“Le terrorisme adopte d'autres procédés, il faut lui opposer d'autres moyens”, c'est ce qu'a laissé entendre hier, à la Chaîne III, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini. “Il s'avère que le terrorisme ait changé de méthode, puisque ce sont des attentats suicide et des explosifs en grande quantité”, a précisé Me Ksentini qui parle désormais de terrorisme de “deuxième génération”. L'avocat a, par ailleurs, recommandé, de ce fait, dans son rapport qu'il compte remettre au président Bouteflika avant la fin de cette semaine, que la lutte contre le terrorisme doit se poursuivre en fonction des nouvelles données. Selon lui, cette lutte doit être adaptée aux nouveaux procédés utilisés par les terroristes qui, faut-il le souligner, ont changé car “ce ne sont plus les mêmes moyens artisanaux et surtout les commanditaires ont eux aussi changé”, a ajouté Me Ksentini qui préconise dans son rapport “à un autre dilemme, il faut opposer des moyens nouveaux”. Pour l'invité de la radio, le terrorisme international “connaît des échecs à l'échelle mondiale dans de nombreux pays, ce qui l'a amené à se rabattre sur les pays du Maghreb, notamment l'Algérie où il a trouvé un terrain plus favorable”. Et d'ajouter toujours à ce propos que “quand bien même la lutte soit acharnée, il y a nécessairement un relâchement sur le plan psychologique”. Une situation qu'il justifie par un sentiment de relâchement et de lassitude naturelle qui ont gagné les forces de sécurité dû surtout à quinze années de lutte antiterroriste, mais aussi le fait qu'il existe des réseaux qui n'ont pas été totalement démantelés et d'ajouter toujours à ce propos que “le pays sort d'une situation extrêmement troublée”, sans parler d'autres paramètres qui ont donc favorisé, selon Me Ksentini, le retour de l'islamisme barbare avec plus de nuisance. L'avocat juge, par ailleurs, que “le terrorisme n'a plus d'avenir” dans notre pays, avant de renchérir que ce même terrorisme peut “encore faire mal, et continuera de faire malheureusement davantage de victimes”. “Mais ce qui est sûr, c'est que la fin du terrorisme va venir”, notera le président de la CNCPPDH estimant que le terrorisme, en Algérie, compte désormais ses derniers jours, et pense que la menace que fait planer la mouvance intégriste sur le pays est “conjoncturelle”. Et d'affirmer que la lutte antiterroriste et la réconciliation nationale ont toujours fait bon ménage, preuve en est que la lutte contre l'hydre terroriste est toujours intacte. Par ailleurs, Ksentini niera en bloc les allégations d'un certain nombre d'organisations non gouvernementales (ONG) à propos de l'existence de prisons d'internement secrètes en Algérie et réfutera le fait que les forces de gendarmerie et de police se seraient employées à torturer des gens. “C'est faux, c'est archi-faux !” tranchera-t-il. Sur le chapitre du respect des droits de l'Homme, le rapport Ksentini souligne que les droits de l'Homme dans notre pays vont “bien, voire mieux !” Selon lui, “c'est ce qui correspond plus à la réalité”, dira-t-il à propos et d'enregistrer qu'“il y a eu des progrès notables”, en matière de respect des droits humains, traduite notamment par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui a consacré la paix civile. Or, cette dernière “est un droit fondamental”, pour l'être humain, précise Me Ksentini. Autre point de satisfaction pour Ksentini qu'il compte d'ailleurs soulever au Président, celui de la réforme de la justice qui est en train de se réformer et de se transformer de manière “profonde et substantielle”, soulignera le président de la CNCPPDH, notamment en ce qui concerne l'abrogation de l'article relatif au crime économique qui a pendant longtemps fait le malheur de nombre de nos cadres, ajoute encore l'orateur. M. T.