, mais ils vont mieux, c'est par cette phrase que Me Farouk Ksentini, président de la CNCPPDH (Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme), a pris l'habitude, depuis quelques années, de caractériser la situation des droits de l'homme dans notre pays. Il l'a réaffirmé dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Et encore une fois, il a rejeté les accusations d'ONG internationales sur cette question: «L'Algérie fait des efforts dans la bonne direction», argumente-t-il. Il a fait savoir qu'il y a des familles de disparus qui refusent les indemnisations proposées par l'Etat et veulent que la lumière soit faite. Au plan juridique, le dossier des disparus est clos, mais pas au plan humain, dit-il. Me Ksentini a évoqué le rapport, qu'il qualifie de «mitigé», élaboré par la Commission qu'il préside, après la visite de 85 établissements hospitaliers. Il y a des inégalités, insuffisances, retards, lacunes, admet-il, mais aussi, ajoute-t-il, des aspects positifs dans le comportement du personnel dont il reconnaît la légitimité des revendications. «C'est une situation qui a été héritée de deux décennies d'inertie», explique-t-il. Il préconise le dialogue pour apporter les réponses aux problèmes et améliorer le fonctionnement de ce secteur. Me Farouk Ksentini qualifie d'injustes et discriminatoires, les mesures prises par les Etats-Unis et la France vis-à-vis de l'Algérie en matière de sécurité dans les aéroports et de transport aérien. Il confirme avoir saisi l'ambassadeur des Etats-Unis sur cette question et se déclare favorable à la mesure de réciprocité annoncée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Zerhouni.